ZNIEFF 730010319
Prairies naturelles de Prairie Grande et ses environs

(n° regional: Z1PZ0289)

General comments

Le site se trouve sur la marge ouest du Limargue, à très faible distance de la petite ville de Gramat qui marque la limite Limargue/causse de Gramat. Il est situé sur la zone de confluence de l’Alzou avec deux de ses affluents, les ruisseaux de Bio et de Trigoussou.

Les prairies naturelles, mésophiles à hygrophiles, occupent la quasi-totalité de la zone. Dans ce paysage très bocager, elles sont souvent entourées de haies, le plus souvent arborées. Mais cette zone est également occupée en grande partie par un hippodrome, qui ne sert que pour quelques manifestations hippiques ponctuelles, par un étang artificiel dévolu à la pêche et par un tumulus. Les prairies naturelles sont parfois pâturées (ovins et bovins), et relèvent alors d’un habitat assez banal, non déterminant, le Cynosurion cristati. Mais la majeure partie des milieux herbacés est fauchée : prairies de fauche atlantiques du Brachypodio rupestris-Centaureion nemoralis et prairies humides subatlantiques du Bromion racemosi. On rencontre également, dans la plupart des fossés, en milieu ouvert, des végétations plus hygrophiles, dont une grande partie relève des Eleocharietalia. La flore prairiale y est riche et diversifiée avec quelques taxons rares et localisés comme l’Œnanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa), l’Œnanthe à feuilles de peucédan (Oenanthe peucedanifolia) ou la Véronique à écusson (Veronica scutellata). 3 espèces rares et protégées sont également signalées ici : le Trèfle écailleux (Trifolium maritimum), uniquement présent en Limargue et, plus ponctuellement, dans une vallée du Quercy blanc, l’Orchis punaise (Orchis coriophora subsp. coriophora), très rare orchidée des zones humides, en forte régression, signalée sur la zone lors du premier inventaire ZNIEFF et retrouvée tout récemment par des botanistes de Lot Nature et de la Société française d’orchidophilie (com. personnelle), et la Renoncule à feuilles d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), très rare renoncule des zones inondées qui n’est présente que dans deux ou trois localités lotoises. Le Brome en grappe (Bromus racemosus) est également bien présent, mais l’Orchis des Charentes (Dactylorhiza elata subsp. sesquipedalis) ne semble pas avoir été revue récemment malgré une présence avérée il y a vingt-cinq ans. Ces prairies sont également favorables à une orthoptérofaune assez riche avec la présence du cortège habituel des zones humides et des prairies naturelles : Grillon des marais (Pteronemobius heydenii), Courtilière commune (Gryllotalpa gryllotalpa). Cette zone bocagère est également accueillante pour une avifaune riche et typique de ces milieux. Le Pic mar fréquente les haies arborées et les bosquets de Chêne pédonculé (Quercus robur), tandis que les Pies-grièches écorcheur et à tête rousse apprécient la strate arbustive des haies et chassent dans les prairies riches en insectes et autres menues proies. Il faut aussi signaler la présence de la Huppe fasciée, de l’Alouette lulu, du Torcol fourmilier, de la Tourterelle des bois et du Petit-Duc scops. Cette zone humide et naturelle sert également de gîte d’étape lors de la migration de certaines espèces comme le Courlis corlieu ou la Gorge-bleue à miroir. La Bécassine des marais fréquente aussi le site en période hivernale. Enfin, cette zone abritait il y a vingt-cinq ans une petite population de Sonneur à ventre jaune, petit crapaud très rare en Midi-Pyrénées, où il atteint avec le Lot sa limite sud de répartition géographique. L’espèce est signalée d’une autre ZNIEFF distante de quelques kilomètres, mais n’a pas été observée récemment sur cette zone : l’aménagement du plan d’eau pourrait avoir réduit les capacités d’accueil du site pour cette espèce.

Cette zone, fréquentée ponctuellement par un grand nombre de personnes, semble avoir conservé une grande part de sa biodiversité, mais il serait souhaitable d’envisager une gestion plus intégrative qui prendrait aussi en compte les éléments de patrimoine naturel exceptionnels qui occupent ce superbe espace de prairies naturelles.

Comments on the delimitation

La zone comprend le bel ensemble de prairies naturelles, mésophiles à hygrophiles, qui se développent dans la petite vallée de l’Alzou à la confluence avec deux autres ruisseaux, le ruisseau de Bio et celui de Trigoussou. La délimitation est donc essentiellement basée sur l’analyse des milieux naturels présents : des prairies essentiellement fauchées avec aussi toutefois quelques prairies pâturées du Cynosurion cristati. Les formations herbacées environnantes développées sur des niveaux topographiques plus élevés possèdent un cortège floristique et faunistique plus banal.