ZNIEFF 740120074
PRAIRIES, RUISSEAUX ET RAVINS AUTOUR DE CLÉMENSAC

(n° régional : 19000113)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF couvre des habitats très différents dans un petit périmètre puisqu'on y trouve à la fois des ruisseaux oligotrophes, des prairies humides, des affleurement rocheux xériques, des forêts de pentes et des abrupts crées par le cisaillement de la Dordogne dans la pénéplaine hercynienne.

Les ruisseaux de Clémensac et des Ganottes sont deux petits cours d'eau retenus pour leur intérêt astacologique. La présence de l'Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), rare et protégée en France, est un élément du patrimoine naturel à prendre ne compte puisque cette espèce est en voie de régression alarmante un peu partout en France et en Nouvelle-Aquitaine. Cependant cette espèce n'a pas été cherchée depuis 1998 et on ne sait pas s'il existe encore des populations au sein de ces deux ruisseaux.

Ces ruisseaux se rejoignent peu avant la confluence avec la Dordogne, avec laquelle ils confluent en rive droite, tout comme le Ruisseau de Caux également situé dans la ZNIEFF. Cette ZNIEFF constitue une zone de type I contenue dans la grande zone de type II "Vallée de la Dordogne".

La ZNIEFF offre à la faune une mutlitude d'habitats encore bien préservés.

Les pentes de la vallée sont le lieu de passage obligé des migrateurs comme les cigognes, les busards, les milans, le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) ou encore le Circaete-Jean-le-Banc (Circaetus gallicus) qui y stationnent parfois car la naturalité des pentes assurent la tranquilité des lieux. C'est egalement la zone de reproduction de quelques espèces rares en Nouvelle-Aquitaine comme l'Aigle botté (Hieraaetus pennatus), le Milan royal (Milvus milvus), l'Autour des Palombes (Accipiter gentilis) ou le Bruant fou (Emberiza cia).

Le Hibou grand duc (Bubo bubo), le Faucon pelerin (Falco peregrinus) et le Grand corbeau (Corvus corax) utilisent quant à eux les zones rupestres de la vallée.

Les prairies humides et les ruisseaux sont l'habitat d'espèces là encore patrimoniales comme le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) et le Crossope aquatique (Neomys fodiens). C'est egalement dans les prairies que le Chat forestier (Felis sylvestris) sort chasser.

Les pentes exposées au sud et les affleurements rocheux xériques servent de refuge et de terrain de chasse à de nombreux reptiles comme la Couleuvre d'Esculape (Zamenis longissimus), la Vipère aspic (Vipera aspis), la Coronelle lisse (Coronella austriaca) et la Coronelle girondine (Coronella girondica).

Le site dans sa globalité est utilisé par un riche cortège chiroptérologique. Les invertébrés sont moins bien connus mais l'on peut citer pêle-mêle la Grande Limace (Limax cinereoniger), le Cordulesgaster bidenté (Cordulegaster bidentata) et Cassida subreticulata. Le réseau de prairies naturelles diversifiées situé entre la Charlane et Douniol abrite la seule population limousine connue de Stauroderus scalaris.

Sur le plan floristique la diversité est forte du fait de conditions écologiques très contrastées. La roche mère est principalement représentée par du Paragneiss, qui génère un substrat acidicline, le granite ne se trouve qu'en deux enclaves (Douniol et Clémensac). Les coteaux très abrupts, exposés globalement au sud procurent une ambiance thermophile ; les talwegs, très encaissés (une demi douzaine) donnent une ambiance plus fraîche et tamponnée avec des expositions est ou ouest. Du fait de la contrainte de pente, les boisements ont conservé un bon degré de naturalité. Dans les secteurs les mieux exposés, on y observe le Chêne pubescent et l'Erable de Montpellier. Les coteaux sont ponctués d'affleurements rocheux ; outre le cortège saxicole classique (Catapode des graviers, Anarrhine à feuilles de pâquerette, Doradille du Nord...), c'est la présence de la Doradille du Forez et de l'Orpin hirsute qui offrent la plus grande patrimonialité.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre comprend la majeur partie des bassins versants des ruisseaux de Clémensac et des Ganottes avec des extensions prenant en compte des prairies, des pentes rocheuses et les boisements de pentes de la Vallée de la Dordogne. Les zones de sources ont parfois été excluent car elles sont souvent situées dans des prairies paturées sans grand intérêt. Le perimètre s'appuie à la fois sur des limites administratives, des routes, des pistes, des limites d'habitats, des limites de peuplements forestiers et des courbes de niveau (en contexte de forêt de pente par exemple). Un noyau exclue une ferme.