ZNIEFF 730030130
Bassin de la Bave

(n° regional: Z1PZ2111)

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Située dans le district naturel du Ségala, la Bave est un affluent de la Dordogne. Son bassin versant contraste avec le reste du département du Lot, celui-ci s’inscrivant en amont de Saint-Céré dans un contexte pédologique acide (gneiss et granites) qui diffère fortement des substrats calcaires des causses du Quercy. Le site présente une topographie marquée avec des vallées encaissées au sein desquelles s’écoulent les eaux de la Bave et de ses affluents : la Biarque, le Tolerme, les ruisseaux de Mellac, de Bétaille, la Briale de Labrousse...

Différents types de milieux humides sont représentés sur le site en relation avec les cours d’eau. Le substrat acide est particulièrement propice au développement d’une végétation tourbeuse à base de sphaignes (Sphagnum sp.) généralement boisée avec des espèces ligneuses telles que le Saule roux (Salix atrocinerea). Ces milieux déterminants sont d’autant plus remarquables qu’on y recense de nombreuses espèces patrimoniales typiques comme le Mouron délicat (Anagallis tenella), la Petite Scutellaire (Scutellaria minor) ou encore la Violette des marais (Viola palustris). Parmi les plantes les plus notables, on retiendra la présence de la Spiranthe d’été (Spiranthes aestivalis) et du Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), protégés à l’échelon national, du Scirpe à nombreuses tiges (Eleocharis multicaulis) et du Millepertuis des marais (Hypericum elodes), tous deux protégés en région Midi-Pyrénées, et enfin de la Bruyère à quatre angles (Erica tetralix), qui fait l’objet d’une protection départementale. Ces milieux humides ainsi que les prairies de fauche présentent également un intérêt entomologique, avec en particulier la présence de plusieurs papillons dont le Cuivré des marais (Lycaena dispar), protégé nationalement, et le Moiré des fétuques (Erebia meolans), espèce peu répandue en plaine dans la région, où elle est également présente dans les pelouses acidiclines et les lisières. On signale en outre plusieurs espèces d’orthoptères des zones humides, dont le Grillon des marais (Pteronemobius heydenii). Les boisements qui constituent la trame dominante du site sont assez diversifiés. Dans le fond des vallons, ce peut être des forêts rivulaires à Frêne élevé (Fraxinus excelsior) et Aulne glutineux (Alnus glutinosa) qui bordent les cours d’eau, mais aussi des boisements marécageux à Aulne glutineux sur les sols engorgés, au sein desquels il est possible de retrouver certaines espèces végétales remarquables citées précédemment. Les boisements de coteaux peuvent également varier en fonction de leur exposition. Ainsi, des boisements thermophiles à Chêne pubescent (Quercus pubescens) se trouvent sur les coteaux bien exposés tandis que des chênaies pédonculées (avec la présence, localement, de Chêne sessile [Quercus petraea]) se développent sur les secteurs plus frais. La hêtraie à Houx (habitat d’intérêt communautaire) vient remplacer la chênaie pédonculée à partir de 500-600 m d’altitude : habitat du rare (dans le Lot) Grimpereau des bois. Ces milieux forestiers variés sont particulièrement intéressants du fait de leur très importante richesse en coléoptères, comprenant une quarantaine d’espèces patrimoniales appartenant au cortège des coléoptères saproxyliques. On notera à ce sujet la présence de plusieurs espèces des genres Ampedus, Dirhagus, Orthosia et Mycetophagus. Il faut en outre citer Hylis olexai, eucnémide des vieilles forêts et bois humides dont les larves se nourrissent notamment du bois décomposé de saules, tilleuls et bouleaux. Ces milieux forestiers présentent d’autant plus d’intérêt qu’ils abritent des espèces d’oiseaux nicheurs comme le Pic mar, mais aussi à la faveur des milieux rupestres, le Faucon pèlerin ou le Moineau soulcie, passereau subméditerranéen assez bien représenté dans le Lot, où il affectionne notamment le bocage du Ségala. Les milieux aquatiques présentent un peuplement piscicole particulièrement notable. En effet, certaines espèces bien que sans valeur halieutique témoignent par leur présence conjointe d’une mosaïque d’habitats intéressante (Vairon, Lamproie de Planer...). En outre, la présence du Chabot et de la Truite fario témoigne d’une eau des rivières de qualité, ce qui est confirmé par celle de l’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), également sensible à la qualité des eaux et des milieux. Profitant de ce peuplement piscicole de qualité, la Loutre d’Europe est bien implantée sur ce bassin versant.

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La zone constitue un réseau hydrographique de grande qualité écologique qui s’étend en amont de Saint-Céré, depuis Frayssinhes au nord à La Vitarelle au sud, et de Bannes à l’ouest à Labastide-du-Haut-Mont à l’est. Elle exclut les secteurs urbanisés et les axes routiers importants, et demeure un territoire essentiel à la pérennité de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial. La zone se limite donc à un espace rural qui possède des écosystèmes humides remarquables.