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DESCRIPTION
La Loue est le principal affluent du Doubs en rive gauche. Dans son cours moyen, depuis Quingey, elle s’écoule vers le sud suivant l’axe de la dépression synclinale (large pli à fond plat du Jurassique supérieur) longeant le faisceau de Quingey. A partir de Rennes-sur-Loue et Port-Lesney, le tracé se modifie, puisque deux méandres recoupent perpendiculairement les anticlinaux, au travers de cluses.
En dépit du contexte général d'intensification agricole et de mise en culture des vallées observée durant les dernières décennies, les pâtures et prairies de fauche dominent encore largement les paysages du lit majeur, les cultures n'apparaissant que ponctuellement. Toutefois, les prairies améliorées et artificielles (fertilisées) couvrent l'essentiel de ce territoire, ce qui se traduit par des modifications de la composition floristique des groupements.
Différentes associations herbacées humides à mésophiles se répartissent selon le degré d’humidité. L'existence de petites buttes de graviers surélevées, très localisées, a même permis le développement de pelouses sèches à brome dressé et sainfoin, d’un grand intérêt en contexte alluvial. L’intérêt floristique des prairies humides est marqué par la présence de plusieurs stations de vulpin de Rendle, graminée menacée en Franche-Comté.
Sur ce parcours, le potentiel et le type écologiques de la Loue se rapportent à une zone à ombre, qui reste encore bien caractérisée bien qu’elle soit marquée par les effets des travaux hydrauliques conduits sur la basse vallée. Le cours est jalonné par de nombreux barrages (construits à des fins de stabilisation de la rivière et d’alimentation de moulins). L’objectif fixé du point de vue de la qualité des eaux est globalement atteint, si ce n’est que des substances résiduelles des cultures peuvent apparaître dans les analyses.
De ce fait, l’intérêt piscicole est remarquable, avec la présence de la lamproie de Planer, de l'ombre, du chabot, du blageon et du toxostome. Mais il faut surtout mentionner l'apron du Rhône, dont la présence est historique sur la basse vallée de la Loue (de l’amont de Quingey jusqu'en aval de Parcey). Les prospections conduites depuis 1999 montrent le maintien d'un bon niveau de population sur un linéaire de 27 kilomètres, ce qui est exceptionnel pour la France.
Une station de rainette verte a été récemment découverte en amont de Champagne-sur-Loue ; la présence de cet amphibien protégé, rare en Franche-Comté, constitue un enjeu majeur puisqu’il était jusqu'ici inconnu dans la vallée de la Loue. Plusieurs colonies de petit rhinolophe et de grand murin se sont installées dans des bâtiments proches. Ces chauves-souris utilisent la vallée comme territoire de chasse ; la préservation des haies riveraines, notamment, est fondamentale pour leur alimentation. Enfin, les berges localement érodées sont fréquentées par l’hirondelle de rivage et le guêpier d’Europe qui y creusent des terriers pour établir leurs nids.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Vallée de la Loue ». En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09, 8/02/88, 23/04/07 et 19/11/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Plusieurs mesures de gestion pourraient participer à la préservation des habitats et à l’amélioration de la qualité de l’eau sur ce secteur, notamment dans le cadre du contrat de rivière Loue :
maîtrise de l'assainissement dans les communes avoisinantes, contrôle des effluents ;
encadrement des activités de loisirs (baignade en eau vive), avec une fréquentation élevée, et surveillance des rejets qui en découlent ;
enfin, conservation de la vocation prairiale du lit majeur et extensification des pratiques agricoles.
Pour la faune piscicole, l'effacement des barrages grâce à la réalisation de passes à poissons est prioritaire, de même que la préservation des mares pour les amphibiens.
