ZNIEFF 430020261
PELOUSES ET BOCAGES DE CHENECEY-BUILLON

(n° régional : 45087014)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Le secteur de Chenecey-Buillon borde à la fois les faisceaux bisontin et de Quingey et le plateau de Montrond. Le substrat géologique est issu des calcaires compacts et graveleux du Bathonien, sur lesquels se développe une belle morphologie karstique avec de nombreux gouffres, lapiaz et dolines. A l'est du village, un ensemble de pelouses et de bocages contribue à l'attrait paysager de ce secteur typique de la vallée de la Loue du premier plateau.

 

Au nord de la grotte de l'Ours, plusieurs types de pelouses se différencient en fonction du substrat et des pratiques agropastorales. Le groupement le plus représenté est la pelouse mésophile à danthonie et brachypode penné. Les sols sont assez profonds avec de bonnes réserves hydriques, présentant un lessivage à l'origine de la présence d'espèces acidiclines comme le genêt ailé et la bétoine officinale. L'originalité de ce groupement repose notamment sur cette capacité à accueillir une flore acidicline peu représentée dans le massif jurassien, mais aussi sur la présence à Chenecey-Buillon d'une plante strictement protégée en Franche-Comté.

 

Sur les sols plus profonds et moins acides, la pelouse mésophile à sainfoin et brome dressé prend le relais avec la floraison remarquable de la sauge des prés, du sainfoin et du lotier corniculé. Une légère intensification des pratiques sur quelques parcelles fait dériver cette association vers une prairie fauchée mésotrophe de plaine, abondamment fleurie elle aussi. En surplomb du village et de la carrière, les pentes bien ensoleillées et pourvues d'un sol superficiel accueillent la pelouse à brome dressé et phalangère rameuse. Les affleurements des dalles calcaires sont investis par une végétation rase composée d'orpins et de petites plantes annuelles apparaissant très tôt au printemps. La conservation de ce type de végétation est considérée comme prioritaire en Europe. En outre, l'ensemble des pelouses et des prairies fauchées du site sont d'intérêt communautaire.

 

La diversité et la qualité des milieux rencontrés sur ce site s'accompagnent d'une richesse entomologique assez exceptionnelle. L'abondance des lisières profite notamment au damier de la succise, un papillon protégé en France et figurant parmi les espèces prioritaires au niveau européen. De plus, les milieux secs du coteau dominant le village abritent une trentaine d'autres espèces de papillons, dont l'hespérie de la mauve, prioritaire en Franche-Comté. Cette mosaïque de pelouses et de buissons bien ensoleillée est favorable à plusieurs espèces d'oiseaux remarquables, comme la pie-grièche écorcheur et l'alouette lulu.

Enfin, la nature karstique du lieu recèle deux cavités abritant des colonies de sept espèces de chauves souris en période de transit (une espèce), mais aussi en période hivernale. les indices chiroptérologiques de ces gouffre et grotte sont respectivement de 52 et de 8.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'une plante protégée régionalement par l'arrêté du 22.06.92, d'un insecte protégé nationalement par l'arrêté du 06.05.07 et de chauve souris protégées nationalement par l'arrêté du 23.04.07 assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu.

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Certains secteurs tendent à s'enfricher, en raison d'une trop irrégulière mise en pâture des chevaux et des génisses. A l'opposé, la partie sommitale des pelouses de la grotte de l'Ours, plus plane, est sujette à une éventuelle intensification des pratiques. Par ailleurs, l'urbanisation constitue une atteinte potentielle pour les pelouses de la combe Lévry et des Requenouilles. Enfin, on notera que la présence de plusieurs voies de circulation bitumées peut affecter les pelouses situées de part et d'autre par l'intermédiaire de l'entretien des accotements ou la réalisation de divers aménagements.

Par conséquent, la gestion préconisée consiste à conserver les milieux ouverts en poursuivant, voire en accentuant localement, la fauche et le pâturage extensif, éventuellement par l'intermédiaire de contrats agri-environnementaux. Rappelons que les épandages sur les milieux herbacés sont à proscrire ou à limiter fortement. Parallèlement, la préservation de ce secteur nécessite de le mettre à l'abri de toute construction au moyen du document d'urbanisme communal.

L'activité spéléologique forte a engendré une perte des effectifs de chiroptères sur la grotte. De plus, pour le gouffre, un projet d'aménagement touristique existe mais anéantirait les potentialités d'accueil de chauve souris.

Commentaires sur la délimitation
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