ZNIEFF 430020136
ETANG FRANCAIS

(n° regional: 14037023)

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DESCRIPTION

La plaine de la Bresse s'étend entre la bordure externe de l'arc jurassien et le Massif Central. Au cours de l'ère tertiaire, cette partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône était occupée par un lac au fond duquel des alluvions se sont déposées sur de grandes épaisseurs. Le retrait progressif du lac bressan a laissé place à de vastes marécages.

 

La Bresse comtoise forme une entité paysagère et culturelle homogène, constituée d'un complexe interactif et cohérent d'étangs, de prairies et de boisements humides sur des sols peu perméables, dans un relief à peine vallonné. L'origine des étangs de Bresse semble remonter au XIIIe siècle. Ces plans d'eau, à vocation piscicole le plus souvent, ont été créés par l'homme. Leur faible profondeur et l'absence de gradient thermique autorisent le développement de la végétation sur toute la hauteur d'eau. La gestion traditionnelle a permis l'installation d'écosystèmes de grande valeur biologique.

 

Dans la partie nord, l'étang Français, de taille modeste, s'insère dans un paysage agricole dominé par des prairies. Des boisements le jouxtent en queue d'étang. La végétation présente une zonation caractéristique, de la pleine eau vers les berges : espèces aquatiques, puis amphibies, se répartissant en ceintures concentriques selon leurs exigences hydriques. Ce plan d'eau héberge tout un cortège de plantes adaptées à ce type de milieux et se distingue surtout par sa flore pionnière, adaptée aux fluctuations des niveaux d'eau des berges d'étangs. La lindernie couchée, bénéficiant d'un statut de protection au plan national, compte parmi les espèces les plus remarquables. De plus, l'étang Français est l'une des très rares, voire l'unique station comtoise de Physcomitrium sphaericum : cette mousse de très petite taille apparaît sur les vases exondées et décalcifiées des étangs où elle participe à des associations de bryophytes inféodées à ces conditions. Cette espèce menacée à l'échelon européen subit une régression due aux modifications des pratiques de gestion des étangs (notamment suite à l'abandon des assecs).

 

Composante du réseau des étangs bressans, cette zone revêt également un grand intérêt pour l'avifaune (notamment pour les oiseaux paludicoles), qui trouve dans ces habitats imbriqués des lieux de reproduction et d'étape migratoire.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Bresse jurassienne nord " et dans une Réserve de Chasse et de Faune sauvage. En outre, la présence d'une plante protégée confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 20/01/82).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Outre leur fonction d'habitat quasi-exclusif d'un certain nombre d'espèces rares et menacées, les étangs jouent un rôle important dans l'atténuation des pics de crue à l'aval (stockage des eaux de pluie) et de régulation des nutriments (lagunage).

 

La préservation de l'intégrité du milieu et de la qualité de l'eau ainsi que le contrôle du fonctionnement hydrologique sont les garants d'une bonne fonctionnalité écologique. Dans les étangs, il convient donc d'encourager la poursuite d'une pisciculture extensive. L'eutrophisation serait notamment préjudiciable au maintien du cortège floristique inféodé à ces milieux. La pérennité de ces habitats est liée à la préservation des pratiques de gestion traditionnelles : limitation de l'artificialisation des rives, conservation et entretien respectueux des ceintures végétales actuelles, baisse du niveau des eaux en fin d'été. L'assec périodique après la pêche, quant à lui, favorise la minéralisation de la matière organique et le rajeunissement du milieu. Enfin, il convient de maintenir les pratiques extensives et d'éviter toute opération de drainage ou d'assainissement au sein des prairies et boisements périphériques. Des mesures contractuelles seraient susceptibles de conforter la pérennité de la station de Physcomitrium sphaericum.

 

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