ZNIEFF 530007908
LES GRANDS SABLES

(n° régional : 01780002)

Commentaires généraux

La plage des Grands Sables figurait déjà sur les cartes du XVIIe siècle à l’Est du Fort Lacroix, puis du Fort Surville qui lui a succédé, et son évolution a été particulièrement mesurée par analyse des photographies aériennes à partir de 1952. La limite de la plage était déjà assez fluctuante dans les premières années 1980 sous les effets conjugués des vents (modification de la résultante des vents) et de la houle (tempêtes), mais l’ouragan d’octobre 1987 et les tempêtes des années suivantes ont fait complètement se déplacer le stock de sable au Nord-Ouest du Fort Surville, jusque sur la plage du Trec’h. La convexité originale de cette accumulation s’est élargie et est à présent orientée au Nord-Est, le déplacement de la plage pourrait se poursuivre en direction de l’Ouest (sources 51 et 55 - B. Hallégouët), bien qu’elle ne se déplace plus beaucoup actuellement (2008).

Les remarquables affleurements de la plage du Trec’h (Glaucophanites et éclogites), aujourd’hui recouverts par le sable, constituent un Site géologique d’intérêt national (source 61, SGMB mars 2007).

La bande côtière terrestre à la hauteur de Stang Nu contient également des sites archéologiques (dont une sépulture en coffre, avec squelette visible à l’écomusée de Groix) (source 54).

L’ensemble de l’espace sableux à ce niveau, avec ou sans végétation, est considéré comme milieu déterminant. Sur la partie centrale de l’accumulation s’édifient par places une végétation de dune mobile embryonnaire à chiendent des sables ainsi qu’une dune blanche à oyat. En arrière, à proximité de la falaise, le sable tend à se fixer avec des éléments de la dune fixée (mousses notamment) ; il est sans doute enrichi en matières organiques et minérales fournies par l’érosion de la falaise terreuse. Trois espèces végétales protégées au plan régional ont été signalées récemment sur le site (dans sa position actuelle) : le panicaut maritime (Eryngium maritimum), la renouée maritime (Polygonum maritimum), et la linaire des sables (Linaria arenaria) représentée actuellement par une assez belle population. D’autres plantes rares et menacées, déterminantes, sont également présentes, dont le céraiste nain (Cerastium pumilum) très rare en Morbihan et en Bretagne.

En haut de falaise, se développent au sein des fourrés littoraux des bosquets d’ormes dont la conservation est également recherchée, il s’agit de forêts littorales remarquables, bien représentées à ce niveau de l’île. Ce secteur côtier abrite également la seule station connue de rosier pimprenelle de l’Île de Groix.

Le site présente aussi différents intérêts faunistiques importants, dont la présence d’un coléoptère carabidé spécialisé, la Nébrie des sables (Eurynebria complanata), prédateur d’arthropodes des laisses de mer, dont moins d’une dizaine de stations sont encore connues sur la côte bretonne. Il importe donc de maintenir son habitat : les débris tels que les bois flottés et les accumulations de laisses de mer, en les laissant en place.

Le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) est nicheur sur la plage des Grands Sables. C’est un oiseau rare à l’échelle mondial, et un nicheur en danger en Bretagne du fait de la surfréquentation du milieu dunaire et des hauts de plage. Un périmètre balisé et des panneaux d’information incitant à la non pénétration de leur zone de nidification d’avril à juillet sont posés annuellement par le personnel de la Réserve naturelle de Groix. Mais le dérangement (personnes, chiens, ...) dans ce site très fréquenté est particulièrement difficile à contrôler.

Des actions de préservation des habitats et des espèces de ce site sont prévues (Fiche action 6 : « Réhabiliter les zones dunaires dégradées ») au Document d’Objectifs du site Natura 2000 de l’Île de Groix (source 54).

Commentaires sur la délimitation

Auparavant située à l’Est du Fort Surville, la Plage des Grands Sables était incluse dans une ZNIEFF de type I plus large ne la distinguant pas particulièrement. Suite à sa migration sous la falaise du Trec’h, il est créée une ZNIEFF type I spécifique aux Grands Sables qui se justifie complètement tant aux plans biologique que géomorphologique.