ZNIEFF 820031945
Plan du Lac sur le Vénéon

(n° régional : 38300012)

Commentaires généraux

Etablie dans la partie sud-est du département de l’Isère, la haute vallée du Vénéon s’insère profondément à l’intérieur du Haut Oisans. Principal affluent de la Romanche, ce torrent prend sa source au niveau du Glacier de la Pilatte. Elle s’inscrit dans une ambiance paysagère très fortement minérale de haute montagne glaciaire et rocheuse, où prédominent les escarpements rocheux, les éboulis, les moraines et les appareils glaciaires qui donnent naissance à des torrents tumultueux charriant des eaux troubles cristallines. Protégée de toute part à l’abri de reliefs importants de hautes crêtes, la haute vallée est soumise à un climat de type montagnard continental intra-alpin. Elle est par ailleurs ouverte sur les vallées occidentales des Alpes dauphinoises subissant encore les influences climatiques atlantiques atténuées. Elle constitue donc un îlot de continentalité relativement sec et froid, isolé à l’est par de hautes barrières et à l’ouest par ces influences humides. Le site de dimension modeste occupe un vaste replat, ou “ plan ”, d’alluvions torrentielles, accumulées par le Vénéon à l’amont d’un étranglement de la vallée. Le Torrent du Vénéon a créé différents habitats, caractérisés par une bonne représentativité de tous les stades de la dynamique de la végétation, depuis des stades initiaux composés de bancs de gravier et d’alluvions nus, en passant par des formations pionnières herbacées de colonisation des alluvions et délaissées, des saulaies arbustives et de petites ripisylves à bouleaux, Saule faux daphné et Aulne blanc. Le complexe écologique torrentiel associe, en une mosaïque mouvante d’une riche complexité, cours d’eau actif, bras morts d’eau lente voire petits plans d’eau calmes, stades végétaux pionniers de colonisation des alluvions, fourrés arbustifs, et ripisylves (cordon forestier bordant les cours d’eau) plus évoluées ; là réside l’essentiel de l’intérêt naturaliste du site. Parmi les espèces végétales les plus remarquables il convient de citer la Myricaire d’Allemagne (plante typiquement inféodée aux saulaies de colonisation des alluvions torrentielles), le Chou des éboulis, le Cirse fausse hélénie et surtout le Trèfle des graviers, très rare espèce endémique des Alpes occidentales (c'est à dire dont l'aire de répartition géographique est strictement limitée à cette zone géographique restreinte) inscrite au livre rouge national des plantes menacées. C’est une petite légumineuse typique des alluvions torrentielles et des moraines. Deux espèces de saules sont également à remarquer : le Saule pubescent et le Saule faux daphné. Cet important complexe écologique torrentiel possède un niveau d’organisation étroitement dépendant de la dynamique hydraulique torrentielle et du charriage des alluvions, condition strictement dépendante du bon fonctionnement de l’ensemble de son bassin versant. Le rajeunissement périodique des formations végétales qui colonisent les alluvions lors des crues est un facteur essentiel de maintien de la biodiversité et des espèces remarquables qui sont présentes ici.

Commentaires sur la délimitation
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