ZNIEFF 430020421
LE DOUBS DE BLUSSANGEAUX A CLERVAL

(n° régional : 31000046)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Sur la portion de la moyenne vallée entre Blussangeaux et Clerval, le Doubs forme de grands méandres, dont certains sont doublés ou court-circuités par un canal. Au sein de cette vallée d’axe général nord-est/sud-ouest, où les activités humaines sont bien implantées, certains aménagements affectent plus particulièrement le cours d’eau et peuvent influer sur les débits : barrages, usine hydro-électrique, canal Freycinet, artificialisation et uniformisation du lit et des berges, extraction de granulats. Globalement, les portions non navigables présentent encore une diversité morphologique intéressante : îles, berges abruptes érodées et rives sablonneuses en pente douce, faciès de radiers au courant rapide alternant avec des secteurs plus lents et plus profonds, bras morts. En particulier, la boucle de Blussangeaux, témoin de la physionomie du Doubs avant les aménagements hydrauliques, renferme une grande diversité de milieux. C’est aussi le cas de quelques secteurs entre Pompierre-sur-Doubs et Clerval.

Sur ce tronçon, la végétation aquatique du lit principal reste localisée et assez peu diversifiée ; elle comprend des communautés à myriophylle en épi et à potamot pectiné, typiques des eaux courantes, et des groupements des eaux calmes, sous forme d’herbiers à potamots, à cornifle immergé ou à nénuphar jaune. Les eaux stagnantes du bras mort de Santoche et des anciennes sablières de la Prétière abritent des hydrophytes typiques des annexes hydrauliques, rares dans ce contexte, comme la lentille d’eau à trois lobes, la lentille d’eau sans racine et une hépatique, Riccia fluitans. Quelques boisements riverains linéaires subsistent sur les îles et les rives peu artificialisées (saulaies arbustive et arborescente, ormaie-frênaie localement). Une mégaphorbiaie (formation de hautes herbes) à ortie et liseron souligne abondamment les berges. La grande cuscute, plante parasite de l’ortie, typique des grandes vallées alluviales, y est fréquente. Le butome en ombelle, protégé dans la région, est recensé sur cette zone ; il se trouve au bord des eaux courantes calmes, sur substrat fin souvent exondé en fin d’été. Enfin, quelques petites plages sablonneuses sont favorables à l’implantation d'une végétation pionnière, où le chénopode rouge (rarissime dans la région, puisqu’il ne compte que deux stations) a été observé.

Le contexte paysager du lit majeur est dominé par des prairies pâturées entrecoupées de cultures intensives. Les terrasses en retrait du cours d’eau sont également occupées par des plantations d’arbres ou aménagées en terrains de loisirs très entretenus, souvent agrémentés d'essences exotiques. Cette pratique concourt non seulement à dégrader les milieux naturels riverains, mais aussi à propager des espèces potentiellement envahissantes. Il faut souligner que les grands cours d’eau sont des axes privilégiés pour leur dissémination. Sur cette section, quatre espèces sont particulièrement problématiques : la balsamine géante, le topinambour et les renouées du Japon et de Bohème.

STATUT DE PROTECTION

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. En revanche, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent.

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Sur ce tronçon, la protection de tous les secteurs non artificialisés est un enjeu majeur, de même que le respect et/ou la restauration des milieux naturels riverains. En particulier, il convient de maintenir des débits suffisants pour alimenter les zones de radier (notamment en période estivale), de proscrire toute artificialisation des berges non enrochées et de conserver les zones humides annexes (notamment le bras mort de Santoche et les pâtures attenantes, ainsi que les sablières de la Prétière).

Les milieux s'homogénéisent et sont peu favorables à la biodiversité. L'exploitation est souvent intensive et conduit à une eutrophisation importante des plans d'eau et des fossés.

Une sensibilisation sur les risques environnementaux provoqués par les espèces invasives doit être engagée auprès des riverains.

Commentaires sur la délimitation
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