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Dans le sud du Beaujolais les adrets sont toujours bien ensoleillés. Celui du Trève n’échappe pas à cette règle. Il s’agit d’un versant en pente douce au nord immédiat du village de Bully. Les petites parcelles de prairies sèches bocagères et chaudes voisinent avec les premiers arpents de vignes. Cet agencement apporte un cachet particulier au paysage et assure un diversité naturelle peu commune. Celle-ci est renforcée par l’existence, au sud, d’un grand parc clos, domaine qui possède des arbres de hauts-jets, refuge d’une faune différente. L’ensemble se développe sur un mélange de sables grossiers et de sables limoneux issus de gabbros et d'autres matériaux volcaniques caractéristiques des bas de pentes fortes. En arrivant vers le village au crépuscule d’une soirée de juin, une note aiguë et lancinante s’élève. Ce "tut", nostalgique et très régulier, s’arrête un moment, puis se fait de nouveau entendre vers l’est en bordure de chemin. Cette note est égrenée par un oiseau de proie, nocturne, de très petite taille, perché sur un fil de téléphone. Il s'agit donc ici de l’un des cinq sites rhodaniens abritant le Petit-duc d’Europe. Cet insectivore n’est présent localement que de mai à juillet et sa discrétion renforce sa rareté. Sa présence confirme la tendance méridionale des lieux, où plusieurs couples d’alouettes lulu se font entendre dès la fin du mois de mars. La Caille des blés apprécie quant à elle les friches et les hautes herbes des bordures de prairies. Le Vanneau huppé pourra être lui observé dès le mois de mars sur les labours ou dans les prairies. L’ambiance campagnarde locale, à fort accent méridional, est liée à un parcellaire de petite taille très bien entretenu et exposé de manière privilégiée vers le sud. L’activité agricole traditionnelle est garante de l’existence des espèces remarquables, dont certaines possèdent ici des populations en bonne densité.
