Dans le secteur des coteaux calcaires du Beaujolais, les fonds de vallons plus ou moins encaissés sont boisés. Les hauts de versants sont par contre couverts de landes et de friches, et débouchent sur le vignoble. Entre Oingt et l’est du bois d’Oingt, le ruisseau de Nizy n’échappe pas à la règle. Au nord, quasiment dans le village, un bocage sec se développe. Dans cette zone périurbaine, les parcelles sont modestes et les friches ont la part belle. Les arbres isolés sont de belle taille et les versants tendent à se boiser. L’ensemble se développe sur des limons argilo-sableux ou sur un sol caillouteux peu profond issus de la dégradation du calcaire dur sur pentes faibles. Le secteur délimité est réduit, et la vallon très étroit. Le ruisseau dévale, ourlé d’une fine galerie forestière composée de chênes, de robiniers et de frênes ; ça et là quelques ormes résistent encore. Vif et clair, il fait alterner rapides et zones de calme. L’eau est de très bonne qualité. A l’arrivée dans le village d’Oingt, les nuances mordorées du bâti complètent le camaïeu de vert du paysage alentour. Dans cette ambiance rurale un cri rauque et bref s’élève du bocage sec. Perché sur un vieux chêne isolé, sa tête ronde et mouchetée de blanc tournant dans tous les sens, la Chouette chevêche (ou Chevêche d’Athéna) a déjà repéré le visiteur. Effarouchée par cette brutale apparition, elle préfère rejoindre de son vol ondulé la soupente éloignée d’un maison isolée dans laquelle elle disparaît. Le chant de l’eau fait se détourner le regard et très rapidement le fond du vallon est atteint. Dans l’eau fraîche et claire d’une zone de calme, une Ecrevisse à pattes blanches se déplace lentement. Plus loin d’autres observations confirme la présence d’une petite population. Les lieux conservent un paysage caractéristique coteaux du Beaujolais, atout local majeur nécessaire à la préservation des espèces remarquables qui les habitent.