ZNIEFF 820031872
Haute vallée du Ferrand

(n° régional : 38220007)

Commentaires généraux

La région du Haut Oisans, au cœur des Grandes Alpes dauphinoises, s’articule autour de la partie haute de la vallée de la Romanche et de ses deux affluents principaux : le Ferrand et le Vénéon. Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la vallée de la Romanche s’insère profondément à l’intérieur du massif alpin, prenant sa source sur la partie orientale du Massif de la Meije. C’est une ambiance fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse qui prédomine sur la région du Haut Oisans. Protégé par des reliefs importants de hautes crêtes, il est soumis à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Le climat est sévère avec des hivers froids et rigoureux et un été relativement sec et chaud. La belle saison est relativement courte avec des saisons intermédiaires peu marquées : le printemps est bref et brutal et l’automne cède rapidement la place à l’hiver. Le site englobe la haute vallée du Ferrand à l’amont du hameau du Perron. A l’est, il est délimité par les crêtes de l’Echine de Praouat, au nord par la Crête des Sauvages et à l’ouest, il s’appuie sur la partie inférieure du versant, en englobant le lac glaciaire des Quirlies. Son substrat géologique présente une importante diversité de roches. Il est composé pour sa partie centre et est de calcaires et calcaires marneux du Lias et sur sa bordure ouest de roches cristallophylliennes acides, associant des grès et conglomérats du Houiller et des gneiss. Le fond de la vallée est occupé de placages morainiques d’origine glaciaire. En relation avec cette diversité géologique, le site possède une importante variété d’habitats naturels. Etabli au sein d’un complexe écologique agro-pastoral à floraison exceptionnelle, comprenant pâturages et prairies subalpines dont certaines sont encore partiellement fauchées, il comprend un système en mosaïque de prairies humides, “ bas-marais ” (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) de pente, cariçaies (formation végétale dominée par les laîches), prairies méso-hygrophiles et fourrés arbustifs de saules installés sur des replats et pentes douces parcourues de ruisselets, sources et petites résurgences. Au-dessus de 2000 m d’altitude apparaissent progressivement des pelouses alpines rases calcicoles ou acidiphiles, des rocailles et des formations pionnières d’éboulis, de moraines et d’escarpements rocheux. Le site englobe à l’amont un lac glaciaire récemment apparu avec le recul du Glacier des Quirlies. La diversité floristique est ici très importante et traduit celle des milieux naturels présents. Parmi les nombreuses plantes recensées, plusieurs espèces remarquables et représentatives de ces divers habitats méritent d’être mentionnées. Les éboulis calcaires abritent en particulier la Campanule du Mont Cenis et la Saxifrage à deux fleurs. Les combes à neige sont caractérisées par une rare espèce : l’Arabette bleuâtre, alors que le Cirse fausse hélénie, la Grassette à éperon grêle, la Swertie vivace, le Saule pubescent et le Saule faux daphné comptent parmi les espèces les plus remarquables des zones humides du site. Les rocailles et rochers d’altitude ne sont pas en reste, puisqu’ils renferment l’Herniaire des Alpes, le Myosotis nain, la Potentille des frimas et le Genépi jaune. Sur le plan de la faune, le site présente une vaste panoplie d’espèces typiques et caractéristiques des grands massifs alpins. Il s’agit en particulier du Lièvre variable (relique de l’époque glaciaire, qui fréquente des milieux assez variés, alpages, éboulis, landes, forêts et pâturages en altitude). Les oiseaux comprennent en particulier la Perdrix bartavelle (espèce méridionale de montagne recherchant des versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses), la Caille des blés, le Tétras lyre (espèce remarquable, fragile et emblématique des Alpes), le Lagopède alpin (oiseau d’origine arctique, relique de l’époque glaciaire dans les Alpes, qui recherche les reliefs et croupes ventés déneigés par le vent), le Crave à bec rouge (inféodé aux alpages, où il vient s’alimenter à la recherche d’orthoptères et d’autres invertébrés), ou la Niverolle alpine (passereau des montagnes du vieux continent, très caractéristique des pelouses et escarpements rocheux des étages alpin et sub-nival des massifs les plus élevés).

Commentaires sur la délimitation
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