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Les coteaux et prairies de Montégut et de Lahitte se situent dans la partie nord-est d’un grand ensemble de coteaux calcaires thermophiles qui se développe au sud et à l’est d’Auch.
Ces coteaux d’expositions variées, où le calcaire affleure un peu partout (quelques anciennes extractions de calcaires sont présentes çà et là, certaines étant comblées par des remblais), offrent une mosaique de milieux méso- à xérothermophiles. S’y développent ainsi des landes calcaires, des pelouses marneuses à Molinie (Molinia arundinacea) riches en orchidées comme l'Orchis vanille (Anacamptis fragrans), l'Ophrys en forme d'araignée (Ophrys arachnitiformis) ou encore l'Ophrys de Gascogne (Ophrys vasconica), et des formations de recolonisation sur calcaire avec Herbe de Biscaye (Convolvulus cantabricus), Ail rose (Allium roseum) ou encore Pallénis épineux (Asteriscus spinosus).
Les parcelles agricoles accueillent également quelques plantes messicoles intéressantes comme le Miroir de Vénus hybride (Legousia hybrida), peu fréquente dans le département. Toutefois, ces milieux ouverts sont en régression, et l’abandon depuis plusieurs années de toute pratique pastorale conduit à une fermeture progressive de la végétation et au passage à la chênaie thermophile à Chênes pubescent et sessile ; dans les clairières forestières subsistent encore la Bruyère vagabonde (Erica vagans). Enfin, quelques prairies hygrophiles, situées en contrebas le long des fossés et des ruisseaux, viennent compléter la diversité du secteur avec, entre autres, la Cardère laciniée (Dipsacus laciniatus). Elles accueillent enfin une grande population Jacinthe de Rome (Bellevalia romana), protégée au niveau national.
Cette mosaique d’habitats naturels est également très favorable à la faune, en particulier l’entomofaune. Plus de 80 espèces de lépidoptères diurnes (rhopalocères et zygènes) sont ainsi connues sur la ZNIEFF, soit plus des trois-quarts des espèces connues dans le département du Gers. Le cortège le plus remarquable concerne celui associé aux pelouses et coteaux xérothermophiles. Il abrite de nombreuses espèces patrimoniales telles que le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate), papillon menacé de disparition en Occitanie, l’Azuré du serpolet (Phengaris arion) ou la Zygène cendrée (Zygaena rhadamanthus), deux espèces protégées au niveau national, ou encore la Turquoise des cistes (Adscita mannii) ou la Zygène du panicaut (Zygaena sarpedon), deux espèces connues de seulement quelques stations dans le Gers. Les zones de prairies plus hygrophiles accueillent également quelques espèces patrimoniales comme le Cuivré des marais (Lycaena dispar), le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), deux espèces également protégées au niveau national, ou le Miroir (Heteropterus morpheus). Une diversité intéressante est également connue pour les orthoptères avec plus d’une trentaine d’espèces recensées sur la ZNIEFF. Là-encore, les coteaux thermophiles permettent la présence d’espèces localisées dans le Gers comme l’Oedipode rouge (Oedipoda germanica), le Barbitiste des Pyrénées (Isophya pyrenaea) ou le Sténobothre de la palène (Stenobothrus lineatus), criquet dont les populations de l’Astarac sont menacées de disparition. Quant aux habitats humides, ils sont occupés par des espèces à affinité hygrophile comme la Courtillère commune (Gryllotalpa gryllotalpa). Ces mares, ruisseaux et fossés servent également d’habitats de zones de reproduction pour les odonates avec une trentaine d’espèces connues sur la zone. Parmi elles, l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), protégé au niveau national, se retrouve sur les portions ensoleillées et riches en végétation aquatique des fossés et des ruisseaux, alors que le Leste sauvage (Lestes barbarus) fréquentera les mares. Tous ces habitats aquatiques permettent en outre la présence d’un cortège intéressant d’amphibiens dont le Triton marbré (Triturus marmoratus) et l’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans). Toujours concernant l’herpétofaune, signalons des mentions de Coronelle girondine (Coronella girondica) sur les coteaux et de la Cistude d’Europe (Emys orbicularis) sur les mares et les parties calmes des cours d’eau.
Concernant les araignées, on notera un cortège de zone humide avec les espèces notables suivantes : Antistea elegans, Floronia bucculenta et l’araignée-loup Pardosa paludicola. A l’inverse sur les pelouses thermophiles on peut observer des d’affiités méditerranéennes avec Evarcha jucunda, Evatcha michailovi ou encore Mecopisthes crassirostris.
L’avifaune est également diversifiée sur la ZNIEFF avec la présence d’un riche cortège d’espèces inféodées aux milieux agropastoraux, un groupe d’espèces particulièrement menacé à l’échelle nationale par le changement des pratiques agricoles (intensification, remembrement, etc.) ou, à l’inverse, par la déprise rurale. Mais malgré cet intérêt évident, aucune espèce déterminante n’a été recensée en nidification. Citons toutefois la présence du Circaète Jean-le-blanc (Circaetus gallicus), du Gobemouche noir (Ficedula hypoleuca) et du Tarier des prés (Saxicola rubetra) en halte ou passage migratoire, et du Milan royal (Milvus milvus) en hivernage.
Enfin, concernant les mammifères, signalons la présence au moins ponctuelle de la Noctule commune (Nyctalus noctula) bien qu’à ce jour, rien n’indique la présence de gîtes sur la zone.
La partie sud de la ZNIEFF est classée Espace Naturel Sensible par le département du Gers alors que les prairies du nord sont en convention avec le Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie qui y mène des actions de gestion conservatoire en faveur de la biodiversité.
Les critères de délimitation de la zone sont principalement basés sur la répartition des espèces et des habitats naturels à haute valeur patrimoniale (prairies humides, landes sèches...).
La zone se présente comme une mosaïque imbriquée de milieux diversifiés allant de cultures extensives à la chênaie pubescente en passant par différents stades de milieux herbeux à landes.
