ZNIEFF 820031295
MASSIF DU PERRON DES ENCOMBRES

(n° regional: 7314)

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Cet important ensemble naturel, qui culmine à plus de 2800 m d’altitude, prolonge sans solution de continuité vers l’ouest celui de la Vanoise. Dominant au nord la vallée du Doron de Belleville, il surplombe abruptement la Maurienne vers le sud.

Géologiquement, il appartient à un secteur complexe, à la charnière des Alpes externes et internes. On assiste ainsi d’ouest en est à la succession rapide, à partir des massifs cristallins externes (Grand Arc et Lauzière), de terrains d’origine et de nature très différentes (schistes argileux, calcaires, grès…).

Il en découle une grande diversité paysagère, marquée notamment côté mauriennais par l’alternance de larges vallons et de crêtes relativement étroites barrant la vallée.

Le versant oriental du massif inclut de plus un large affleurement de gypses, à l’origine d’un relief tourmenté et pittoresque alternant pitons ruiniformes de cargneules et dépressions de dissolution.

D’accès souvent difficile (pentes abruptes, nombreux ravins, infrastructures limitées à l'exception des parties basses), le Perron des Encombres connaît une fréquentation touristique modérée, et conserve une grande authenticité.

L’ensemble présente un grand intérêt naturaliste, accentué par la diversité des substrats ainsi que par le large étagement altitudinal, des pelouses steppiques de Maurienne aux pelouses alpines.

Ainsi, en matière de flore, peut-on citer en altitude plusieurs androsaces, la Caméline à petits fruits, la Campanule du Mont Cenis, l’Herniaire des Alpes ou le Pleurosperme d’Autriche, le Sabot de Vénus ou le Chardon bleu. D’autres espèces caractérisent les milieux humides (Laîche à petite arête, Swertie vivace, Scirpe de Hudson…).

Au pied des versants, on observe encore des messicoles (plantes sauvages associées aux cultures traditionnelles) rares telles que l’Adonis flamme, la Caméline à petits fruits, la Tulipe de Maurienne ou la Tulipe précoce. Ces tulipes sont-elles une relique de populations ouest-européennes apparentées à celles des Balkans et d’Asie centrale, ou s’agit-il d’une naturalisation très ancienne à partir d’anciens jardins? La question n’est pas résolue et nécessite des expertises génétiques…

La flore remarquable concerne également les milieux secs, voire steppiques (Aster amelle, Fétuque du Valais, Hysope officinal, Sainfoin des sables, Stipe plumeuse, Trinie glauque…).

La faune est de même très richement illustrée, qu’il s’agisse des ongulés (Chamois, Bouquetin des Alpes), des galliformes de montagne ou des insectes, aussi bien en altitude (papillons Apollon, Petit Apollon…) que dans les secteurs steppiques (Azurés du Baguenaudier et de la croisette…).

Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au sein de cet ensemble, dont les espaces les plus représentatifs en terme d’habitats ou d’espèces remarquables sont retranscrits à travers un fort pourcentage de zones de type I (vallons, pelouses, formations forestières…).

En dehors de ces dernières, il existe par ailleurs souvent des indices forts de présences d’espèces ou d’habitats déterminants, qui justifient des inventaires complémentaires.

Le zonage de type II englobe les zones abiotiques naturelles, permanentes ou transitoires de haute montagne, ou les éboulis instables correspondant à des milieux faiblement perturbés

Il souligne particulièrement les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales :

- en tant que zone d’alimentation ou de reproduction pour de multiples espèces, dont celles précédemment citées, ainsi que d’autres exigeant un large domaine vital (Bouquetin des Alpes, Aigle royal…) ;

- à travers les connections existant avec d’autres massifs voisins (Lauzière, Vanoise, Aiguilles d’Arves…).

L’ensemble présente par ailleurs un grand intérêt paysager et géomorphologique (s’agissant par exemple des formations gypseuses).

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