ZNIEFF 820009967
LACS ET ZONES HUMIDES DU PLATEAU MATHEYSIN

(n° regional: 3825)

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La Matheysine, correspondant administrativement au canton de La Mure, forme une entité bien individualisée au sein du Dauphiné.

Ce plateau culminant à 900 m d’altitude environ, modelé au fil du temps par les glaciers, est séparée du Vercors (à l’ouest) et du Trièves (au sud) par le cours encaissé du Drac.

La région est connue pour avoir été le siège d’une activité minière intense du dix-neuvième siècle aux années 1990, et présente un grand intérêt géologique. Le plateau est constitué d'une base de schistes cristallins sur laquelle repose une couche houillère d'où était extrait l'anthracite.

Il s’agit d’un bassin « limnique » (issu du comblement d’un lac intra-montagneux), de capacité et superficie modestes.

L’une des étymologies plausibles pour le mot Matheysine (le latin « matta cena » : plateau mouillé) est assez conforme au paysage local : un plateau humide occupé par de nombreux lacs et terrains marécageux.

Ces zones humides recèlent des milieux naturels de grand intérêt (prairies à Molinie et communautés associées…), ainsi que de nombreuses espèces remarquables parmi la flore (laîches, Liparis de Loesel, Ophioglosse commune, Germandrée des marais…), les oiseaux (Bécassine des marais, ardéidés, busards, anatidés, Vanneau huppé ; le Râle des genêts est par ailleurs signalé depuis peu…), les poissons (Corégone, Loche d’étang, Truite de lac…), les batraciens ou les chiroptères.

La zone décrite intègre l’ensemble fonctionnel formé par ces zones humides, les plus remarquables étant retranscrites par plusieurs zones de type I, délimitées notamment autour des lacs, et dont le fonctionnement (hydraulique notamment) est fortement interdépendant.

L’ensemble exerce tout à la fois des fonctions de régulation hydraulique en ce qui concerne les zones humides (champs naturels d’expansion des crues) et de protection de la ressource en eau.

Le zonage de type II traduit également la cohérence de cet ensemble écologique, et illustre également les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales (dont celles précédemment citées) en tant que zone de stationnement, d’alimentation ou de reproduction. La Matheisine s’inscrit en outre dans un axe migratoire reliant la vallée de la Durance à celle de l’Isère.

L’ensemble présente également un grand intérêt géologique. On peut citer la Pierre Percée, qui est l’une des « sept merveilles du Dauphiné » : il s’agit d’un témoin de la couverture sédimentaire triasique du massif de Belledonne, sculpté en une arche naturelle par l’érosion.

Cet intérêt est également d’ordre paléontologique (avec les fossiles de végétaux des terrains houillers…) et même historique, compte-tenu de l’empreinte du passé minier local.