ZNIEFF 530014339
VALLEES DES TRAOUÏERO

(n° regional: 00000503)

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La vallée des Grands Traouïero ("les vallées" en breton) se trouve sur la limite des communes de Trégastel et de Perros-Guirec (Ploumanac’h), cette partie de la ZNIEFF s’étend sur 57 hectares et 2,5 kilomètres environ, elle est relativement encaissée et est parcourue par un ruisseau. La vallée des Petits Traouïero plus à l’Est et plus courte (moins d’un kilomètre et environ 20 hectares pour le secteur retenu en ZNIEFF) est parallèle à la première et située entièrement sur Perros-Guirec. Un autre ruisseau s’y écoule dans le même sens et abouti à la retenue de son moulin à marée dont la queue est conservée dans la zone, en amont du pont routier de la D 788.

Habitats déterminants et principales espèces remarquables : toute la région et naturellement les Traouïero sont marqués par les affleurements en boules du granite rose de Ploumanac’h. La roche est régulièrement dégagée sur les flancs de ces vallées boisées et porte une "communauté végétale aérohygrophile, très exigeante en hygrométrie locale, indifférente à la lumière mais supportant peu la dessiccation : l’association à nombril de Vénus et asplénium de Billot (Umbilico rupestris - Asplenietum billoti)" (source: Cahier d’habitats T. 5). Dans la partie aval des Grands Traouïero, en situation plus encaissée et toujours boisée, les boules de granite constituent des petits chaos baignés dans une hygrométrie plus forte maintenue par le passage du ruisseau et un ombrage assez constant. Ces conditions permettent à l’hyménophylle de Tunbridge (Hymenophyllum tunbrigense) petite fougère protégée au plan national de se maintenir dans une vingtaine de stations de tailles variables. Deux autres fougères protégées sont également présentes : le dryoptéris atlantique (Dryopteris aemula) (une vingtaine de pieds recensées en 2005), et le trichomanes remarquable (Trichomanes speciosum) seulement détecté sous sa forme de prothalle en plusieurs points, et trouvé aussi dans un chaos des Petits Traouïero qui abrite une assez grande station. Au plan bryophytique ces chaos n’atteignent pas la diversité et la valeur patrimoniale des grands chaos granitiques de l’intérieur, mais le peuplement des mousses et hépatiques de ces secteurs est néanmoins intéressant et apporte une part non négligeable à la biodiversité locale.

Ces blocs granitiques quand ils sont exposés en haut de coteau et dans les landes ou fourrés jouxtant les vallées boisées, émergeants ou juste affleurants, portent d’autres habitats déterminants : une végétation saxicole plus sèche à orpin des anglais, mousses et lichens, et des éléments de pelouses sèches acidiphiles, mélange d’espèces vivaces et annuelles caractéristiques. Les pelouses très ouvertes à sol superficiel sur arène granitique un peu humifère, acide à neutre, et humide l’hiver, portent ces hépatiques particulières que sont les Fossombronia, et plusieurs espèces rares y ont été détectées telles que probablement Fossombronia maritima en 1989 et plus récemment Fossombronia incurva en 2005 première donnée costarmoricaine et rare donnée française (non revue en 2009).

La lande sèche à agrostis de Curtis et bruyère cendrée est l’habitat déterminant le mieux représenté, cependant sa conservation est problématique en de nombreux endroits : l’ajonc d’Europe ou la fougère aigle, puis les prunelliers, tendent à fermer le milieu et le faire évoluer vers le fourré arbustif.

Les espaces boisés, dominants, sont localement intéressants, la fraîcheur et la bonne richesse en bases des vallons se prêtaient à l’installation d’une chênaie-hêtraie à jacinthe des bois, mais celle-ci est presque entièrement substituée par le châtaignier. Le long du cours d’eau des Grands Traouïero, une étroite aulnaie-frênaie est installée par endroits.

Les cryptogames sont donc assez bien connus dans le site, car en plus des fougères et bryophytes, les lichens et champignons ont également fait l’objet de prospections. Sept espèces de lichens parmi les plus intéressants sont proposées comme déterminantes pour la zone dans un inventaire en cours de constitution. Plus de 320 taxons de champignons ont déjà été recensés dont des espèces considérées comme en grand danger à l’échelle européenne telle que Hydnellum ferrugineum, et plusieurs premières données bretonnes (2008) telles que Alnicola alnetorum, Leucoagaricus rubrotinctus, Typhula sclerotoides, etc.

« Suite à l’ouragan de 1987, le site, en partie abandonné, était devenu pratiquement impénétrable du fait des nombreux arbres couchés. A la demande des communes de Trégastel et de Perros-Guirec, relayées par les associations locales d’environnement, le Conseil Général a initié, dès 1986, un projet de mise en valeur de ces vallées. Certaines parcelles ont ainsi été acquises (environ 12 hectares), d’autres font l’objet de conventions passées avec les propriétaires autorisant le passage du public en bordure de ruisseau » (source 59).

Intérêt historique : au centre de la vallée des Grands Traouieros « la carrière des Piliers fonctionnait de façon industrielle en 1930 (nom qui lui fut donné à cause des 8 piliers en granit, érigés pour soutenir un "pont roulant" ou "pont transporteur", qui permettait de faire circuler un chariot mobile et un treuil sur un rail surélevé pour déplacer les blocs de pierre de la carrière. Une forge fut construite près du sentier entre Tropéric et Kergomar ». Plus tard des déchets de carrière bloquant l'accès de la vallée furent déposés (extraits des Dossiers électroniques de l’Inventaire général du patrimoine culturel de Bretagne).

TRES IMPORTANT : pour rendre valide ce bordereau, joindre une carte au 25 000éme précisant vos propositions de délimitation avec à l’intérieur la justification des critères de délimitation (voir n°12) et localisation des espèces et habitats déterminants (voir n°11).

Comments on the delimitation

Le périmètre reste globalement le même, mais ses limites sont beaucoup plus détaillées de manière à exclure des propriétés privées bâties et des carrières en activité. Seul le vallon transversal de Keroullou sur l’amont du Petit Traouïro n’est pas repris. Le changement principal est le type de la ZNIEFF (de la zone II initiale il passe en zone I). Aussi, la zone repère plus strictement les habitats et espèces déterminants et ne retient d’autres milieux qu’en fonction de leurs potentialités et / ou leur caractères fonctionnels vis-à-vis de la préservation du site.