ZNIEFF 430020034
ETANG ET TOURBIERE DES MUROTS

(n° regional: 50152003)

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DESCRIPTION

La partie occidentale des plateaux gréseux et de la moyenne montagne vosgienne, aux confins de la Franche-Comté, se caractérise par de grandes surfaces boisées, au sein desquelles sont disséminés étangs et tourbières. L'étang des Murots est implanté sur la commune de la Montagne, au nord de la Chapelle de Beauregard; sous le bois de Giraultfahy, en continuité avec d'autres sites tourbeux. Cette pièce d'eau intégrée dans une ambiance à dominante forestière est bordée d'une ceinture tourbeuse bien conservée.

L'altitude, le climat froid et très humide, le substratum géologique cristallin associé aux placages glaciaires plutôt imperméables, la nature acide des eaux de ruissellement et des précipitations ainsi que le relief peu accidenté sont autant de conditions favorables à la formation de tourbières dans ce secteur. Divers cas se présentent selon le type d'alimentation hydrique : accumulation et stagnation d'eau dans un point bas topographique, ruissellement le long d'une pente douce, radeau flottant à la surface d'un étang. Ces deux derniers processus sont à l'origine de l'apparition de la tourbière des Murots. Si l'alimentation en eau intervient latéralement dans la genèse, les apports météoriques (précipitations) peuvent s'y ajouter ensuite. Sur ce site, des groupements de bas-marais acide et de tourbière bombée active (haut-marais) cohabitent étroitement avec des communautés à rhynchospore blanc occupant les gouilles et les dépressions plus humides. Ces milieux hébergent des plantes typiques, inféodées à ces conditions particulières, telles que la laîche des bourbiers, la scheuchzérie des marais et les rossolis à feuilles rondes et à feuilles intermédiaires. Ces quatre espèces bénéficient d'une protection au plan national. En outre, une prairie humide attenante revêt également un intérêt floristique marqué.

A ces habitats imbriqués est associée une faune caractéristique, notamment sur le plan entomologique. Parmi les papillons, il faut noter la présence du nacré de la canneberge, strictement inféodé aux tourbières à sphaignes, rare et protégé en France, accompagné sur le site du petit collier argenté. Le grand collier argenté, en régression, recherche quant à lui les lisières et clairières ensoleillées des forêts claires. Parmi les libellules, le sympétrum noir est un hôte classique des eaux acides oligotrophes à de telles altitudes. Sa bonne représentation dans le secteur sous-vosgien ne doit pas gommer la responsabilité locale en matière de préservation de l'espèce. La présence de la cordulie arctique, libellule vulnérable en Franche-Comté, est également à mettre en avant.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plantes et d'un insecte protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 22/06/92 et 23/04/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les tourbières de Haute-Saône s'étendent sur moins de 250 hectares pour une centaine de sites. Ces réservoirs de biodiversité assurent également des fonctions de régulation hydrique (" rôle d'éponge ") et d'épuration des eaux. Compte tenu de sa valeur et de la rareté des habitats représentés, la sauvegarde de cette zone est prioritaire, ce qui implique le maintien de la fonctionnalité hydrologique et des conditions oligotrophes. Toute opération de drainage ou d'assainissement est à proscrire impérativement. L'enrichissement en éléments nutritifs pourrait provoquer un déséquilibre trophique du milieu, néfaste à la faune et à la flore. Dans le plan d'eau, il convient donc de poursuivre une pisciculture de type extensif, compatible avec une bonne diversité entomologique. Autour de cet étang fréquenté pour la pêche, il convient de prendre en compte la fragilité des milieux tourbeux (piétinement, risque d'aménagement).

L'évolution naturelle des tourbières conduit progressivement à un assèchement et à un enfrichement. La principale mesure à préconiser sur le site repose sur le maintien des plages de canneberge et sur la limitation de l'envahissement par les ligneux.

 

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