ZNIEFF 430020345
LES PRALÉES

(n° régional : 44000063)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Eléments paysagers autrefois caractéristiques de notre pays, les mares ont subi un déclin accéléré au cours du 20e siècle. Implantés dans des dépressions imperméables, ces points d'eau d'étendue réduite, de faible profondeur et dont le renouvellement en eau (souvent d'origine pluviale) est limité, sont en grande majorité d'origine humaine. Ces systèmes subissent de fortes interactions avec le milieu environnant, ce qui leur confère une forte variabilité hydrologique, physico-chimique et biologique interannuelle.

L'intérêt de ces hydrosystèmes - d'une grande complexité - dépasse largement leur taille restreinte. Ces espaces de transition, où les milieux terrestre et aquatique sont étroitement imbriqués, possèdent une productivité importante et un potentiel biologique élevé. Selon leur typologie, les mares abritent des espèces typiques et diverses, en majorité à caractère pionnier. Certaines sont aquatiques, d'autres amphibies et d'autres encore n'utilisent ce milieu que pour leur reproduction ou leur alimentation. Surtout, les mares revêtent un intérêt primordial pour la conservation des amphibiens : elles constituent des lieux de reproduction privilégiés où la prédation des œufs et têtards par les poissons est limitée.

Sur le plan de la fonctionnalité écologique, les mares ne doivent pas être considérées comme des entités isolées, mais comme un réseau interconnecté. La simplification des paysages et l'extension du réseau routier sont autant d'obstacles aux déplacements des espèces d'un point d'eau à un autre et au renouvellement des populations.

Entre Combeaufontaine et La Neuvelle-lès-Scey, neuf mares sont implantées en contexte prairial. L'occupation du sol comprend des prairies pâturées, haies et bosquets. De vastes parcelles cultivées se trouvent à proximité et le bois des Epoisses jouxte la zone à l'est.

L'intérêt du site est essentiellement faunistique : pas moins de six espèces d'amphibiens (dont cinq protégées au plan national) s'y reproduisent et trouvent dans les boisements environnants des habitats terrestres favorables. Trois de ces mares hébergent une petite population de rainette verte : la présence de cette espèce menacée est d'autant plus exceptionnelle que ce sont les seules stations subsistant dans ce secteur de la Haute-Saône. Les abords boisés sont favorables à cette petite grenouille arboricole durant la phase d'activité non reproductrice. Deux autres espèces patrimoniales, le triton crêté et la grenouille agile, sont également recensées, ce qui renforce l'enjeu de ce réseau.

Ces milieux prairiaux accueillent également la pie-grièche écorcheur et l'alouette lulu.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence d'oiseaux et d'amphibiens protégés confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09 et 19/11/2007).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les particularités des mares leur confèrent une grande fragilité. Victimes de la modernisation de l'agriculture, de l'urbanisation croissante, d'un certain désintérêt ou d'a priori négatifs, ces plans d'eau subissent de nombreuses atteintes et disparaissent, et avec eux de nombreuses espèces.

La conservation de la faune vertébrée doit être raisonnée à une large échelle. Par exemple, un réseau de sites de reproduction est essentiel à la dynamique des populations de rainette verte ; ainsi, l'isolement de l'ensemble des mares des Prâlées par rapport aux autres pôles régionaux de répartition (Sundgau, Bresse et vallée de l'Ognon) le rend vulnérable.

Cette zone se trouve enclavée et menacée par l'extension de l'agriculture intensive. L'utilisation de la plupart de ces points d'eau comme abreuvoir à bovins est garante de leur pérennité. Toutefois un piétinement excessif aux abords pourrait être préjudiciable : il tendrait à accélérer le processus naturel de comblement, déjà bien avancé sur cinq de ces mares.

 

Commentaires sur la délimitation

Réseau de mares en contexte principal. L'occupation du sol comprend des prairies pâturées avec haies et bosquets. La zone délimitée est enclavée au milieu d'un paysage de "grandes cultures".