ZNIEFF 820031943
Versant adret de la montagne de Pied Moutet

(n° régional : 38300014)

Commentaires généraux

Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la haute vallée du Vénéon s’insère profondément à l’intérieur du Haut Oisans. Principal affluent de la Romanche, ce torrent prend sa source au niveau du Glacier de la Pilatte. La haute vallée s’inscrit dans une ambiance paysagère très fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse, où prédominent les escarpements rocheux, les éboulis, les moraines et les appareils glaciaires qui donnent naissance à des torrents tumultueux charriant des eaux troubles cristallines. Protégée de toute part à l’abri de reliefs importants de hautes crêtes, elle est soumise à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Elle est par ailleurs ouverte sur les vallées occidentales des Alpes dauphinoises subissant encore les influences climatiques atlantiques atténuées. Elle constitue donc un îlot de continentalité relativement sec et froid, isolé à l’est par de hautes barrières et à l’ouest par ces influences humides. Ce site couvre le versant adret de la montagne de Pied Moutet sur près de 1500 m de dénivellation, chevauchant ainsi les étages de végétation montagnard, subalpin et alpin inférieur. La diversité géologique ici est considérable, associant des roches sédimentaires telles que des schistes marno-calcaires, des dolomies, des conglomérats et des grès du Houiller, avec des roches cristallophiliennes comme les gneiss, amphibolites et migmatites et avec des roches d’origine volcanique comme les spilites. En relation avec la forte amplitude altitudinale et la diversité géologique, une large gamme de milieux naturels est à remarquer. Les habitats rocheux associant escarpements, éboulis et ravines occupent cependant une place importante sur le site. Ils sont associés à des pelouses pionnières des dômes et replats rocheux, des pelouses sèches d’affinité steppique, des landes xérophiles (adaptées à la sécheresse) d’adret, des prairies et landes subalpines, des pelouses et rocailles alpines et localement, en partie inférieure du site, à des espaces bocagers et des boisements de feuillus mixtes. Les formations végétales d’affinité steppique (landes et pelouses sur sol rocheux très secs) figurent parmi les habitats naturels les plus remarquables du site. Parmi les plantes particulières spécifiques à ces milieux, il faut remarquer la présence de l’Armoise blanche ou Armoise camphrée, de la Campanule en épi, du Silène armeria, de l’Astragale faux sainfoin, du Genévrier sabine et du Stipe penné. Plusieurs plantes à la floraison spectaculaire sont également à remarquer, comme le Lys orangé, l’Orchis pâle ou la Vésicaire utriculeuse (crucifère typique des rochers siliceux secs et ensoleillés). La faune locale compte également plusieurs espèces caractéristiques des milieux rocheux et des pentes sèches et ensoleillées, comme la Perdrix bartavelle, le Merle de roche, le Circaète Jean-le-Blanc, l’Aigle royal, le Faucon pèlerin et le Tichodrome échelette, spectaculaire passereau des parois rocheuses siliceuses, dont il explore les fissures et fentes à l’aide de son bec fin et arqué à la recherche d’insectes et d’autres invertébrés.

Commentaires sur la délimitation
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