ZNIEFF 820031576
MASSIFS DU MONT DE GRANGE ET DE TAVANEUSE

(n° regional: 7411)

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Le massif du Chablais appartient aux « Préalpes » au sens géologique du terme. Ceci signifie qu’en dépit de sa position périphérique, une grande partie des roches qui le constituent proviennent pourtant des zones les plus internes de la chaîne : elles ont ainsi été transportées par "charriage" sur des distances considérables lors des phases de la surrection alpine.

Au cœur du Chablais, la zone décrite a l’aspect d’un bel ensemble montagneux disséqué par un éventail de vallons. Il est circonscrit par les vallées des Dranses d’Abondance et de Morzine, et se raccorde à l’est par le Col de Bassachaux à la chaîne frontalière.

Le Mont de Grange forme le point culminant du Chablais (à altitude égale avec les Cornettes de Bise). Il jouit d’une situation isolée, entouré de pentes régulières, si ce n’est qu'elles sont plus abruptes et plus ravinées du côté nord.

Le Roc de Tavaneuse est quant à lui modelé dans des substrats variés (schistes ardoisiers, grès siliceux, calcaires…) et présente un beau relief glaciaire (Lac de Tavaneuse…).

L’ensemble a su conserver une vie pastorale active, qui contribue à valoriser un remarquable paysage le plus souvent épargné par les grands équipements.

Le patrimoine naturel local, remarquable, illustre principalement les étages montagnard mais surtout subalpin, voire alpin autour de principaux sommets.

La diversité biologique va de pair avec celle des substrats ; elle est accrue par la présence de zones humides avec leurs types d’habitats spécifiques (prairies à Molinie et communautés associées…).

La flore est remarquable, que ce soit celle des prairies de fauche et formations à hautes herbes ou « mégaphorbiaies » (Pied d’alouette élevé, Chardon bleu…), des zones humides (Laîche à feuilles engainantes, Linaigrette engainée, Pédiculaire des marais…), des forêts (Racine de corail, Lycopode en massue, Pyrole à une fleur…) ou des zones d’altitude (Achillée noirâtre des massifs subalpins orientaux, Androsaces de Suisse et pubescente, Saule glauque…). Certaine plantes à répartition orientale parviennent ici en limite de leur aire (Aposéris fétide…).

L’avifaune de montagne (galliformes notamment, avec des milieux très favorables au Tétras lyre) possède ici quelques solides bastions ; mais les mammifères (Cerf élaphe, Chamois, Lièvre d’Europe et variable) sont également bien représentés, de même que les batraciens (Crapaud accoucheur, crapaud Sonneur à ventre jaune…).

Le zonage de type II souligne les multiples interactions existant au sein de ce réseau dont les échantillons les plus représentatifs en terme d’habitats ou d’espèces remarquables sont retranscrits à travers un fort pourcentage de zones de type I (zones humides, principaux ensembles montagneux…) au fonctionnement fortement interdépendant.

En dehors de ces dernières, il existe par ailleurs souvent des indices forts de présences d’espèces ou d’habitats déterminants, qui justifient des inventaires complémentaires.

Le zonage englobe les zones abiotiques naturelles, permanentes ou transitoires de haute montagne, ou les éboulis instables correspondant à des milieux faiblement perturbés

Le secteur abrite enfin un karst caractéristique des Préalpes du nord. Ce type de karst est caractérisé par l’épaisseur considérable des stratifications calcaires, l’ampleur des phénomènes de dissolution, l’incidence des glaciations quaternaires (calottes glaciaires sommitales, épaisses langues glaciaires)…

Il souligne particulièrement les fonctionnalités naturelles liées à la préservation des populations animales ou végétales :

- en tant que zone d’alimentation ou de reproduction pour de multiples espèces, dont celles précédemment citées, ainsi que d’autres exigeant un large domaine vital (Cerf élaphe, Aigle royal…) ;

- à travers les connections existant avec d’autres ensembles naturels voisins (Chablais, haut Faucigny, Dents du Midi…).

S’agissant du milieu karstique, la sur-fréquentation des grottes, le vandalisme des concrétions peuvent de plus rendre le milieu inapte à la vie des espèces souterraines. Les aquifères souterrains sont sensibles aux pollutions accidentelles ou découlant de l'industrialisation, de l'urbanisation et de l'agriculture intensive.

L’ensemble présente par ailleurs un intérêt paysager et géomorphologique (modelé glaciaire).

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