ZNIEFF 430020169
FALAISE ET BOIS DE MONTRICHARD

(n° régional : 36103009)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 

Le Bois de Montrichard borde la façade nord du faisceau salinois. Situé à la jonction des vallées étroites des biefs de Vaux et du Foure, ce secteur forestier se termine brutalement à l'est par une superbe falaise, surmontée de deux belvédères permettant d'apprécier la vue sur Nans-sous-Ste-Anne et l'amont de la vallée du Lison. Les pentes reposent sur des marnes oxfordiennes et des calcaires du Jurassique moyen alors que les barres rocheuses sommitales sont composées des calcaires compacts de l'Argovien.

 

 

 

L'intérêt du Bois de Montrichard naît de la diversité des milieux forestiers inscrits dans un contexte topographique accidenté où les oppositions de versants modifient considérablement les conditions écologiques. Le versant froid est le domaine des forêts hygrosciaphiles. Les hauts de pente, garnis d'éboulis fins, abritent la hêtraie à tilleul, tandis que les blocs instables qui ont dévalé jusqu'en bas des pentes ont permis le développement d'une érablaie à scolopendre. Certains de ces éboulis grossiers sont colonisés par une végétation primaire très spécialisée à cystoptéris fragile et gymnocarpium de Robert. Le versant sud accueille davantage des habitats forestiers thermophiles. Se mêlent ainsi des hêtraies-chênaies-charmaies plus ou moins sèches sur les éboulis les plus fins, remplacées par la tillaie à érable à feuilles d'obier sur les blocs. Localement, de petites trouées ensoleillées hébergent sur les éboulis l'association montagnarde à rumex à écussons et scrophulaire du Jura. Sur le plateau et les arêtes rocheuses, les conditions hydriques sévères des sols superficiels profitent à la hêtraie-chênaie xérophile à seslérie et à la chênaie pubescente sur les corniches. Ces peuplements clairs et rabougris sont imbriqués avec des lambeaux de pelouses et les groupements saxicoles des barres rocheuses, formant ainsi une mosaïque d'un grand intérêt.

 

 

 

L'inaccessibilité à la sylviculture des pentes les plus abruptes ou des barres rocheuses sommitales permet notamment à une espèce comme l'if de présenter des populations vigoureuses, alors qu'en dehors de tels endroits inaccessibles, il a fait l'objet d'une suppression systématique depuis des siècles. Enfin, ces stations pentues offrent des zones de quiétude aux mammifères forestiers et sont également favorables à la conservation d'arbres morts pour certains invertébrés et chiroptères et pour des oiseaux cavernicoles, comme le pic noir. Toutefois, ce secteur a fait l'objet d'enrésinements massifs d'épicéa, de sapin pectiné et de pin noir qui tendent à appauvrir considérablement la diversité animale et végétale des sous-bois et à isoler les biotopes rocheux très intéressants pour les reptiles.

 

 

 

Enfin, l'érosion de la grande falaise calcaire crée des anfractuosités propices à l'installation d'une flore souvent rare et originale et procure au faucon pèlerin les vires rocheuses dont il a besoin pour nicher.

 

 

 

STATUT DE PROTECTION

 

La tranquillité du faucon pèlerin est assurée pendant la période de nidification par un arrêté préfectoral de protection de biotope. Les pratiques de l'escalade, du delta-plane et du vol libre y sont ainsi interdites du 15 février au 15 juin, de même que les travaux d'équipement forestier et routier dans une zone de 200 m au pied des falaises et de 50 m en retrait de leur sommet.

 

 

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

 

Hormis le respect de la tranquillité de l'avifaune rupestre, la conservation de ce site passe par la conduite d'une exploitation forestière respectueuse de la haute valeur patrimoniale des groupements en place. Cela implique la proscription de tout nouvel enrésinement et la préférence du débuscage au câble lors des récoltes plutôt que la création de nouvelles pistes. La spécificité des forêts de pente plaide également en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements forestiers à faible potentialité en matière d'exploitation économique. Enfin, il serait intéressant de veiller au maintien des pelouses intraforestières et des fourrés à genévrier au sud-ouest de la zone.

 

 

 

 

Commentaires sur la délimitation
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