ZNIEFF 820004739
MASSIF DU ROC D’ENFER ET SATELLITES

(n° régional : 7409)

Commentaires généraux

Le massif du Chablais appartient aux « Préalpes » au sens géologique du terme. Ceci signifie qu’en dépit de sa position périphérique, une grande partie des roches qui le constituent proviennent pourtant des zones les plus internes de la chaîne : elles ont ainsi été transportées par "charriage" sur des distances considérables lors des phases de la surrection alpine.

Le Roc d’Enfer est constitué de stratifications massives du Jurassique supérieur. Elles y dessinent un anticlinal au cœur duquel percent en « fenêtre » les couches appartenant aux nappes des Préalpes.

En dépit de son altitude modeste (2244 m), c’est le point culminant du Chablais occidental, à l'ouest de la Dranse de Morzine.

L’ensemble naturel délimité ici correspond à son massif, avec ses satellites au nord (Mont Billiat) et au sud (Pointe de Marcelly). Il a su conserver des espaces pastoraux mettant en valeur un remarquable paysage accidenté, avec des secteurs vierges de tout équipement d’envergure.

Il présente une grande variété de milieux naturels (zones humides dont des tourbières hautes, lacs, secteurs rocheux et forestiers…) appartenant aux étages montagnard et subalpin, voire alpin au sommet du Roc.

Cette variété est accrue par la diversité des substrats, calcaires ou siliceux.

En matière de flore, on observe entre autres l’Andromède à feuilles de Polium, la Laîche arrondie, la Scheuchzérie des marais, la Swertie vivace ou l’Airelle à petit fruit (dans les zones humides), le Cyclamen d’Europe, l’œillet girofle, la Primevère oreille d’ours ou le Lis orangé (dans les secteurs rocheux), l’Aconit paniculée (dans les formations à hautes herbes ou « mégaphorbiaies »), ou encore plusieurs androsaces (dans les zones sommitales). Certaine plantes à répartition orientale parviennent ici en limite de leur aire (Aposéris fétide, Genévrier sabine des Alpes internes…).

La faune montagnarde est bien représentée en ce qui concerne les galliformes, l’avifaune forestière ou les libellules (inféodés aux zones humides).

Le secteur abrite enfin un karst caractéristique des Préalpes du nord. Ce type de karst est caractérisé par l’épaisseur considérable des stratifications calcaires, l’ampleur des phénomènes de dissolution, l’incidence des glaciations quaternaires (calottes glaciaires sommitales, épaisses langues glaciaires)…

Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au sein de ce réseau dont les échantillons les plus représentatifs en terme d’habitats ou d’espèces remarquables sont retranscrits par plusieurs zones de type I.

En dehors de ces dernières, il existe par ailleurs souvent des indices forts de présences d’espèces ou d’habitats déterminants, qui justifient des inventaires complémentaires.

Le zonage de type II englobe les zones abiotiques naturelles, permanentes ou transitoires de haute montagne, ou les éboulis instables correspondant à des milieux faiblement perturbés

Il souligne particulièrement les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales :

- en tant que zone d’alimentation ou de reproduction pour de multiples espèces, dont celles précédemment citées, ainsi que d’autres exigeant un large domaine vital (Aigle royal…) ;

- à travers les connections existant avec d’autres ensembles naturels du Chablais ;

- il met enfin en exergue la sensibilité particulière de la faune souterraine, tributaire des réseaux karstiques et très dépendante de la qualité des eaux provenant du bassin versant. La sur-fréquentation des grottes, le vandalisme des concrétions peuvent de plus rendre le milieu inapte à la vie des espèces souterraines. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.

L’ensemble présente par ailleurs un intérêt paysager, géomorphologique, spéléologique (par exemple au Nifflon) et récréatif.

Commentaires sur la délimitation
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