ZNIEFF 430020465
LES PÂTURES DES COTTARDS

(n° régional : 38000013)

Commentaires généraux

COMMENTAIRE GENERAL

Dans le massif jurassien, le Deuxième Plateau s’étend sur les départements du Doubs et du Jura, entre Goumois au nord, en limite de la frontière suisse, et Saint-Claude au sud. Il correspond à une zone très étendue, plus ou moins mollement vallonnée, mais qui, le plus souvent, est limitée, sur ses marges, par des versants escarpés et bien marqués dans le paysage, offrant d’ailleurs de très beaux points de vue. Au nord de cette entité, les versants bordent la vallée du Doubs à l’est et la vallée du Dessoubre, à l’ouest.

 

On retrouve aisément ces caractéristiques du relief sur le site des « Pâtures des Cottards », sur le territoire communal de Montbéliardot, non loin de la vallée du Dessoubre. Il correspond à une bande relativement étroite qui s’étire au nord de l’axe routier formé par la départementale n° 128 , à une altitude de près de 780 m.Elle s’est établie sur des sols superficiels à peu profonds, souvent caillouteux, issus des calcaires du Séquanien (Jurassique supérieur).

 

Trois faciès principaux se disputent la surface du site : des pelouses sèches sur affleurements rocheux, fortement imbriquées dans les prairies maigres pâturées par des bovins, des zones où l’enfrichement a déjà gagné du terrain et une partie boisée sur un escarpement rocheux.

La végétation à l’intérieur du site montre également une certaine hétérogénéité compte tenu du traitement qui lui est infligé. Les pelouses sèches offrent un bel éventail de plantes fleuries, abondamment et longtemps dans la saison, très propices à l’entomofaune. Le thym serpolet abonde sur les dalles rocheuses et les sols les plus superficiels, tandis que le reste de la pâture accueille marguerite, pâquerette, véroniques, gaillet… et de nombreuses orchidées. Ces pelouses forment une mosaïque avec des fourrés plus ou moins denses, dominés par le prunellier. Les potentialités pour l’entomofaune y sont alors plus réduites.

 

Les investigations menées sur le site ont permis de mettre en évidence la richesse exceptionnelle des « Pâtures des Cottards » vis-à-vis des insectes. En effet, sur cette petite bande de moins de trois hectares, il a été observé pas moins de vingt-trois espèces de papillons diurnes bien caractéristiques de ce type de milieu et parmi eux, quelques espèces déterminantes pour les Z.N.I.E.F.F. en Franche-Comté : moiré franconien, hespérie des sanguisorbes… Même si les conditions sont favorables à l’azuré du serpolet, il n’a pas été localisé durant la période d’observation. Par contre, la présence de l’hespérie de la mauve, taxon prioritaire pour la conservation en Franche-Comté, et du fadet de la mélique, désigné comme « potentiellement menacé » sur la liste rouge des insectes, est avérée.

 

STATUT DE PROTECTION

Aucune mesure de protection réglementaire n’est appliquée sur le site.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les milieux ouverts composant les « Pâtures des Cottards », comme leur non l’indique, sont utilisés actuellement pour le pâturage des bovins et traversés par un sentier botanique (« sentier des orchidées ») et de randonnée. Mais ces deux types d’atteintes, pâturage et piétinement, n’auront pas un impact très fort sur leur valeur écologique, si les milieux les plus représentés sont gérés de manière extensive (pelouses et prairies). Les secteurs, qui longent le bord de la route départementale, montrent par contre un envahissement par les buissons déjà important, en progression rapide ces dernières années.

Afin de conserver à ce site sa capacité à héberger autant d’insectes, la gestion de l’enfrichement est à programmer rapidement, manuellement et de façon modérée, en maintenant des petits îlots de buissons un peu plus riches en espèces qu’ils ne le sont actuellement. Cette mesure, liée au pâturage extensif, permettra en outre d’accueillir d’autres espèces animales (oiseaux notamment) et de diversifier la flore des pelouses et des prairies maigres. Afin d’augmenter la surface « fleurie » de cette mosaïque de milieux, il serait opportun de dégager les abords du sentier de randonnée dans sa traversée du petit bois adjacent.

Commentaires sur la délimitation
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