French Version
La Forêt domaniale de Floranges (782,64 ha) occupe environ 73 % de la superficie de cette ZNIEFF forestière de type II. Achetée par Louis XVI en 1785 en même temps que Camors pour alimenter les arsenaux de Lorient (bois de marine) elle deviendra Propriété de l’Etat à la Révolution. Elle appartient à un ensemble de 3 forêts domaniales géographiquement et biologiquement très proches (avec Camors et Lanvaux) qui constituent de fait les 3 cantons d’un seul massif qui doit faire à terme l’objet d’un aménagement unique de la part de l’ONF. L’ouragan d’octobre 1987 avait ruiné 275 hectares de forêt (source n° 57).
Le substrat géologique est presque exclusivement constitué du Granite de Lanvaux, à structure feuilletée gneissique, qui génère des sols acides. Le relief est peu accentué et repose sur un plateau d’altitude moyenne 120 m, entaillé dans sa partie Ouest par le vallon humide du Ruisseau de Trideur (bassin versant du Loc’h). A l’extrémité Nord-Est de la zone la forêt borde par un vallon abrupt où affleure la roche le Ruisseau du Goyédon, affluent du Tarun (bassin versant du Blavet).
Une large partie Sud de la forêt domaniale est essentiellement occupée par les résineux (Sapin de Nordmann, Douglas et différents pins), la moitié Nord a été plus particulièrement touchée par l’ouragan du 15-16 octobre 1987, et les peuplements détruits ont été remplacés massivement par du Chêne rouge d’Amérique et des groupements mixtes.
Les deux principaux secteurs où subsiste une hêtraie-chênaie acidiphile à houx d’intérêt communautaire assez typée et âgée sont le secteur du "Taillis" à l’Ouest de la forêt, autour de la "Route Forestière du Gros Hêtre", et près de la voie communale du Marh Du au Nord de la forêt.
Le début du talweg donnant naissance au Ruisseau de Trideur au Sud de la Loge Charlotte est en rive gauche dans la Forêt domaniale et est occupé par une lande mésophile enrésinée qu’il aurait été préférable de conserver à l’état de lande pour la biodiversité du site ; la rive droite est dans une partie privée et porte une lande humide et localement tourbeuse, habitat d’intérêt communautaire prioritaire. Il serait bon que de nouveaux drainages forestiers et plantations puissent être évités à ce niveau.
En plusieurs endroits sur les versants des vallons (secteur de Scoulboh au Sud, vallée du Goyédon au Nord-Est), la roche granitique affleure dans le sous-bois et porte la végétation chasmophytique des rochers ombragés caractérisée par le nombril de Vénus (Umbilicus rupestris) et d’assez nombreuses mousses.
Au plan de la flore remarquable, Floranges reste modeste comparativement à Camors. Ce sont les petites zones tourbeuses qui apportent quelques éléments intéressants avec la narthécie (Narthecium ossifragum), la grassette du Portugal (Pinguicula lusitanica), et le rossolis intermédiaire (Drosera intermedia) protégé au plan national. A signaler deux hépatiques peu communes : Nowellia curvifolia sur les troncs de pins pourrissants (mais sans doute en extension), et Trichocolea tomentella dans les zones sourceuses (en régression en Bretagne à cause des drainages forestiers).
L’asphodèle d’Arrondeau (Asphodelus arrondeaui), plante protégée au plan national, est présente sur les talus de la départementale D 779 qui traverse la forêt, et dans les clairières ouvertes à proximité des landes évoquées plus haut. Une recherche exhaustive de ses stations, puis une information auprès des forestiers publics et privés, pourraient sans doute permettre de mieux garantir sa préservation.
Le peuplement d’oiseaux de cet ensemble forestier est assez diversifié, l’enquête récente sur l’avifaune forestière bretonne (GOB 2001 - source 56) et les indications de la nouvelle Révision d’aménagement de l’ONF (source 57) permettent d’afficher 66 espèces récemment contactées dont un bon nombre d’oiseaux nicheurs possibles ou probables, parmi lesquels les espèces déterminantes pour les ZNIEFF : le Faucon hobereau, le Pic noir, le Pouillot siffleur, la Fauvette pitchou.... Mais plusieurs autres espèces remarquables recensées autrefois dans ce périmètre ne sont pas reconfirmées (Autour, Bondrée, Engoulevent, Pic mar, Pic cendré, Rougequeue à front blanc, ...).
Plusieurs autres espèces intéressantes ont été contactées sur l’année 2001 : la Grosbec casse-noyaux, le Bec-croisé des sapins, ....
Les connaissances sur les chauves-souris fréquentant ce massif forestier sont à réunir et de nouvelles prospections encore à réaliser. La localisation et le marquage d’arbres gîtes pour leur conservation seraient utiles à mettre en oeuvre, en convention avec les gestionnaires et propriétaires de ces bois.
L’Escargot de Quimper (Elona quimperiana) protégé et d’intérêt communautaire est bien présent dans ce massif.
La Forêt de Floranges renferme d’assez nombreux secteurs à sensibilité archéologique ou historique, dont un alignement de menhirs (Korvenec) et un dolmen (Roh Du) classés aux Monuments historiques.
La ZNIEFF de type II des Landes de Lanvaux vient s’adosser à la lisière Est de la Forêt de Floranges.
Cette grande ZNIEFF forestière de type II comprend la totalité de la Forêt domaniale de Floranges et plusieurs secteurs boisés privés attenants, en forte continuité. C’est principalement pour la fonctionnalité des milieux que l’ensemble de la forêt est retenu (peuplements forestiers), et secondairement du fait de la répartition des habitats d’intérêt communautaire localisés en plusieurs points dans ce massif.
Le périmètre révisé varie peu par rapport au précédent, mais certains secteurs privés défrichés depuis ont été retirés, d’autres boisés sont retenus. Les enclaves avec habitations ne font plus partie de la zone ; quelques parcelles agricoles enclavées sont conservées.
