ZNIEFF 430010961
PELOUSES D'ETERNOZ

(n° regional: 45103008)

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DESCRIPTION

Bien représentées dans les vallées de la Loue et du Lison, les marnes oxfordiennes ont été traditionnellement exploitées pour la fabrication de tuiles. Imperméables et collants en surface, humides une partie de l'année, très secs l'été, fréquemment ravinés, ces affleurements sont à l'origine d'une végétation très spécifique. Du nord de Refranche au sud d'Eternoz, l'utilisation agricole extensive d'un coteau marneux étiré sur plusieurs kilomètres a favorisé l'expression de pelouses et de prairies pâturées d'un grand intérêt écologique et paysager.

 

Le groupement le plus remarquable, disséminé ça et là sur des surfaces plus ou moins vastes, est la pelouse à plantain serpentant et tétragonolobe à siliques. Cette association montagnarde d'intérêt européen se développe typiquement sur ces marnes oxfordiennes soumises à de forts contrastes hydriques saisonniers. La physionomie de ces pelouses s'apparente à des tapis très recouvrants de molinie, de brachypode ou de laîche des montagnes, laissant parfois affleurer des marnes décapées. De très nombreuses plantes remarquables ou protégées en Franche-Comté s'y développent comme la pédiculaire des forêts ou le plantain serpentant très localisé aux vallées de la Loue et du Lison dans la région. Tout aussi originaux, des micro-écoulements permettent la présence, sur de petites surfaces, de prairies hygrophiles ou longuement engorgées, dominées par les touffes de la molinie ou de la linaigrette à larges feuilles. Enfin, le changement de substrat et l'intensification du pâturage sur certains bas de pente donnent lieu à une prairie mésotrophe à brome dressé et crételle. Sa richesse spécifique et sa structure hétérogène engendrée par le pâturage (refus, zones piétinées et écorchées, déjections…) en font un habitat très diversifié au niveau faunistique.

 

Cependant, l'insuffisante pression de pâturage sur certaines parcelles s'accompagne d'un enfrichement vigoureux par une fruticée mésoxérophile dominée par le genévrier et le prunellier. Plusieurs hauts de pente sont même surmontés de bosquets de pin sylvestre et de bouleau ou de hêtraie-chênaie-charmaie neutrophile. Cette imbrication de milieux accueille un peuplement d'insectes riche et diversifié, dont plus d'une trentaine de papillons. Parmi eux, le damier de la succise, protégé en France, s'illustre aux côtés de huit autres espèces menacées par la régression de leurs habitats. La faune vertébrée se singularise également par quelques espèces rares : sonneur à ventre jaune, lézard des souches, pie grièche écorcheur, torcol…

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plusieurs plantes, insectes, amphibiens, reptiles et oiseaux protégées par les arrêtés ministériels des 17.04.81, 22.06.92, 6.05.07 et 19.11.07 assure la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

La gestion conservatoire de ce site doit s'attacher à maintenir une mosaïque d'habitats herbacés de hauteur et de degré d'enfrichement variables, afin de préserver la diversité des milieux et la bonne représentation des zones de lisières. Il s'agit donc d'encourager le pâturage extensif sur l'ensemble du coteau, en le restaurant là où il n'est plus pratiqué et en le réduisant dans les secteurs excessivement piétinés comme à Refranche notamment. Parallèlement, des opérations de défrichage pourraient être conduites dans les secteurs les plus menacés par la fermeture, en privilégiant le maintien d'un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars et en exportant les végétaux coupés. Les stations de plantes rares devront être prioritairement dégagées. Rappelons que les épandages sur les milieux herbacés sont à éviter pour ne pas appauvrir la flore, de même que la plantation de résineux sur les pelouses doit être proscrite, sachant que de toute façon la minceur et l'humidité des sols une partie de l'année la rendent inadaptée. Enfin, le grignotage du coteau par l'urbanisation nécessiterait d'être stoppé au moyen des documents d'urbanisme des communes concernées.

 

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