ZNIEFF 820031413
Ruisseau des planches et ses affluents, mines de Monsols

(n° régional : 69010005)

Commentaires généraux

Le massif du Saint-Rigaud, avec ses 1009 m d'altitude, constitue à la fois le point culminant des monts du Beaujolais et celui du département du Rhône. Mais c’est surtout sa situation écologique dans ce qu’on appelle l’étage montagnard qui lui confère un vif intérêt naturaliste. Le Saint-Rigaud est en effet remarquable à plusieurs titres. D’abord du point de vue de sa superficie, puisqu’il s'agit d'un des plus grands massifs boisés du département, porteur de belles hêtraies-sapinières correspondant à la forêt originelle à cette altitude. Ces sous-bois mixtes, à l’inverse des plantations denses d’Epicéa ou de Douglas, montrent une grande diversité végétale et animale qu’il convient de protéger. Autre titre d’exception du massif : sa fonction de “château d’eau”, qui va alimenter de nombreuses rivières comme l’Ardières et la Grosne et un certain nombre d’autres plus modestes (les ruisseaux d’Arby et des Planches en sont une bonne illustration). Les têtes de ruisseau sont généralement d’une excellente qualité biologique, ce qui va permettre à des espèces polluo-sensibles de se maintenir. C’est par exemple, ici, le cas de l’écrevisse indigène : l’Ecrevisse à pattes blanches, mais aussi de la Truite fario, indigène elle aussi, à l’inverse de la Truite arc-en-ciel d’origine nord-américaine. Les vallons dans lesquels coulent ces ruisseaux sont souvent encaissés, avec des seuils rocheux plus ou moins importants, où l’on va pouvoir trouver des espèces végétales intéressantes comme la peu commune Fougère des montagnes ou encore la Dorine à feuilles opposées, le Millepertuis androsème et surtout le Pavot du Pays de Galles, espèce atlantique en limite de son aire de répartition récemment retrouvée . Le périmètre inclut aussi quelques mines abandonnées qui servent de refuge hivernal à plusieurs espèces de chauves-souris qui comptent parmi celles dont la protection est considérée comme un enjeu européen : les Grand et Petit Rhinolophes, le Murin de Bechstein, la Barbastelle, le Murin à moustaches, le Grand Murin, pour ne citer que ceux-là. Les petites collections d’eau souterraines à l’intérieur des mines ont montré la présence d’espèces troglobies (inféodées aux grottes) intéressantes, par exemple des crustacés aveugles des eaux souterraines comme les Niphargus et Asellus. Mentionnons chez les oiseaux la présence comme nicheur du Pic Noir, de l’Autour des Palombes et de la Bécasse des bois dont la croule est facile à observer en avril, ou encore du Grimpereau des Bois, une espèce montagnarde inconnue ailleurs dans le département. Enfin, les chemins forestiers et les lisières où pousse le Saule marsault, permettront l’observation à la belle saison d’un certain nombre de papillons spectaculaires tels le Grand Mars changeant, ou la Vanesse Morio. Comme on le voit, ici comme ailleurs, c’est la diversité des milieux qui garantit la diversité des espèces animales et végétales.

Commentaires sur la délimitation
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