Inséré entre les vallées du Drac et du Buech, le massif du Dévoluy s’appuie sur le Diois à l’ouest, et surplombe les vastes dépressions du Champsaur et du bassin de Gap. Sa forte altitude moyenne en fait l’ensemble le plus élevé des Préalpes, immédiatement après le Chablais. Le Dévoluy apparaît comme un vaste berceau synclinal, drainé par la Souloise et encadré par deux grandes chaînes anticlinales méridiennes. Il subit fortement l’influence méridionale et présente un caractère de haute montagne sub-méditerranéenne. Ce massif est cependant l’un des plus arrosés des Préalpes du sud, sa forte altitude jouant le rôle d’écran condensateur et favorisant des précipitations importantes. L’originalité du massif en matière de végétation réside dans le contraste marqué existant entre la partie nord, de type nord-dauphinois, et la partie sud franchement xérophile (c'est à dire marquée par une végétation adaptée à la sécheresse). Le vallon du Drac, dans sa partie amont, présente un relief abrupt avec d’importantes falaises rocheuses, des pelouses ensoleillées, des prairies et des zones boisées. Il est ainsi caractérisé par une grande diversité naturelle ; de nombreuses espèces rares et menacées dans la région ou au niveau national y sont encore présentes. Ainsi, trois papillons remarquables peuvent être aperçus au bord du torrent. Un bel azuré méridional, l’Azuré de l’Orobe, affectionne les pentes chaudes et sèches, alors que sa chenille vit sur l’orobe, le thym et les astragales. L'aménagement des bords de routes peuvent mettre certaines populations en péril. Autrefois présent dans toute la région Rhône-Alpes, l’Ermite paraît subir actuellement une érosion de ses populations septentrionales. L’adulte est observé dans les prairies chaudes, arides et caillouteuses, sur sol calcaire. La chenille se nourrit de graminées (et principalement de seslérie). On rencontre enfin le Petit Agreste, encore appelé Mercure, espèce également en net déclin dans la partie nord de son aire de répartition géographique. Parmi les oiseaux, citons le Pigeon colombin, le Faucon pèlerin nichant dans les falaises surplombant le Drac, le Moineau friquet et l’Hirondelle des rochers. Le Grand-duc d’Europe est le plus grand rapace nocturne d’Europe avec une envergure de 1,6 à 1,9 m. C’est un oiseau puissant avec un corps massif, des ailes larges et arrondies et une grosse tête surmontée de deux aigrettes. Pendant le jour, il se tient caché sur les rochers grâce à son plumage d’une couleur fauve discrète. Même si ses effectifs sont en augmentation depuis une trentaine d'années, ce rapace reste assez rare puisque l'on estime la population nicheuse inférieure à 1500 couples pour toute la France. L’Engoulevent d’Europe se rencontre préférentiellement dans les landes bien exposées. Cet oiseau, invisible pendant la journée, peut être entendu, au crépuscule. Il est présent, en France, d’avril à septembre, et hiverne au sud du Sahara. Plus fréquent dans le sud de l’hexagone, il se reproduit sporadiquement sur l’ensemble du territoire. Il pond ses œufs à même le sol sur un tapis de feuilles mortes. La flore est elle aussi très diversifiée : citons la Pyrole à fleurs verdâtres, l’Ononis nain, l’Hélianthème des Apennins, ou l’Orchis bouc à l’odeur nauséabonde. On rencontre ainsi une orchidée saprophyte (c’est-à-dire non chlorophyllienne, et qui exige un substrat organique pour se développer) : le Limodore à feuilles avortées et le Sumac fustet, encore appelé "Arbre à perruque" à cause de ses panicules floraux aux longs pédicelles plumeux et cotonneux.