ZNIEFF 430020278
RUISSEAU DU FROIDEAU

(n° régional : 34000014)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

En contrebas du vignoble d'Arbois, le paysage au relief adouci est dominé par de nombreux boisements. Le massif forestier de Mouchard est installé sur un substrat plutôt imperméable composé d'argiles de décarbonatation de calcaires et marnes jurassiques. Il en résulte un bilan hydrique excédentaire, favorable à l'installation d'une chênaie pédonculée neutrophile à primevère élevée. Toutefois, le traitement sylvicole favorise un faciès de frênaie-charmaie et d'aulnaie - frênaie sur les rives des ruisseaux.

La zone englobe un tronçon du ruisseau " le Froideau ", entièrement intraforestier, dont le cours est peu sinueux sur cette portion. La diversité des cours d'eau de la Franche-Comté répond à celle des situations physiques qu'elle offre. Selon la nature géologique du sous-sol, la topographie, la climatologie et la couverture végétale, on peut ainsi établir une typologie des cours d'eau et définir une zonation amont-aval à laquelle correspondent des peuplements de flore et de faune distincts. Le ruisseau du Froideau se caractérise par une pente moyenne (1 %), des fonds sablo-graveleux et des eaux dont la qualité devrait être optimale, c'est-à-dire fraîches et oxygénées, pauvres en éléments nutritifs et non polluées. Dans ce cas, ces cours d'eau abritent tout un cortège d'espèces indicatrices qui y trouvent des zones de frayères comme la lamproie de Planer, le chabot, la truite fario ou la salamandre. Ils sont riches d'une faune invertébrée variée et très sensible aux pollutions diverses : écrevisses à pieds blancs, perles (familles des perlidae, perlodidae, taeniopterygidae, chloroperlidae), trichoptères (familles des odontoceridae, philopotamidae, brachycentridae), éphémères (genres epeorus, rhithrogena). Le Froideau héberge notamment une belle population de truite fario, ainsi que la loche franche, typique avec le chabot et le vairon des zones à truites des rivières.

STATUT DE PROTECTION

Une protection réglementaire de l'espace est  en place (arrêté de protection de biotope). En même temps, la présence de plusieurs espèces cités dans les arrêtés ministériels des 19/11/07, 8/12/88 et 21/07/83 assure la protection de cette zone puisque tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu de vie est interdit.

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Ces ruisseaux de tête de bassin font partie de ces écosystèmes remarquables qui se sont considérablement raréfiés de sorte qu'il n'en subsiste aujourd'hui qu'une bonne centaine en Franche-Comté. Leur bon état de conservation est lié à la préservation du bassin versant ; cependant la nature acide de leurs eaux les rend très vulnérables. Des mesures de protection doivent donc impérativement et rapidement être mises en place, car l'intégrité de ces systèmes aquatiques est chaque jour menacée et un peu plus dégradée. D'une manière générale, ils font l'objet de pollutions chimiques ou organiques diffuses, de travaux anarchiques tantôt dans le lit mineur (creusement, calibrage ou élargissement) ou en bordure immédiate (réalisation d'étangs, captage d'eau, aménagement de piste ou de chemin), de braconnage et d'alevinages intempestifs (notamment en espèces de poissons ou d'écrevisses non indigènes) ou encore d'agressions diverses en lien avec l'exploitation sylvicole et agricole intensives (passage d'engins de débardage dans le lit du ruisseau, encombrement du lit par les branchages abandonnés après les coupes de bois, coupe à blanc sur le bassin versant proche, plantation de résineux ou peupliers en bordure du ruisseau, fertilisation et traitements phytosanitaires des plantations ou des cultures proches). Le respect des préconisations réglementaires est de nature à garantir la préservation durable de ces ruisseaux.

Dans ce contexte forestier, il convient de prêter la plus grande attention au cours d'eau lors des travaux sylvicoles. De plus, toute nouvelle plantation de résineux est à éviter.

 Prospection 2018 :

Le site comprend des zones d’anciennes prairies hygrophiles aujourd’hui abandonnées par l’agriculture et recolonisées par des communautés de grandes laîches.Le faux pistachier (Staphylea pinnata) est très rare et vulnérable en FC. Il n’a pas été vu, mais la population sur le site de cette plante occasionnelle est très faible.
Les prairies étant en partie abandonnées par l’agriculture, elles vont petit à petit évoluer vers des milieux forestiers ; si cela n’est pas vraiment préjudiciable à la flore, cela l’est plus pour la faune puisque le cuivré des marais (Lycaena dispar) a été observé sur le site en 2018.
Il est aussi à craindre que ces prairies abandonnées soient plantées en peuplier.
Maintenir la naturalité du site en évitant toute plantations de peupliers ou autres essence ne faisant pas partie du cortège florisitque spontané.

Commentaires sur la délimitation
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