ZNIEFF 730011138
Rougiers de Verrières

(n° régional : Z1PZ0773)

Commentaires généraux

Le site des « Rougiers de Verrières » se situe au sud du département de l’Aveyron, en plein cœur du bassin des Rougiers (terme utilisé pour désigner ces terres arides ravinées, essentiellement constituées de pélites rouges d’origine détritique) du Camarès. Il concerne les communes de Montlaur, Rebourguil, Camarès et Belmont-sur-Rance. Son altitude moyenne est d’environ 410 m. Ce site correspond à un secteur particulièrement préservé et esthétique (très fort intérêt paysager), porteur de nombreuses espèces déterminantes à tendance méditerranéenne. Le substrat, d’origine détritique, voit son pH varier localement, et la flore rencontrée est fort diversifiée. Les communautés annuelles sont ici importantes. On notera d’abord la présence exceptionnelle du Grémil d’Apulie (Neatostema apulum) et du Taéniathérum tête-de-méduse (Taeniatherum caput-medusae), espèces méditerranéennes ici dans leurs uniques localités régionales. Remarquables sont également la présence des Égilopes négligée (Aegilops neglecta) et à trois arêtes (Aegilops triuncialis), graminées rares en Midi-Pyrénées, ainsi que l’abondance des Astragale en hameçon (Astragalus hamosus), Linaire simple (Linaria simplex), Silène nocturne (Silene nocturna), Mélilot de Naples (Melilotus neapolitanus), Trèfles noircissant (Trifolium nigrescens subsp. nigrescens) et étoilé (Trifolium stellatum), espèces dont les Rougiers du Camarès constituent le bastion régional et très rares ailleurs dans la région. Une station d’Eufragie à larges feuilles (Parentucellia latifolia), espèce protégée en Midi-Pyrénées, a également été observée. À ces communautés se rattachent aussi un certain nombre d’espèces, ici dans leur biotope primaire, et que l’on rencontre ailleurs en situation messicole : Adonis d’automne (Adonis annua), Fumeterre à petites fleurs (Fumaria parviflora), Gessette (Lathyrus cicera), Orlaya fausse carotte (Orlaya daucoides), Pavot argémone (Papaver argemone) ou bien encore la Vesce voyageuse (Vicia peregrina). La flore des moissons offre encore l’Adonis rouge feu (Adonis flammea), la Buglosse d’Italie (Anchusa italica), la Grande androsace (Androsace maxima) et l’Anthémis élevé (Anthemis altissima). À la faveur d’apports de nitrates se rencontre également le Chardon à tête dense (Carduus pycnocephalus), espèce nouvelle pour ce secteur de l’Aveyron. Les lambeaux de pelouses sèches (Xerobromion) portent une intéressante flore thermophile dont les éléments les plus notables sont la Centaurée paniculée (Centaurea paniculata), la Crupine commune (Crupina vulgaris), l’Œillet de Godron (Dianthus sylvestris var. godronianus), la Leuzée conifère (Leuzea conifera), l’Orchis de Provence (Orchis provincialis subsp. provincialis), le Silène d’Italie (Silene italica) et la Germandrée tomenteuse (Teucrium polium subsp. polium). Çà et là, à la faveur de quelques bas-fonds humides, existent des lambeaux de prairies humides dans lesquels se rencontrent le Trèfle maritime (Trifolium maritimum subsp. maritimum), espèce protégée en Midi-Pyrénées, et l’Orge marine (Hordeum marinum). Ce secteur est également fort riche en ce qui concerne l’avifaune : Chevêche d’Athéna, Busard cendré, Pies-grièches méridionale, à tête rousse et écorcheur, Moineau soulcie, Tourterelle des bois ou bien encore Traquet motteux. Il s’agit, de plus, d’une zone de chasse importante pour les rapaces (busards, Aigle botté, Milan noir, Circaète…). La flore herpétologique est riche des Coronelle girondine, Lézard ocellé, Rainette méridionale, Alyte accoucheur et autres Crapaud calamite. Signalons également parmi les criquets l’Œdipode aigue-marine Sphingonotus caerulans. Enfin, un crustacé isopode déterminant est également présent sur le Dourdou : la Sténaselle de Viré (Stenasellus virei subsp. virei). Cette espèce est inféodée à un milieu très particulier, le milieu hyporhéic, qui correspond à la zone interstitielle située sous les cours d’eau.

Commentaires sur la délimitation

Le site des « Rougiers de Verrières » regroupe un bel ensemble de rocailles (pélites) riches en espèce déterminantes. Ses limites correspondent au passage à des espaces dégradés, cultivés ou aménagés, ou à des milieux plus banals pauvres en espèces patrimoniales.