ZNIEFF 430015562
PELOUSES DE MALANS ET RUISSEAU DU BIEF TARD

(n° regional: 36087009)

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DESCRIPTION

Bien représentées dans les vallées de la Loue et du Lison, les marnes oxfordiennes ont été traditionnellement exploitées pour la fabrication de tuiles. Imperméables et collants en surface, humides une partie de l'année, très secs l'été, fréquemment ravinés, ces affleurements sont à l'origine d'une végétation très spécifique. Au sud de Malans, l'utilisation agricole extensive de deux coteaux marneux a favorisé l'expression de pelouses d'un grand intérêt écologique et paysager.

D'une manière générale, les pelouses sèches constituent un type de végétation herbacée installée sur des sols assez superficiels à degré nutritionnel peu élevé et aux réserves hydriques faibles. Malgré leur capacité à accueillir de nombreuses espèces patrimoniales, ces milieux sont toutefois très menacés à l'heure actuelle par deux phénomènes principaux. L'un concerne l'urbanisation qui cherche à investir les coteaux ensoleillés propices à ces pelouses et l'autre correspond à la déprise agricole qui tend à délaisser ces terres moins productives, qui reprennent alors plus ou moins rapidement une dynamique forestière.

Les coteaux de Malans sont le domaine de la pelouse à plantain serpentant et tétragonolobe à siliques. Cette association montagnarde d'intérêt européen se développe typiquement sur ces marnes oxfordiennes soumises à de forts contrastes hydriques saisonniers. Caractéristiques de ce groupement et bien représentés sur ces coteaux, le plantain serpentant et la pédiculaire des forêts sont protégés en Franche-Comté. Cependant, l'abandon du pâturage s'accompagne, surtout sur le coteau ouest, d'un enfrichement très actif par une végétation forestière et par une fruticée mésoxérophile dominée par le genévrier. Cette formation d'intérêt communautaire reste malgré tout assez peu fréquente sur les vallées de la Loue et du Lison et présente beaucoup d'attrait pour les insectes. Sur le coteau est, la fermeture de la pelouse est d'une autre nature puisqu'elle est due à une plantation de pins.

La qualité et l'organisation des milieux rencontrés sur ces coteaux marneux embuissonnés sont très favorables aux amphibiens, représentés notamment par le sonneur à ventre jaune dont la conservation est prioritaire en Europe. Ce petit crapaud bénéficie de petits points d'eau temporaires disséminés sur le secteur. Autre espèce d'intérêt européen, le damier de la succise, qui convoite principalement ces zones marneuses, est bien implanté sur ces sites. En outre, le busard Saint-Martin, rapace des friches et des landes, installe certaines années son nid dans les zones de fourrés épineux. Enfin, l'écrevisse à pattes blanches trouve refuge dans le ruisseau Bief Tard qui s'écoule dans un contexte à la fois prairial et forestier.

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plusieurs espèces animales et végétales protégées assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu (arrêtés des 22.06.92 pour les plantes, 22.07.93 pour les amphibiens, les reptiles et les insectes et 17.04.81 pour les oiseaux).

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

La gestion conservatoire de ces stations implique des opérations de réouverture pour conserver les pelouses et leur cortège floristique et faunistique, en privilégiant le maintien d'un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars. Les stations de plantes rares devront être prioritairement dégagées. L'entretien des milieux ouverts pourrait ensuite être assuré grâce à un pâturage extensif par l'intermédiaire de contrats agri-environnementaux avec les usagers locaux. Rappelons que les épandages sur les milieux herbacés sont à éviter pour ne pas appauvrir la flore. Enfin, toute nouvelle plantation de résineux sur les pelouses doit être proscrite, sachant que de toute façon la minceur et l'humidité des sols une partie de l'année la rendent inadaptée. La plantation en place mériterait d'ailleurs d'être éliminée progressivement.

Prospection 2018 :

Les pelouses ont vu leur surface décroître de façon très notable, du fait de la dynamique naturelle de retour vers la forêt ou la plantation de pins. La portion de pelouse marnicole située au niveau du coteau aux chèvre comporte encore des espaces de pelouse ouverte, cela n’est pratiquement plus le cas de la pelouse située plus au sud. Les prairies pâturées bordant le ruisseau sont pour la plupart très artificialisées et eutrophisées.

Le plantain serpentant (Plantago maritima subsp. serpentina) est toujours présent au niveau des deux pelouses sur marnes, mais de façon ponctuelle dans la pelouse  plantée de pins. La pédiculaire des bois (Pedicularis sylvatica) n’a pas été revue depuis les années 2000, mais elle peut éventuellement facilement passer inaperçue. Le cytise hirsute (Cytisus hirsutus) est présent en bordure de fruticée.
Trois autres plantes patrimoniales complètent ce cortège, ce sont le tétragonolobe (Lotus maritimus), la chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata)  et l’épipactis des marais (Epipactis palustris).

La pelouse située au nord du coteau aux chèvres est encore pâturée, même si elle a tendance à s’enfricher. Par contre, la pelouse située plus au sud, plantée en pins, se ferme très vite.
Il en est de même de la pelouse située près de la croix d’autant plus que sa majeure partie  a été transformée par labour et semis. ; ces deux pelouses ne sont plus que résiduelles à l’heure actuelle.

Maintenir le pâturage sur les pelouses présentant encore une surface non négligeable. Une réouverture partielle permettrait de ralentir la dynamique de recolonisation tout en conservant la fruticée à genévrier.
Pour les deux autres pelouses, seules des opérations de réouverture pourraient permettre le maintien de leur flore typique.
Rappelons que ces milieux sont sensibles à l’eutrophisation, il importe donc de ne rien épandre sur cette végétation.
Enfin, toute nouvelle plantation de résineux sur les pelouses doit être proscrite. La plantation en place mériterait d'ailleurs d'être éliminée progressivement. 

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