ZNIEFF 430010417
ETANGS DES BARAQUES

(n° regional: 47000006)

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Quelques deux mille plans d'eau occupent la dépression sous-vosgienne du Territoire de Belfort. Profitant de la présence des alluvions imperméables du Quaternaire, ils ont, pour la plupart, une origine artificielle et ont été aménagés grâce à un positionnement en chaîne le long de ruisseaux. Leur superficie est conséquente (environ 1200 ha) et ils constituent, avec la montagne vosgienne, l'un des traits dominants du département.

 

Au sein des forêts de la Goutte Chevallier, les Planches à la Dame, le Grand Bois, les étangs des Baraques montrent une colonisation par plusieurs groupements d'hélophytes ou d'hydrophytes flottantes (potamot) ou immergées, répartis en fonction du degré d'engorgement des sols et du niveau de l'eau. Lorsque le niveau des eaux s'abaisse, les berges dégagées montrent des gazons amphibies riches de diverses algues d'eau douce du genre Riccia. La teneur moyenne en éléments nutritifs et le pH plutôt basique de leurs eaux permettent de les qualifier de mésotrophe à potamot capillaire. Des cultures ont été substituées aux prairies humides situées au sud-ouest.

 

Avec les forêts et les étangs qui les avoisinent, les formations végétales humides qui les caractérisent, les étangs des Baraques présentent un intérêt très élevé pour leur peuplement d'amphibiens en raison de la diversité d'espèces aux exigences variées présentes (huit) et de l'intérêt que certaines montrent. Il en est ainsi de la grenouille agile et surtout le triton crêté. La conservation de ce dernier est désormais problématique en France et en Europe ; les étangs des Baraques constituent l'un des huit sites de reproduction du département. Cette espèce caractérise les milieux aquatiques matures présentant une partie marécageuse et des herbiers conséquents. L'existence d'un réseau de plans d'eau interconnectés et, pour leur fonction de quartier d'été et de site d'hivernage, la présence de formations arborées situées en périphérie immédiate (quelques dizaines à quelques centaines de mètres) sont fondamentales. Enfin, la présence de poissons est réputée très négative pour cette espèce dont les jeunes restent parfois longtemps à l'eau.

 

Pour les insectes, il convient de relever la présence du damier de la succise, papillon protégé au niveau national qui recherche, sur le site, les zones herbacées humides. Les libellules comptent pour leur part plusieurs espèces intéressantes comme le leste verdoyant, l'agrion nain ou encore l'orthétrum brun, plus fréquents, mais cependant menacés par l'intensification des aménagements piscicoles sur les petits plans d'eau.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'un insecte, le damier de la succise, et de plusieurs amphibiens figurant parmi les espèces strictement protégées par les arrêtés ministériels du 19.11.07, assure indirectement la protection de cette zone puisque sont interdits tous actes de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu de vie.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Ce site doit être préservé des incidences induites par un entretien régulier des berges, la mortalité de la faune sur la route départementale 11, l'intensification de la pisciculture et l'artificialisation des zones humides induite par la forte demande en étangs. Parmi les mesures de conservation préconisées, il faut privilégier :

- le maintien des vidanges de fin d'été qui confèrent à ces étangs une battance de type alluviale et le rajeunissement périodique de certaines formations végétales,

- la poursuite d'une gestion piscicole extensive,

- la conservation en l'état des ceintures de végétation et un entretien moins drastique par la tonte,

- un dégagement raisonné des berges situées en lisière forestière,

- la mise en place de bandes enherbées entre cultures et étangs,

- une action de prévention et d'information des automobilistes pratiquant la RD 11 pour contenir la mortalité des batraciens au moment des migrations printanières et automnales.

 

ÉTAT DE CONSERVATION GÉNÉRAL DU SITE (2018)

Les quatre espèces déterminantes qui n'ont pas été retrouvées en 2018 : Aeshna grandis, Ischnura pumilio, Orthetrum brunneum et Euphydryas aurinia.
Une nouvelle espèce déterminante a été observée : Libellula fulva .
Etat de conservation des milieux : pour au moins une des espèces déterminantes non observée en 2018, Ischnura pumilio, l'évolution des milieux est à mettre en cause. En effet les étangs de cette ZNIEFF sont fortement anthropisés. L'eau est turbide, les ceintures de végétation et les herbiers aquatiques sont très peu développés voir inexistants. Cette espèce a besoin pour vivre d'eau oligotrophe à mésotrophe, ce qui n'est plus du tout le cas actuellement. Pour les trois autres espèces l'explication de leur absence apparente et moins évidente.
Propositions de gestion : pratiquer une gestion piscicole extensive, limiter la population de carpes et laisser s'installer les végétaux aquatiques et les hélophytes. Pratiquer une fauche tardive des berges.  

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