ZNIEFF 820010172
CHAINONS SEPTENTRIONAUX DES BARONNIES

(n° régional : 2618)

Commentaires généraux

Le massif des Baronnies, qui culmine à la Montagne d’Angèle (1606 m), fait partie des Préalpes méridionales. La géologie du secteur est particulièrement complexe, et le relief de prime abord chaotique s’y organise en fait autour de deux axes distincts : l’un nord/sud, dans le prolongement du Vercors, et l’autres est/ouest, à l’image des chaînons provençaux. Les calcaires alternent avec de vastes étendues de marnes noires sujettes au ravinement.

Le paysage présente des traits franchement méditerranéens, qu’il s’agisse de l’habitat, des pratiques culturales (pastoralisme, vigne, plantes aromatiques, cultures en banquettes d’oliviers…).

La région dans son ensemble présente un grand intérêt naturaliste et paysager.

Cet ensemble naturel en épouse sans solution de continuité les chaînons septentrionaux, aux confins du Diois.

Appartenant au domaine méditerranéen, comme l’illustre la présence déjà notable du Chêne kermès à l’étage « mésoméditerranéen » (bien développé dans la basse vallée de l’Eygues), il comporte également un étage de végétation supra-méditerranéen marqué par le large développement de la chênaie pubescente et de la buxaie. Des hêtraies méridionales reliques subsistent à la faveur de stations fraîches, induites par de fortes oppositions de versants.

Il présente un grand intérêt botanique (avec des « points forts » en ce qui concerne les messicoles -c’est à dire les plantes sauvages associées aux cultures traditionnelles parmi lesquelles la Nielle des blés, la Nigelle de Damas ou la Gagée des prés-, les espèces méditerranéennes en limite de leur aire de répartition telles que l’Œillet rude, l’Anthémis de Trionfetti, la Dauphinelle fendue, les endémiques sud-alpines comme le Cytise de Sauze, l’Androsace de Chaix, la Fritillaire du Dauphiné ou les stations isolées de certaines espèces rares, telles que le Cotoneaster de l’Atlas). Quant au Cotonéaster du Dauphiné, c'est une espèce des montagnes ouest-méditerranéennes dont la répartition demeure mal connue.

Il en est de même en ce qui concerne la faune -notamment les oiseaux, dont les grands rapaces-, au sein de laquelle de nombreuses espèces méditerranéennes sont également présentes (Lézard ocellé chez les reptiles, Magicienne dentelée et papillon Alexanor parmi les insectes, Merle bleu, Hirondelle rousseline et et Moineau soulcie parmi les oiseaux, Molosse de Cestoni chez les chiroptères…).

Elles voisinent avec un cortège conséquent de montagnardes (Gélinotte des bois, Venturon montagnard…). Le Tétras-lyre parvient ici en limite de son aire de répartition ; ses effectifs subissent néanmoins localement une diminution rapide, probablement imputable à la modification des habitats favorables à l’espèce.

Enfin, le secteur abrite enfin un karst caractéristique des Préalpes du sud. Ce type de karst est caractérisé par sa discontinuité, du fait des mouvements tectoniques, des variations de faciès et de l’érosion intervenue durant la période miocène.

Le zonage de type II souligne l’unité de cet ensemble au sein duquel plusieurs secteurs abritant les habitats ou les espèces les plus remarquables sont retranscrits en autant de vastes zones de type I (massifs montagneux, plateaux et gorges) fortement interdépendantes (réseau de pelouses sèches par exemple).

Il illustre également les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales (dont celles précédemment citées), en tant que zone d’alimentation ou de reproduction pour plusieurs espèces remarquables (dont certaines exigeant par ailleurs de vastes territoires vitaux, telles que l’Aigle royal, les Vautours fauve, moine et percnoptère), notamment parmi les oiseaux, les insectes (Pique-prune…) ou les chiroptères.

Il souligne enfin la présence probable d’habitats naturels ou d’espèces remarquables en dehors des seules zones de type I, qui mériterait d’être confirmée à l’occasion d’inventaires complémentaires.

En ce qui concerne les secteurs karstiques, la sur-fréquentation des grottes, le vandalisme des concrétions peuvent de plus rendre le milieu inapte à la vie des espèces souterraines. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.

L’ensemble présente par ailleurs un grand intérêt paysager et biogéographique, compte-tenu de la cohabitation souvent insolite d’animaux ou de plantes appartenant aux domaines montagnard et méditerranéen, et des oppositions climatiques marquées entre versants.

Commentaires sur la délimitation
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