Le gouffre de la Fage est situé à Noailles, en Corrèze, à 12 km au sud de Brive-la-Gaillarde. Cette région se situe à proximité d'une faille géologique, opposant des grès rouges du Trias au nord, à la plaque sédimentaire calcaire du Bassin aquitain au sud (causse de Martel). C'est dans ce système karstique qu'une rivière, par dissolution, a creusé au cours de l'ère tertiaire deux avens dits "Abîmes de la Fage".
Cette grotte naturelle, d'une longueur de 600 m est haute de 4 à 20 m selon les endroits. Elle présente de nombreux recoins et concrétions (stalagmites, stalagtites, draperies) qui confèrent aux lieux un caractère spectaculaire. Des travaux de recherche paléontologique ont permis de mettre en évidence la présence de nombreuses espèces présente en Corrèze à l'époque des glaciations, c'est un des plus importants gisements pléistocènes connus. Outre les forts intérêts géomorphologique et paléontologique, c'est l'intérêt écologique qui a prévalu à la désignation de cette ZNIEFF. En effet, cet ensemble de cavités naturelles abrite entre 2500 et 4000 individus de chauves-souris tout au long de l'année. À ce titre, elle fait partie du réseau Natura 2000 en tant que site majeur pour les Chiroptères au plan international. C'est le site hypogé le plus important de Nouvelle-Aquitaine pour les Chiroptères. Cette grotte accueille 15 espèces en hibernation (jusqu'à 410 individus de Rhinolophe euryale) et 3 en reproduction. Environ 150 femelles de Rhinolophe euryale se regroupent chaque été dans le gîte pour la mise bas. De même respectivement 3000 minioptères de Schreibers et 300 grands murins femelles viennent mettre bas et élever leur petit.
Une partie des Abîmes de la Fage fait l'objet d'une exploitation touristique en accord avec les objectifs de conservation des Chiroptères dans le cadre de Natura 2000.
Initialement destinée à identifier l'intérêt chiroptérologique, la ZNIEFF a été largement étendue afin de prendre en compte le territoire de chasse de ces mammifères mais également afin d'intégrer les enjeux botaniques liés à cette partie de causse ; sa surface est donc passée de 13 à 308 hectares, intégrant désormais de grandes surfaces de prairies naturelles, de chênaie pubescente et végétations associées.
Site constitué d'une partie souterraine mais également d'une vaste aire en surface intégrant des terrains de chasse des chauves-souris ainsi des végétations à enjeu patrimonial.