ZNIEFF 930012425
SYSTÈME DU VACCARÈS

(n° régional : 13136156)

Commentaires généraux

Commentaire général
Au centre du delta du Rhône, la réserve nationale de Camargue est un lieu naturel privilégié. Elle est un refuge pour nombre d'animaux mais aussi pour la végétation qui peut évoluer à l'abri dans toute la partie nord du site. Elle est entièrement colonisée par un peuplement de Potamogeton qui tend à envahir les étangs au nord. La partie méridionale est formée d'étangs d'eau saumâtre, dont la salinité augmente dès qu'on s'approche de la mer, et de langues de terres sablonneuses constamment remodelées par les forts vents dominants (mistral et marin). La couverture végétale de ces terres émergées est composée d'une mosaïque d'associations psammophiles ou halophiles.

Flore et habitats naturels
La répartition de la végétation est sous la dépendance de quatre facteurs principaux : l’eau, le sel, la nature des sédiments et le vent. Les peuplements arborescents au nord de la réserve sont constitués de Peuplier blanc, d’orme, de chêne pubescent, d’alavert et de Tamaris. Cette flore souligne les venues d’eau douce en relation avec les anciens cours du Rhône. Plus près des zones salées, seuls les alaverts et les tamaris subsistent dans la strate arborescente. Les bois des Rièges abritent une dune fossile qui, sous l'action du mistral et de l'eau, présente dissymétrie et tend à se déplacer vers le sud. La dune est colonisée par un bois de Genévrier rouge (Juniperus phoenicea subsp. turbinata) et de fialire (Phillyrea angustifolia). Les formations caractéristiques des eaux plus ou moins saumâtres restent cependant omniprésentes (Salicornietum fruticosae, Salicornietum herbaceae, Juncion maritimi). On trouve sur ce site plusieurs plantes rares et menacées de grand intérêt botanique : Kickxia cirrhosa, Doronicum plantagineum, Ruppia maritima, Zostera noltei, Vincetoxicum nigrum, Rumex roseus, Cerastium siculum…

Faune
Cette zone comprend vingt espèces déterminantes et vingt-cinq remarquables. Le système du Vaccarès est d’une importance majeure pour l’avifaune, en particulier pour les laro limicoles nicheurs et pour les hérons, flamants, canards et foulques hivernants et de passages. C’est en effet une zone de remise diurne d’importance internationale pour les canards hivernants et les foulques (Fulica atra), jusqu’à respectivement, 80 000 et 60 000 individus dénombrés. C’est aussi un lieu de gagnage apprécié des hérons et flamants. Enfin, cette zone abrite des colonies extrêmement denses de Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) avec 750 couples en 1997, de Goéland railleur (Chroicocephalus genei) et de Sterne hansel (Gelochelidon nilotica), caugek, pierregarin et naine (Sterna sandvicensis, S. hirundo et S. albifrons). Parmi les autres espèces animales déterminantes et remarquables de cette zone, on note la présence de la Loutre (Lutra lutra), de la Pipistrelle de Nathusus (Pipistrellus nathusii) au passage migratoire, de la Nette rousse (Netta rufina), de Canard chipeau (Anas strepera), de Chevalier gambette (Tringa totanus), de l’Echasse blanche (Himantopus himantopus), de l’Avocette élégante (Recurvirostra avocetta), de l’Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla), de la Lusciniole à moustache (Acrocephalus melanopogon) et de la Fauvette à lunettes (Sylvia conspicillata), ainsi que pour les poissons, de l’Alose feinte (Alosa fallax), de la Lamproie marine (Petromyzon marinus), et de la Blennie fluviatile (Blennius fluviatilis). Les reptiles sont représentés par le Psammodrome d’Edwards (Psammodromus edwarsianus).
L’entomofaune locale est représentée par plusieurs espèces d’intérêt patrimonial telles que Isidus moreli, la Noctuelle sablonneuse (Lacanobia blenna), Xenonychus tridens, le taupin Cardiophorus exaratus, petit coléoptère sabulicole, le Fourmilion géant (Palpares libelluloides), le Leste à grands ptérostigmas (Lestes macrostigma) le Sympétrum déprimé (Sympetrum depressiusculum), odonate en régression dont la larve se développe dans les pièces d’eau temporaires ou à niveau fluctuant.
Enfin, chez les Mollusques, on peut citer la présence de Myosotella myosotis, taxon remarquable du littoral méditerranéen soumis, dans notre région, à de fortes pressions anthropiques.

Commentaires sur la délimitation

Limites fondées sur celles de l’étang de Vaccarès et de ses dépendances : île de Mornès, étangs de Malagroy, du Lion, nombreux radeaux, Bois des Rièges, Digue à la Mer…