ZNIEFF 730030506
Coteau de la Baïse de Montastruc à Trie-sur-Baïse

(n° régional : Z2PZ2048)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF occupe un des coteaux dissymétriques orientés nord-sud formés par les rivières issues du plateau de Lannemezan. Il est compris entre les vallées de la Baïse et de la Baïsole, mais c’est le Léoup, affluent de cette dernière, qui le délimite au sud. Cet ensemble de collines a été façonné dans des terrains sédimentaires, alluvions de haut niveau, colluvions et molasses composés d’argiles, sables, limons et galets. Le versant ouest abrupt est délimité à sa base par la rivière Baïse ; le versant est, plus doux, fait la transition vers une plaine sur alluvions où apparaissent les cultures intensives.

Sur ces hauts de collines, les grands complexes forestiers dominent. Ils sont parfois entrecoupés de prairies, pelouses et fourrés maintenus par une agriculture traditionnelle aujourd’hui sur le déclin.

Les ensembles forestiers, composés en majorité de chênaies-châtaigneraies, sont traversés de nombreux vallons et de petits ruisselets. Ils sont par endroits morcelés par les usages agricoles, avec une alternance de prairies de fauche, pâtures, pelouses à orchidées, séparés par des fourrés arbustifs. Ils offrent des habitats variés pour la faune et la flore. Dans cette mosaïque de terres agricoles, on rencontre en particulier deux habitats d’intérêt : les prairies atlantiques à fourrage qui sont des prairies de fauche traditionnelles sur les terrains les plus plats, et sur les parties les plus pentues, des pelouses à Brome dressé du Mesobromion, riches en orchidées. Ce sont tous deux des habitats à forte diversité spécifique, aujourd’hui en régression, et qui se maintiennent en plaine seulement sur ces hauts de coteaux.

Le massif forestier abrite au moins un couple d’Aigle botté (Hieraaetus pennatus) dont le nid n’a pas encore été localisé avec précision, mais qui occupe bien le secteur. Ce type d’ensemble forestier est également favorable à la Martre des pins (Martes martes). Au niveau floristique, quelques espèces rencontrées sont un héritage lointain de la polyculture, comme le Glaïeul commun (Gladiolus communis) qui tend à se raréfier et trouve refuge sur les talus des bords de routes. D’autres sont des espèces acidiphiles qui se trouvent ici en limite d’aire comme l’Avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium) ou bien la Laîche étoilée (Carex echinata) à la faveur d’une zone humide. On rencontre çà et là quelques messicoles dans les rares cultures de colza ou de blé.

Ce grand coteau boisé et parsemé de terres agricoles est le fruit de décennies d’une agriculture raisonnée et diversifiée, produite par des fermes familiales dispersées. Il est aujourd’hui menacé par la disparition de l’élevage et la perte des prairies, pelouses et pâtures au profit de la culture intensive du maïs. L’abandon de ces pratiques mène aussi parfois à la reconquête forestière de ces terrains. C’est toute la diversité écologique de plaine qui est l’enjeu de ce type de ZNIEFF de type 2, sorte d’îlot résiduel de biodiversité sur les collines du pays des coteaux.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF correspond au coteau orienté nord-sud compris entre la Baïse et le Léoup, depuis le bois des Traversères au sud (à Montastruc), en passant par le haut de colline de La Hitte, Sentous et Puydarrieux, pour se terminer au nord vers Bruzeaud (à Trie-sur-Baïse). Elle englobe l’ensemble des forêts, prairies, pelouses et cultures des hauteurs, dont la limite ouest correspond à la rive droite du lit majeur de la Baïse, et la limite est à la plaine agricole intensive.