ZNIEFF 430020107
BOIS DE LA VAIVRE DE BAIGNE

(n° régional : 39182027)

Commentaires généraux

Description

 Le bois de la Vaivre de Baigne s’étire le long de la rive gauche de la Saône, dans un contexte majoritairement ouvert, constitué essentiellement de prairies de fauche morcelées par quelques cultures intensives.

La confluence Saône-Ognon forme une vaste plaine d’inondation au sein de laquelle se concentrent les forêts alluviales des grands fleuves les plus étendues de Franche-Comté et de Bourgogne. Plus en amont, ce type de forêt ne subsiste plus que sous forme de quelques lambeaux, beaucoup moins riches sur le plan de la diversité que les grandes forêts fluviales, mais dont l’intérêt patrimonial reste néanmoins élevé. La délimitation de la zone du bois de la Vaivre de Baigne englobe la totalité du périmètre de ce boisement alluvial relictuel. Cette forêt de type chênaie pédonculée-ormaie-frênaie est installée sur des alluvions récentes régulièrement inondables du lit majeur. Dans les faciès typiques et étendus, le régime hydrique particulier (nappe circulante perchée en hiver et plus basse en été) et les apports de nutriments par les crues concourent à une grande productivité, une stratification très structurée et une remarquable diversité des essences : chêne pédonculé, ormes, frênes, tilleuls, érables, aulnes, peupliers, pruniers, pommiers, saules. Suite aux pratiques anciennes de déforestation, elles sont devenues beaucoup plus rares que les autres types de boisements riverains à l’échelle de la France et de l’Europe, ce qui leur confère un intérêt patrimonial très élevé.

Le Bois de la Vaivre de Baigne constitue un habitat privilégié pour l’avifaune. En particulier, le milan noir et le pic noir y nichent régulièrement.

Cette forêt inondable est ponctuée d’un ensemble de mares intraforestières, temporaires ou non, associé à un réseau de fossés. Ces habitats hébergent un peuplement d’amphibiens d’intérêt majeur, tant par la diversité des espèces (six) que par la rareté de certaines d’entre elles : le sonneur à ventre jaune, crapaud vulnérable d’intérêt européen, peut se satisfaire de milieux temporaires pour sa reproduction, alors que le crapaud calamite est inféodé aux systèmes pionniers peu végétalisés, régulièrement rajeunis par les processus résultant du dynamisme alluvial. Ce type de milieu étant de plus en plus rare, cette espèce est souvent cantonnée dans les gravières, mais disparaît avec la fermeture de ces habitats secondaires non pérennes. La rainette verte, autrefois présente sur ce site, n’a pas été contactée récemment.

Statut de protection

La zone est incluse dans le site Natura 2000 « Vallée de la Saône ». En outre, elle héberge des espèces inscrites dans les arrêtés ministériels des 19/11/07 et 29/10/09, ce qui confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

Objectifs de préservation

Ce vaste ensemble de zones humides, composante de la mosaïque des milieux alluviaux, joue le rôle d’un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d’amélioration de la qualité de l’eau (filtration physique des matières en suspension, auto-épuration des eaux de surface, « puits » d’azote et de carbone), de fixation des berges et de limitation de l’érosion, et également de régulation du débit (champ d’expansion des crues et soutien en période d’étiage).

La préservation durable de cette zone est liée au bon fonctionnement hydrologique et à l’intégrité des milieux, objectifs s’intégrant dans le cadre plus général du Contrat de Vallée Inondable, dont une nouvelle phase est en cours d’élaboration. Il convient donc de conserver :

- la diversité des ligneux lors de l’exploitation forestière en proscrivant toute plantation de peupliers qui en altérerait la typicité ;

- les essences rares ;

- la fonctionnalité des systèmes latéraux (pas de drainage ni de remblaiement), les prairies inondables extensives et la végétation riveraine ;

- les populations de batraciens.

Il convient de limiter :

-l'empierrage des chemins,

-l'agriculture intensive,

-les populations de sangliers,

qui impactent fortement les milieux de reproduction des batraciens et notamment le sonneur à ventre jaune.

Il convient également de surveiller la progression d’essences exotiques invasives, telles que l’érable negundo.

Commentaires sur la délimitation
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