ZNIEFF 430020115
PELOUSE DE LA BRUYÈRE

(n° regional: 31000011)

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DESCRIPTION

Le secteur de Saulnot se caractérise par un relief assez accentué. Un substratum géologique composé de grès et de marnes du Trias supérieur y a favorisé le développement d’un réseau hydrographique assez dense. La pelouse de la Bruyère correspond à la partie sommitale d’une butte culminant à 415 mètres ; cette zone s’étend vers le sud jusqu’en lisière du bois Banot. Elle englobe une grande superficie de pelouse, ainsi qu’un vallon parcouru par un ru intermittent (au lieu-dit les Gouttes). A l’exception de ce petit repli boisé et de faciès de recolonisation plus denses tout au nord et au sud du secteur, celle-ci se présente comme une vaste pelouse ouverte d’un seul tenant. Cet habitat est d’autant plus exceptionnel qu’il s’agit du seul de cette nature subsistant dans ce secteur géographique, marqué par une certaine intensification de l’agriculture.

 

Ces formations herbacées rases se développent à la faveur de conditions écologiques contraignantes : sols superficiels à squelettiques, pauvreté en éléments nutritifs, réserves en eau limitées, ensoleillement important. Sur substrat marnicole, leur fonctionnement présente en outre une alternance de phases d’hydromorphie marquée et d’assèchement, donc des conditions très sélectives pour la flore. Le groupement représenté ici, de type mésoxérocline, relevant de l’association à blackstonie perfoliée et brome dressé, est très rare en Haute-Saône. Bien que toutes les espèces caractéristiques ne soient pas présentes, cette pelouse reste bien typée et le cortège floristique associé est riche et diversifié (molinie bleue, laîche bleuâtre, gentiane d’Allemagne, inule des saules, succise des prés). La flore, riche en espèces patrimoniales, inclut de nombreux éléments d’affinité méditerranéenne, dont une plante protégée au plan régional. Sur sols plus profonds, la pelouse est remplacée par une prairie mésophile.

 

La dynamique naturelle d’évolution de ces milieux se traduit par la présence de différents stades de recolonisation de la forêt mésophile (ourlets à brachypode penné, buissons épineux de prunellier et d’aubépine). Quelques plantations de frênes sont également mentionnées.

 

La structure paysagère hétérogène est favorable à l’accueil de cortèges diversifiés et typiques d’oiseaux, de reptiles et d’insectes (papillons de jour, sauterelles et criquets notamment).

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels du 22/06/92 et du 23/04/07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

D’une manière générale, ces milieux semi-naturels subissent une régression alarmante et deviennent relictuels. Ils sont soumis à deux types de menaces. D’une part, en l’absence d’entretien, leur évolution tend vers une recolonisation forestière (se traduisant ici par l’extension rapide de faciès d’enfrichement). Des travaux de débroussaillage seraient donc à envisager de façon urgente. La gestion doit ainsi viser à maintenir des pelouses ouvertes ponctuées de buissons et à préserver les éléments structurants du paysage, tels que les haies. A cet effet, des pratiques de fauche tardive ou de pâturage extensif seraient susceptibles de maintenir un recouvrement arbustif modéré, structure la plus favorable à une biodiversité élevée. Une proportion de 25 % apparaît comme étant la plus intéressante. A l’inverse, les secteurs aux sols plus profonds, sur la partie sommitale, sont soumis au risque d’intensification, voire de mise en culture. Tout enrichissement en éléments nutritifs est à éviter ; il conduirait à la disparition des espèces typiques et à leur remplacement par une flore plus banale.

 

Outre son intérêt propre, ce site fait partie intégrante d’un réseau de pelouses sèches. Malgré son caractère relictuel, il est susceptible de jouer un rôle de corridor écologique pour des espèces thermophiles inféodées à ces milieux.

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