ZNIEFF 720030132
Palus de Bouliac et Latresne

(n° régional : 20213301)

Commentaires généraux

La ZNIEFF est centrée sur les marais de Bouliac et Latresne, principalement composés de prairies et boisements humides entrecoupés d'un réseau de fossés et jalles. Le site se trouve sur les terrasses alluviales de la Garonne, en rive droite, en limite sud-est de l'agglomération bordelaise. Le substrat est composé d'alluvions fluviatiles appelées argiles des Palus (argiles limoneuses et tourbeuses).

Appartenant historiquement à un même ensemble de zones humides connexes à la Garonne, le marais subit une perte d'habitat et une fragmentation croissantes liées à la croissance de l'agglomération bordelaise. La proposition de classement en ZNIEFF est liée à la présence d'habitats et espèces remarquables en contexte périurbain, ainsi qu'à la présence d'un ensemble encore vaste de milieux humides semi-naturels, permettant la conservation de fonctions écosystémiques de zones humides importantes.

Parmi les principaux habitats du site peuvent être notés :

- les prairies humides qui présentent des surfaces importantes : il s'agit en grande partie de prairies mésohygrophiles à hygrophiles, plus rarement de prairies mésophiles ou longuement inondables. Les prairies de fauche, la plupart étant d'intérêt européen, accueillent diverses espèces remarquables : Oenanthe à feuilles de Silaus (Oenanthe silaifolia), Trèfle étalé (Trifolium patens), Laîche tomenteuse (Carex tomentosa), etc. ;

- les fossés et mares temporaires ou permanents, avec des végétations rivulaires hébergeant localement le Jonc à tépales obtus (Juncus subnodulosus) ou le Scirpe (Bolboschoenus sp.), etc., ou des herbiers aquatiques à Characées, Renoncule gr. aquatique (Ranunculus (Batrachium) sp.) ou Callitriche pédonculé (Callitriche cf. brutia) ;

- les fourrés et boisements, qui évoluent généralement vers des boisements alluviaux d'intérêt européen. ll faut noter ici que certaines parcelles abandonnées sont en cours d'enfrichement puis d'embroussaillement progressif.

Outre l'intérêt floristique de ce secteur, cette mosaïque d'habitats favorise le développement d'espèces faunistiques. Les prairies humides constituent un biotope indispensable à de nombreux rhopalocères protégés tels que le Cuivré des Marais (Lycaena dispar). Les habitats humides quant à eux sont favorables au cycle de vie de mammifères notamment les mammifères semi-aquatiques tels que la Loutre d'Europe (Lutra lutra), de reptiles, d'odonates ou d'amphibiens menacés comme le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus). Les milieux boisés de cette znieff sont d'autant d'habitats pour les coléoptères saproxyliques tels que le Grand capricorne (Cerambyx cerdo) ou encore la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) que de gites potentiels pour les chauves-souris. D'une manière plus générale, le bocage crée des corridors de déplacements, des zones de reproduction et transits pour l'avifaune et l'ensemble de la macrofaune retrouvées sur ce site.

Malheureusement, plusieurs cas de mortalités routières dues à la RD113 ont pu être constatés notamment pour la mammalofaune du site.

Le site accueille également de nombreuses espèces exotiques, certaines présentant un caractère envahissant potentiel ou avéré notable, par exemple sur les pâtures (Galega officinalis), les milieux aquatiques (Ludwigia peploides, Pelophylax ridibundus, Lithobates catesbeianus) ou les boisements (Acer negundo).

[Les listes d'espèces présentées en 7.1 et 7.2 concernent les principales espèces remarquables et/ou représentatives du site ; elles ne sont donc pas exhaustives]

 

Commentaires sur la délimitation

La délimitation a d'abord été effectuée à partir des sites d'intérêt identifiés par le CBNSA dans le cadre de ses programmes d'inventaire, puis affiné sur la base des photographies aériennes de 2018.

La ZNIEFF englobe l'ensemble des milieux naturels et semi-naturels du marais de Bouliac et Latresne (zone humide des terrasses de la Garonne), en excluant les grandes surfaces de culture (pépinière, vigne, etc.). Compte-tenu du contexte périurbain, les limites s'appuient sur les principaux axes routiers (RN230, RD113E, RD10) et la bordure des zones urbanisées (zones résidentielles, zones d'activité industrielle ou commerciale). Les principales routes et zones habitées se trouvant au sein du marais ont également été exclues pour tenir compte de la fragmentation visuelle et fonctionnelle du site. Les entités sont cependant encore plus ou moins connectées entre elles, par exemple via le réseau hydraulique ou pour les éléments (espèces, etc.) les plus mobiles.

Au sud, la limite s'appuie sur le changement de pratiques avec la présence de surfaces cultivées. Sur ce secteur, en l'absence de routes et d'ouvrages importants de protection, la limite ouest est constituée par la Garonne.