ZNIEFF 430020223
ETANG DU BOIS DES FRANCHES COMMUNES

(n° regional: 35000012)

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Commentaire général

 

Cet étang est localisé sur le territoire communal de Bouhans-les-Lure au nord-est du département de la Haute-Saône. Il s’est établi en contexte forestier, au sein d’un vaste massif, « le Bois des Franches Communes », auquel appartient le Bois de Bouhans. Cette partie du département de la Haute-Saône est intégrée à la région naturelle de la Dépression périvosgienne, vaste secteur d’épandage tertiaire au pied du massif vosgien et marqué par un phénomène glaciaire il y a environ 10000 ans (âge antéwürmien). Le substrat est composé de formations marneuses du Trias, ces dernières recouvertes d’alluvions anciennes, sur la plupart des terrains, ou d’alluvions plus récentes tapissant le fond des vallons. Ces caractéristiques, liées à la topographie des lieux, sont à l’origine d’une situation favorisant la rétention de l’eau dans les sols et donc la présence de nombreux étangs comme celui du Bois des Franches Communes.

 

Malgré sa situation en contexte forestier, cet étang présente une belle mosaïque de groupements végétaux, en ceinture continue autour du plan d’eau. Ce dernier accueille des groupements amphibies à nénuphar blanc et potamot nageant. Lorsque l’eau est moins profonde se développe une belle scirpaie à jonc lacustre, laîche vésiculeuse, rubanier émergé, iris jaune…

Les sols très engorgés de la queue de l’étang mais aussi d’une bonne partie de ses berges sont le site idéal pour le développement de magnocariçaies, présentant plusieurs faciès. Un des plus remarquables est sans conteste le faciès à calamagrostide blanchâtre, plante rare en Franche-Comté et menacée de disparition par la destruction de son biotope, notamment en plaine.

 

L’intérêt floristique du site est complété par la présence d’un groupement un peu particulier, se développant sur les berges vaseuses lors de leur exondation (assec de l’étang). Durant cette période, il est possible d’observer Calypogeia arguta, hépathique méditerranéo-atlantique rare en Franche-Comté puisque l’on en dénombre moins de dix localités.

Deux autres espèces de Bryophytes complètent l’éventail des espèces végétales remarquables du site : Campylium polygamum, très rare en Franche-Comté (quatre stations), et Ephemerum sessile, connue aujourd’hui dans deux stations en Haute-Saône et considérée comme d’intérêt national.

Sur le plan faunistique, il convient de souligner la présence de l'aeschne isocèle, libellule assez rare en Franche-Comté et considérée comme vulnérable. Les caractéristiques actuelles de l'étang sont en parfaite adéquation avec ses exigences écologiques.

 

Statut de protection

 

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place.

 

Objectifs de préservation

 

Les zones humides ont en général un rôle multifonctionnel dans le cycle de l’eau : rétention pendant les périodes pluvieuses, alimentation des nappes souterraines, auto-épuraition des eaux de surface. Il en même de l’étang du Bois des Franches Communes. Utilisé à des fins d’activité halieutique de loisir, il présente cependant une ceinture de végétation assez diversifiée ainsi que des eaux de profondeur variable, le tout en assez bon état de conservation. Afin de maintenir l’état actuel et donc le patrimoine écologique qu’il représente, quelques mesures de préservation apparaissent indispensables. Elles passeront tout d’abord par la préservation de la végétation d’hydrophytes et d’hélophytes abondante et diversifiée. À cet égard, le maintien en eau satisfaisant de l’étang et le respect de la dynamique de la nappe phréatique (alternances de niveaux et assec partiel estival des secteurs peu profonds), mais également l’entretien des fossés et des autres zones d’écoulement, doivent être respectés. Cette mesure favorisera, en outre, l’installation des odonates.

Cet étang étant utilisé pour la pêche, le réempoissonnement doit être réalisé avec respect de la faune existante en évitant l’introduction d’espèces susceptibles d’engendrer des déséquilibres fonctionnels sur ces plans d’eau oligotrophes. Des opérations de dégagement en retrait des rives permettront de contenir l’extension des cordons boisés ou arbustifs, limitant ainsi l’évolution dynamique de la végétation vers la fermeture du milieu.

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