Cette zone se situe en pleine agglomération de Roanne, au nord du département de la Loire. Riorges est la deuxième ville de l’agglomération roannaise par sa population, avec 10 290 habitants. Le marais de Riorges est très original compte-tenu de sa position au cœur de la ville, cerné par des voies ferrées, des routes, un centre commercial… il devait encore s’étendre sur plus de cent hectares au début du siècle. Il est de nos jours alimenté en partie par les eaux du "fuyant de l’Oudan", fuite issue d’une canalisation à ciel ouvert créée à la suite du captage de plusieurs sources phréatiques sur ce secteur. Le marais est également alimenté en eau par la nappe sous-jacente, qui est en connexion avec la typhaie (formation végétale dominée par les massettes) et la roselière. La diversité des milieux naturels est assez importante avec la présence de jonchaies, phragmitaies (formations végétales dominées par les joncs, les phragmites) saulaies et même d’une pelouse en bordure sud du site. Les boisements sont plus denses dans la partie est du marais. On retrouve également des alignements de saules têtards et de frênes le long du "fuyant". Parmi les espèces remarquables, le marais de Riorges est bien pourvu malgré sa situation urbaine. En matière de faune, on observe trois espèces de tritons dont le rare Triton crêté. Pouvant mesurer plus de quinze centimètres de long, ce triton est le plus grand de France. Le mâle arbore une grande crête dorsale en période nuptiale où il rejoint l'eau pour s'y reproduire. Le reste de l'année, il vit caché dans les bois environnants, sous des souches, des mousses ou tout autre abri. On considère que le Triton crêté peut s'éloigner d'un kilomètre de son lieu de reproduction. Sa protection est considérée comme un enjeu européen en matière de conservation des espèces, en raison de la régression généralisée de ses populations. Du côté des grenouilles, la Rainette verte vient se reproduire ici à partir du mois de mai. Son chant est caractéristique. Les oiseaux sont bien représentés, notamment en espèces nicheuses parmi lesquelles on retrouve la Rousserolle effarvatte qui se réfugie dans les roselières, et le Gobemouche noir. En période de reproduction on peut également rencontrer le Bruant des roseaux et le Râle d’eau. Chez les insectes, onze espèces de libellules ont été dénombrées. La protection de l’Agrion de mercure est notamment considéré comme un enjeu européen en matière de conservation. L’intérêt floristique du marais paraît moindre, mais la présence de l’Hottonie des marais est néanmoins remarquable. Cette espèce est protégée en région Rhône-Alpes, et il s’agit là de son unique station dans le département de la Loire.