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DESCRIPTION
Sur la bordure externe de l'arc jurassien, à proximité des premiers reliefs du Vignoble, la plaine de la Bresse correspond à la partie nord du bassin d'effondrement du Rhône et de la Saône. Dans la partie orientale, le paysage doucement vallonné est dominé par des prairies et des boisements ; l'Orain, dernier affluent majeur du Doubs avant sa confluence avec la Saône en constitue le cours d'eau principal. Dans le passé, cette rivière et sa vallée ont fait l'objet de travaux de rectification et de drainage dans un objectif de valorisation agricole ; l'autoroute A39 traverse ce secteur.
Toutefois, entre Bretennières et Séligney, au lieu-dit " Les Isles ", des prairies humides et des boisements riverains subsistent le long des méandres du cours d'eau : ces habitats caractéristiques sont représentatifs de l'état antérieur de la plaine alluviale.
Bien qu'elles soient de plus en plus menacées par les cultures et l'intensification, les prairies restent typiques. La nature des communautés végétales est déterminée par la micro-topographie (degré d'inondabilité et d'engorgement des sols). L'exploitation par fauche conduit aux formes les plus riches sur le plan patrimonial. Les faciès les plus humides à gratiole officinale et oenanthe fistuleuse se répartissent en mosaïque avec les groupements à séneçon aquatique et brome en grappes, ceux-ci occupant des niveaux topographiques un peu plus élevés. L'intérêt floristique est marqué par la présence d'un cortège d'espèces adaptées à ces conditions particulières, en régression à l'échelon national suite à la réduction de leurs habitats. La zone abrite des espèces prairiales devenues rares, comme la gratiole officinale, qui bénéficie d'un statut de protection au plan national. Cette espèce plutôt discrète est inféodée aux secteurs les plus humides.
Les prés sont entrecoupés de fossés dont certains sont bordés localement de haies buissonnantes. Le cours de l'Orain, quant à lui, est souligné par une ripisylve discontinue. Composée de saules, de frênes, d'aulnes et d'arbustes divers, elle contribue au maintien des berges abruptes et à la biodiversité.
Ces vastes surfaces herbacées alternant avec une végétation plus haute constituent un ensemble privilégié pour l'accueil de l'avifaune hivernante, nicheuse ou migratrice. Ces biotopes sont également favorables aux insectes : les papillons de jour bénéficient de la richesse en plantes à fleurs des prairies.
La qualité des eaux de l'Orain à l'amont de la zone reste plutôt moyenne, avec des charges en nitrates et matières organiques trop élevées. Les communautés d'invertébrés aquatiques s'en trouvent modifiées.
STATUT DE PROTECTION
Ce secteur est inclus dans une zone Natura 2 000. En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés du 20/01/82, 22/06/92, 17/04/81 et 6/05/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Ce vaste ensemble de zones humides joue le rôle d'un espace tampon dans la plaine alluviale, assurant des fonctions d'amélioration de la qualité de l'eau (filtration physique des matières en suspension et auto-épuration des eaux de surface), de régulation du débit (champ d'expansion des crues et soutien en période d'étiage) et de limitation de l'érosion.
La gestion traditionnelle a contribué à créer une mosaïque d'habitats semi-naturels riches et diversifiés. Toutefois, l'intensification des pratiques (fertilisation, drainage, voire conversion en culture) représente une menace active sur le site. Il convient donc de conserver :
- la fonctionnalité hydrologique (proscrire le drainage qui entraîne un abaissement de la nappe alluviale, ainsi que les remblaiements),
- l'intégrité des prairies inondables et de la végétation riveraine (entretien respectueux),
- les pratiques agricoles extensives (limitation des intrants, retard de fauche).
Zone d'extension des prairies abritants Gratiola officinalis et Orchis laxiflora
