ZNIEFF 430020449
PELOUSE DE BELVOIR

(n° régional : 45000027)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

La commune de Belvoir, au Nord-Est du département du Doubs, est située sur le plateau de Pierrefontaine-les-Varans, ce dernier étant barré un peu plus au nord du site par la chaîne du Lomont.

La pelouse de Belvoir s’établit sur des versants assez marqués, d’expositions à dominante sud à sud-ouest qui laissent apparaître à l’affleurement les calcaires durs du Rauracien et les calcaires marneux de l’Oxfordien (Jurassique supérieur). Ces versants prolongent un éperon central sur lequel se dresse le château de Belvoir, signal bien visible dans le paysage. Il se dégage du plateau en créant deux entités bien distinctes, de part et d’autre de ce promontoire.

 

Un très bel ensemble de pelouses, s’étendant sur une surface de près de 12 hectares et ponctué de nombreuses dalles rocheuses calcaires en affleurement, présente un fort intérêt écologique. La diversité des sols qui s’y sont développés permet la juxtaposition de trois groupements végétaux intéressants. Sur les sols moyennement profonds et encore plus ou moins carbonatés, au moins en profondeur, s’établissent les pelouses mésophiles et mésotrophes de l’Onobrychydo viciifoliae – Brometum erecti, principalement dans la partie est du site. Sur les sols décalcifiés apparaissent les pelouses acidiclines du Sieglingio decumbentis – Brachypodietum pinnati, à l’ouest du site. Enfin, les petites dalles calcaires en affleurement et les sols très superficiels qui les entourent sont le siège de pelouses mésoxérophiles du Carici humilis – Brometum erecti, très fréquentes dans la partie est. Outre la valeur écologique de ces habitats, les pelouses de Belvoir accueillent tout un lot d’espèces végétales de fort intérêt patrimonial. Deux espèces bénéficient d’un statut de protection régionale : l’ophrys abeille et le trèfle strié. D’autres espèces, rares en Franche-Comté, ajoutent encore à l’intérêt du site : l’alysse annuel, l’orobanche blanche, la germandrée botryde et le trèfle scabre.

Ces milieux ouverts sont accompagnés de petits îlots de fruticées et de quelques haies, éléments végétaux qui ajoutent des éléments à l’éventail des milieux et permettent l’installation d’espèces animales intéressantes.

La faune n’est pas en reste puisque de nombreuses espèces d’oiseaux, inféodées notamment aux milieux semi-ouverts, ont élu domicile dans ces pelouses  et, parmi eux, la fauvette des jardins et le bruant zizi, ces deux espèces mentionnées sur la liste rouge des oiseaux menacés, toutefois avec la mention de préoccupation mineure. Le bruant jaune, le pouillot fitis, le pipit des arbres… sont également concernés par ce statut.

 

À l’heure actuelle, ces pelouses sont utilisées comme pâturage à ovins. Peu enfrichées, elles présentent un bon état de conservation. Ceintes sur la majorité de leur pourtour par des haies mixtes, elles offrent un refuge de choix pour une flore et une faune diversifiée.

 

STATUT DE PROTECTION

Actuellement, le site ne bénéficie pas de mesures propres de protection. Mais la présence de deux espèces végétales, citées dans l’arrêté ministériel du 22.06.1992 pour les plantes, assure directement la protection de ce site puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur biotope est interdit.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Le site de la pelouse de Belvoir est aujourd’hui traité principalement en pâturage à ovins. Ce mode de traitement assure, à plus ou moins long terme, l’évolution de l’enfrichement. Il serait donc judicieux de poursuivre dans cette voie, tout en maintenant pas une trop forte pression du pâturage afin d’éviter la banalisation de la flore. Le maintien des haies qui animent le site et qui en déterminent le périmètre sont également des milieux intéressants notamment dans l’accueil de la faune et plus particulièrement des oiseaux. On maintiendra donc ce système de haie en pratiquant des interventions douces et espacées dans le temps.

Commentaires sur la délimitation
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