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DESCRIPTION
La montagne du Larmont, orientée selon un axe sud-ouest/nord-est, surplombe Pontarlier et la plaine de l’Arlier d’environ 450 mètres. Des équipements pour les sports d’hiver (remontées mécaniques) y sont installés. Au sommet de cet anticlinal, des calcaires durs du Séquanien (Jurassique supérieur) affleurent. Si les forêts sont dominantes dans le secteur, elles laissent la place sur la partie sommitale à des habitats secs ouverts, en mosaïque avec des cordons boisés et des buissons. Selon la topographie et l’épaisseur du sol, plusieurs formations de pelouses et de prairies montagnardes pâturées sont observées. Leur valeur écologique fluctue fortement selon le degré de fertilisation.
Les pelouses mésophiles à gentiane printanière et brome dressé caractérisent les pâturages extensifs jurassiens au-dessus de 900 mètres d'altitude. Leur richesse floristique est très élevée. Le caractère montagnard est marqué par la présence de la gentiane printanière, de floraison précoce, et de la carline acaule. En altitude, les espèces acidiclines sont localement bien représentées. Cet habitat d'intérêt communautaire occupe généralement les terrains les plus raides. La pelouse à koelérie pyramidale et seslérie apparaît localement à la faveur de conditions plus sèches. Ces formations sont entrecoupées de gros blocs et de dalles rocheuses, sources de microclimats et de biodiversité. Sur les replats plus facilement accessibles au bétail, elles cèdent la place au pré pâturé mésotrophe à gentiane jaune et crételle. Elément typique du paysage montagnard jurassien, cette pâture ponctuée par les hautes hampes florales de la gentiane jaune se caractérise par la présence d'espèces nitrophiles. Son état de conservation est assez bon sur le site. En cas d’eutrophisation, elle dérive vers une association à alchémille et crételle de moindre intérêt.
Deux plantes d'intérêt patrimonial, protégées dans la région, sont relevées sur le site : la gentiane de Koch affectionne les pelouses acidiphiles montagnardes (zones témoignant de phénomènes de décalcification) où l'abondance des précipitations empêche la remontée des sels minéraux. On la rencontre dans les pelouses de la montagne du Larmont, en compagnie du cerfeuil des Alpes, du nard raide et du pied-de-chat dioïque. Les corniches abritent la pulsatille alpine, espèce des pelouses culminales dont seules trois stations sont connues en Franche-Comté.
STATUT DE PROTECTION
La présence de plantes protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêté ministériel du 22/06/92). En outre, cette zone est incluse dans le périmètre du site inscrit « Montagne du Larmont à la Cluse-et-Mijoux » au titre de la loi de 1930.
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Deux menaces principales touchent ces pelouses mésophiles. D’une part, l’abandon des pratiques agro-pastorales se traduit par un enfrichement. Les pelouses se referment petit à petit sous l'avancée de buissons et localement de l'épicéa. A l'inverse, la fertilisation, en lien avec une intensification de l’exploitation agricole, conduit à une banalisation de la flore. Une atteinte plus ponctuelle a également été observée dans le secteur : le broyage des cailloux est une pratique agressive qui uniformise le paysage en aplanissant la surface du sol et qui permet ensuite une exploitation de plus en plus intensive. De même, les prés mésotrophes sont directement menacés par le surpâturage et l’eutrophisation. De grandes étendues de pâtures ont déjà évolué de la sorte à l'est et au sud de cette zone.
Afin de pallier ces menaces, plusieurs mesures de gestion s’imposent :
- défrichement mécanique des pelouses et prés en cours de fermeture ;
- arrêt des apports d'engrais (chimiques et organiques) ;
- rétablissement d'un pâturage extensif dans les secteurs en déprise, avec un chargement adapté. Des moutons seraient appropriés sur les fortes pentes ;
- interdiction de l'usage du « casse-cailloux » sur l'ensemble du site.
