Description
Etabli dans la partie nord est du département des Hautes Alpes, le site correspond à l’essentiel du bassin versant de la vallée de la Clarée (ou vallée de Névache) et à la partie haute de la vallée Etroite tournée vers l’Italie. Il déborde sur le versant rive gauche de la Guisane pour inclure le massif des Cerces Lauzet Grand Aréa. Ainsi défini, c’est l’ensemble montagneux entre la ville de Briançon au sud et le Mont Thabor, au nord, qui est concerné.
Il inclut totalement le site classé de la vallée de la Clarée.
Sur le plan géologique, il appartient aux zones internes subbriançonnaises et surtout briançonnaise. Principalement sédimentaires, les roches en place présentent une extrême diversité, associant une imposante masse de calcaires et calcaires dolomitiques du Trias et plus localement des gypses et cargneules. Des calcaires marneux du Jurassique et calcschistes du Crétacé apparaissent sur la bordure ouest du site, alors que quartzites werféniens, conglomérats, grés et schistes du Permien et du Houiller constituent une large bande nord sud sur sa partie centrale. Le volcanisme intrusif se manifeste localement sous la forme de filons de rhyolithes et de microgranites.
Les terrains récents : éboulis, cônes d’accumulations torrentielles et d’avalanches, alluvions fluviatiles, dépôts glaciaires et moraines, occupent des surfaces importantes, au niveau des vallées, fonds de vallons et parties inférieures des versants. Une telle diversité géologique induit une importante variété géomorphologique : vallées au profil fluvio glaciaire, vallons glaciaires d’altitude, érosion cryoclastique occasionnée par l’action du gel et du dégel, cônes d’éboulis, ravines torrentielles, escarpements dolomitiques verticaux, pitons des reliefs ruiniformes, mouvements adoucis des calcshistes ou des grés, courbes molles des zones glissées et moraines, plaines constituées par les alluvionnements fluviatiles… Ce panorama serait incomplet, sans évoquer la constellation de très nombreux lacs d’origine glaciaire (plus d’une centaine !), qui s’égrènent dans les fonds de vallons et cirques d’altitude.
Situé dans la zone biogéographique intra alpine dauphinoise, le site est compris dans les étages de végétation montagnard, subalpin, alpin et nival, entre 1 270 m et 3 222 m à la Roche Bernaude, sur la frontière franco italienne.
Une très importante diversité de types de boisements et de formations herbacées caractérise ce site d’intérêt majeur. Pinèdes sylvestres de l’étage de végétation montagnard, bois de Pin à crochets (Pinus uncinata), mélèzins purs ou associés à l’Epicéa (Picea abies), au Sapin (Abies alba) ou au Pin cembrot (Pinus cembra), sapinières intra alpines, boisements et bocage de feuillus mixtes de l’étage de végétation montagnard, boisements galeries des bords de cours d’eau à Aulne blanc (Alnus incana) et Saules (Salix pl. sp.) traduisant cette diversité forestière.
Prairies subalpines de différents types, pelouses alpines sur calcaire ou sur substrat acide décalcifié, formations des combes à neige à sous arbrisseaux nains, rocailles et pelouses pionnières des débris rocheux ou des dalles calcaires, associations végétales des éboulis et milieux rocheux, sources, ruisselets, zones humides, bas marais arctico alpins, habitats lacustres ou milieux post glaciaires des vallons froids d’altitude, constituent les autres milieux les plus caractéristiques du site depuis l’étage de végétation montagnard supérieur jusqu’à l’étage de végétation alpin nival.
Des prairies de fauche, des prairies sèches et des fruticées xérophiles plus ou moins délimitées par de nombreux clapiers ou de haies caractérisent le fond de vallée et le bas des versants de l’étage de végétation montagnard. Ces formations sont localement intercalées avec des zones marécageuses associant des prairies humides ou tourbeuses, des bas marais alcalins, des cariçaies et des formations arbustives ou forestières hygrophiles et sont parcourues par un réseau hydrologique de ruisseaux, résurgences et chenaux aquatiques (marais de Névache et du Rosier), qui déterminent alors des éco complexes à très forte valeur biologique.Milieux remarquables
Sept habitats déterminants sont présents sur le site. Il s’agit des éboulis calcaires fins, représentés notamment par des formations à Liondent des montagnes (Leontodon montanus) et à Bérardie laineuse (Berardia subacaulis) [assoc. phyto. Leontodontetum montani (61.2321) et Berardietum lanuginosi (61.2322)], des pelouses steppiques sub continentales [all. phyto. Stipo capillatae Poion carniolicae (34.31)], des bas marais cryophiles d’altitude des bords de sources et suintements à Laîche des frimas (Carex frigida) [assoc. phyto. Caricetum frigidae (54.28)], des bas marais pionniers arctico alpins [all. phyto. Caricion incurvae (54.3)], des ceintures péri lacustres des lacs froids et mares d’altitude à Linaigrette de Scheuchzer (Eriophorum scheuchzeri) [assoc. phyto. Eriophoretum scheuchzeri (54.41)] et des tourbières de transition [all. phyto. Caricion lasiocarpae (54.5)], milieux d'une très grande valeur patrimoniale.
De nombreux autres habitats remarquables sont également présents : les saulaies arctico alpines des bas marais et bords de ruisseaux à Saule arbrisseau (Salix foetida) [all. phyto. Salicion lapponi glaucosericeae (31.6212)], les mégaphorbiaies montagnardes et subalpines, formations opulentes de hautes herbes des combes humides et fraîches [all. phyto. Adenostylion alliariae et Calamagrostion villosae (37.8)], les prairies de fauche d’altitude [all. phyto. Triseto flavescentis Polygonion bistortae (38.3)], les pelouses calcicoles alpines et subalpines à Séslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Laîche toujours verte (Carex sempervirens) [all. phyto. Seslerion caeruleae (36.43)] installées sur sols superficiels, les landes épineuses oro méditerranéennes à Astragale toujours verte (Astragalus sempervirens) [all. phyto. Ononidion cenisiae (31.7E)], les landes à Rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) et Airelles (Vaccinium myrtillus, Vaccinium uliginosum, Vaccinium vitis idaea) [all. phyto. Rhododendro Vaccinion et du Loiseleurio procumbentis Vaccinion microphylli (31.4)], les mélèzins cembraies ou forêts de Mélèze (Larix decidua) et de Pin cembrot (Pinus cembra) (42.3), les pinèdes de Pin à crochets (Pinus uncinata) et de façon fragmentaire les pessières subalpines des Alpes [all. phyto. Piceion excelsae (42.21)], les bas marais alcalins à Laîche de Davall (Carex davalliana) [all. phyto. Caricion davallianae (54.23)], les bas marais acides [all. phyto. Caricion fuscae (54.4)], les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)] et siliceux [all. phyto. Androsacion vandellii et Asplenion septentrionalis (62.2)], les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les éboulis calcaires alpins [all. phyto. Thlaspion rotundifolii (61.2)] et les éboulis siliceux alpins [all. phyto. Androsacion alpinae (61.11)].
Un complexe exceptionnel d’habitats humides associant des sources, ruisseaux, torrents, lacs d’altitude, tourbières, bas marais, magnocariçaies, abritant des espèces à très forte valeur patrimoniale est présent sur ce site.Flore
Le site comprend soixante-onze espèces végétales déterminantes. Dix neuf sont protégées au niveau national : l'Ail dressé (Allium lineare), le Lycopode des Alpes (Diphasiastrum alpinum), le Cystoptéris des montagnes (Cystopteris montana), fougère plus fréquente dans les Alpes du Nord, n’occupant que de rares stations dans les Alpes du Sud, le Panicaut des Alpes (Eryngium alpinum), le Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus), la Rhapontique à feuilles d'Aunée (Rhaponticum heleniifolium subsp. heleniifolium), l'Androsace des Alpes (Androsace alpina), l'Androsace de Suisse (Androsace helvetica), l'Androsace pubescente (Androsace pubescens), le Dracocéphale d'Autriche (Dracocephalum austriacum), lamiacée inféodée aux rocailles et pelouses steppiques, le Saule à feuilles de myrte (Salix breviserrata), la Violette à feuilles pennées (Viola pinnata), le Choin ferrugineux (Schoenus ferrugineus), la Laîche faux Pied d'oiseau (Carex ornithopoda subsp. ornithopodioides), petite cypéracée affectionnant les rocailles longuement enneigées de l'étage alpin, la Laîche bicolore (Carex bicolor), rare cypéracée des marécages arctico alpins froids d’altitude, la Laîche rigide (Carex firma), l'Avoine odorante (Hierochloe odorata), graminée des pelouses tourbeuses et marécages boréo alpins, la Potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis) et le Saxifrage fausse mousse (Saxifraga muscoides). Vingt neuf sont protégées en région Provence Alpes Côte d’Azur : Renoncule à feuilles de parnassie (Ranunculus parnassifolius subsp. heterocarpus), le Lycopode à feuilles de genévrier (Lycopodium annotinum), le Potamot des Alpes (Potamogeton alpinus), la Gymnadenie odorante (Gymnadenia odoratissima), à rechercher dans les zones humides, la Listère en forme de cœur (Neottia cordata), discrète orchidée forestière de montagne, le Dactylorhize couleur de sang (Dactylorhiza incarnata subsp. cruenta), l'Orchis nain des Alpes (Chamorchis alpina), l'Orchis de Traunsteiner (Dactylorhiza traunsteineri), l'Armoise septentrionale (Artemisia borealis), l'Aéthionème de Thomas (Aethionema thomasianum), crucifère des éboulis calcaires ne comptant en France que quelques rares stations réparties dans le Briançonnais, le Céraiste des Alpes (Cerastium alpinum), la Pyrole moyenne (Pyrola media), l'Azalée naine (Kalmia procumbens), l'Androsace septentrionalis (Androsace septentrionalis), la Petite utriculaire (Utricularia minor), petite plante carnivore aquatique des mares de tourbières acides, la Tozzie des Alpes (Tozzia alpina), la Violette des collines (Viola collina), la Laîche blanchâtre (Carex canescens), la Laîche à deux étamines (Carex diandra), rare cypéracée caractéristique des tourbières et bas marais tremblants, la Laîche fimbriée (Carex fimbriata), le Jonc arctique (Juncus arcticus), autre plante arctico alpine rare des marécages et bords de ruisselets, le Pâturin vert glauque (Poa glauca), la Potentille du Dauphiné (Potentilla delphinensis), la Potentille à divisions nombreuses (Potentilla multifida), la Potentille des marais (Comarum palustris), la Potentille blanche (Potentilla nivea), le Saxifrage à deux fleurs (Saxifraga biflora), le Saxifrage fausse diapensie (Saxifraga diapensioides) et la Dorine à feuilles alternes (Chrysosplenium alternifolium). Vingt trois espèces n’ont pas de statut de protection : l'Orchis musc (Herminium monorchis), l'Armoise noirâtre (Artemisia atrata), le Cirse faux hélénium (Cirsium heterophyllum), le Cynoglosse de Dioscoride (Cynoglossum dioscoridis), le Silène de Suède (Viscaria alpina), le Raisin d'ours des Alpes (Arctostaphylos alpinus), l'Astragale d'Autriche (Astragalus austriacus), fabacée plus largement répartie en Europe centrale, très rare en France, le Gaillet grêle (Galium aparine subsp. tenerum), l'Orobanche de Grenier (Orobanche grenieri), anciennement signalé et à rechercher, la Pesse d'eau (Hippuris vulgaris), présente en bordure de quelques lacs et seule station du département des Hautes Alpes, le Streptope à feuilles embrassantes (Streptopus amplexifolius), le Scirpe de Hudson (Trichophorum alpinum), rare cypéracée des bas marais arctico alpins, la Laîche très noire (Carex atrata var. aterrima), la Linaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum), l'Avoine des Abruzzes (Helictochloa versicolor subsp. praetutiana), graminée franco italienne des pelouses calcaires d’altitude, distribuée dans les montagnes du sud de l’Italie et dans les Alpes du sud, récemment découverte en France, le Vulpin roux (Alopecurus aequalis), la Calamagrostide velue (Calamagrostis villosa), graminée associée aux mégaphorbiaies et forêts subalpines de conifères en situations fraîches, sur substrats acides, le Pigamon simple (Thalictrum simplex), la Renoncule à feuilles de Rue (Callianthemum coriandrifolium), l'Ansérine (Argentina anserina), la Potentille inclinée (Potentilla inclinata), la Potentille des neiges (Potentilla nivalis) et le Cotonéaster intermédiaire (Cotoneaster x intermedius). Par ailleurs, le site comprend dix espèces végétales remarquables. Cinq sont protégées au niveau national : la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud occidentales, le Sainfoin de Boutigny (Hedysarum arteboutignyanum), la Gagée des champs (Gagea villosa), le Scirpe alpin (Trichophorum pumilum), rare cypéracée circumboréale des bas marais froids d’altitude, et l'Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina). Deux sont protégées en région Provence Alpes Côte d’Azur : la Minuartie des rochers (Minuartia rupestris subsp. rupestris) et le Saule pubescent (Salix laggeri), arbuste endémique des Alpes. Trois espèces n’ont pas de statut de protection : le Pissenlit à ligules en capuchon (Taraxacum cucullatum), le Genépi noir (Artemisia genipi) et la Gentiane de Schleicher (Gentiana schleicheri).
Faune
Ce site possède un patrimoine faunistique dont l’intérêt biologique est exceptionnel, avec plus de quatre-vingt espèces animales patrimoniales, dont vingt-six sont déterminantes.
En ce qui concerne les mammifères d’intérêt patrimonial, plusieurs espèces de chiroptères ont été contactés sur le site : la Sérotine de Nilsson (Eptesicus nilssonii), très localisée dans le nord de la région, la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus), espèce forestière déterminante, le Petit Murin (Myotis blythii), espèce déterminante thermophile occupant des cavités souterraines ou bâtis en reproduction et, le Murin de Brandt (Myotis brandtii), espèce forestière remarquable, la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), espèce remarquable forestière relativement fréquente, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale et la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii), espèce migratrice de passage et hivernante. Le site abrite aussi notamment le Loup (Canis lupus), carnivore déterminant, le Bouquetin des Alpes (Capra ibex), ongulé déterminant alpin, d’intérêt communautaire, le Cerf élaphe (Cervus elaphus), le Lièvre variable (Lepus timidus), le Mulot alpestre (Apodemus alpicola), longtemps confondu avec les deux autres espèces de Mulot et qui n’est pas reconnaissable en l’absence de mesures crâniennes.
Les oiseaux nicheurs sont quant à eux représentés par de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial dont certaines sont très rares dans la région : Bondrée apivore (Pernis apivorus), Aigle royal (Aquila chrysaetos), Autour des palombes (Accipiter gentilis), Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne, Caille des blés (Coturnix coturnix), Tétras lyre (Tetrao tetrix), espèce remarquable fragile, Lagopède alpin (Lagopus mutus), espèce remarquable menacée et en régression, Chevalier guignette (Actitis hypoleucos) et Cincle plongeur (Cinclus cinclus), deux espèces typiques des torrents de montagne, Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), Chevêchette d’Europe (Glaucidium passerinum), Pic noir (Dryocopus martius) et Bécasse des bois (Scolopax rusticola) en milieu forestier, Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), Huppe fasciée (Upupa epops), Torcol fourmilier (Jynx torquilla), Monticole de roche (Monticola saxatilis), Rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris), Tichodrome échelette (Tichodroma muraria), Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), Pie grièche méridionale (Lanius meridionalis), Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), nicheur remarquable peu fréquent, inféodé aux alpages où il vient s’alimenter situés à proximité de falaises où il niche, Sizerin flammé (Carduelis flammea), nicheur localisé et assez peu fréquent, Tarin des aulnes (Carduelis spinus), nicheur rare et remarquable, Venturon montagnard (Serinus citrinella), espèce paléomontagnarde remarquable, Niverolle alpine (Montifringilla nivalis), espèce paléomontagnarde remarquable, caractéristique des pelouses avec escarpements rocheux des étages alpin et subnival des massifs montagneux les plus élevés, Moineau soulcie (Petronia petronia), Bruant fou (Emberiza cia), Bruant ortolan (Emberiza hortulana), Alouette lulu (Lullula arborea). A noter également le passage régulier du Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) à la recherche de nourriture.
L’herpétofaune patrimoniale est représentée par le Lézard vivipare (Zootoca vivipara), espèce remarquable typiquement nord eurasiatique.
Les poissons d’eau douce comprennent notamment l’Omble chevalier (Salvelinus alpinus), espèce remarquable, autochtone des lacs Léman et du Bourget.
L’entomofaune locale comprend maintes espèces déterminantes et remarquables, souvent d’affinités alpines ou arctico alpine. Le cortège de lépidoptères diurne est exceptionnel avec l’Hespérie rhétique (Pyrgus warrenensis), espèce déterminante très rare et localisée, l'Hespérie des frimas (Pyrgus andromedae), espèce boréo alpine remarquable, la Piéride de la roquette (Euchloe simplonia), espèce remarquable à aire disjointe des Alpes occidentales, Pyrénées et monts Cantabriques, la Piéride de l’Aethiomène (Pieris ergane), espèce déterminante méditerranéo montagnarde, des pentes rocheuses herbeuses de moyenne montagne, localisée en France aux départements des Hautes Alpes (où on ne la trouve que dans le Briançonnais) et les Pyrénées orientales et très localement ailleurs, le Solitaire (Colias palaeno europomene), espèce déterminante et protégée en France, localisée aux départements alpins en France, la Thécla de l'orme (Satyrium w album), espèce remarquable d'affinité eurasiatique tempérée, localisée et peu commune, l'Azuré de la canneberge (Agriades optilete), espèce holarctique remarquable localisée en France dans les Alpes internes et du nord, l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce remarquable et protégée au niveau européen, l’Azuré de la croisette (Maculinea alcon rebeli), espèce remarquable et protégée en France, l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce déterminante de lépidoptère, protégée au niveau européen, rare et dont l’aire de répartition est morcelée, le Semi Apollon (Parnassius mnemosyne), espèce déterminante et protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales (surtout Corydalis solida), le Petit Apollon (Parnassius corybas), espèce remarquable et protégée en France, l’Apollon (Parnassius apollo), espèce remarquable et protégée au niveau européen, le Moiré aveugle (Erebia pharte), espèce alpine déterminante sensible au surpâturage, le Moiré piémontais (Erebia aethiopellus), espèce déterminante endémique franco italienne cantonnée aux Alpes occidentales, le Moiré des pâturins (Erebia melampus), espèce remarquable endémique du massif alpin, rare et localisée au niveau régional, le Moiré des pierriers (Erebia scipio), espèce remarquable endémique franco italienne des Alpes occidentales, qui fréquente les éboulis calcaires, la Mélitée des digitales (Melitaea aurelia), espèce remarquable euro sibérienne liée aux pelouses sèches, landes et lisières fleuries, et la Zygène des bugranes (Zygaena hilaris), espèce remarquable d'hétérocère d'affinité ibéro provençale. Un lépidoptère nocturne complète la liste d’espèces dans ce secteur, l’Isabelle (Actias isabellae), espèce déterminante de lépidoptère emblématique des Alpes du sud, protégée au niveau européen, de répartition ouest méditerranéenne morcelée (en France : Alpes du sud et Pyrénées orientales).
Le peuplement d’orthoptères revêt également un enjeu particulier avec la présence de la Miramelle des frimas (Melanoplus frigidus frigidus), espèce remarquable de criquet d'affinité boréo alpine, le Criquet des Iscles (Chorthippus pullus), espèce déterminante, rare et en régression, très localisée en France aux Hautes-Alpes et à l’Ubaye, le Sténobothre alpin (Stenobothrus rubicundulus), espèce remarquable d'orthoptère présente dans la Péninsule balkanique et dans les Alpes, le Sténobothre cottien (Stenobothrus cotticus), espèce remarquable de criquet endémique de l'arc alpin et le Criquet ensanglanté (Stetophyma grossum), espèce remarquable d'affinité eurosibérienne, en forte régression en dehors des Alpes.
Chez les autres groupes d’insectes, citons la Cordulie alpestre (Somatochlora alpestris), espèce déterminante rare et menacée en Provence Alpes Côte d'Azur, d'affinité boréo alpine, le Cordulégastre bidenté (Cordulegaster bidentata), espèce remarquable, inféodée par sa larve aquatique aux ruisseaux des versants pentus des montagnes sud européennes, le Leste des bois (Lestes dryas), espèce remarquable, en limite d'aire méridionale dans les Alpes du sud, localisée et inféodée aux pièces d'eau temporaires, le Bourdon Bombus brodmannicus delmasi, dont cette sous espèce est déterminante et endémique des pentes fleuries ensoleillées, le Carabe luisant (Carabus depressus lucens), espèce déterminante en limite d’aire en région Provence Alpes Côte d’Azur, l’Ogre à grosse tête (Broscus cephalotes), espèce déterminante de Carabidés, fouisseuse et psammophile, localisée en région P.A.C.A. aux Hautes-Alpes et aux Alpes-Maritimes, et la Corée alpine (Coriomeris alpinus), espèce déterminante de d’hétéroptère phytophage.
Enfin, chez les autres arthropodes, citons la présence du Lithobie alpin (Bothropolys elongatus alpinus), espèce déterminante de Chilopodes (« mille pattes ») appartenant à la famille des Lithobiidés, endémique des zones de montagne de la région Provence Alpes Côte d’Azur et l'araignée Aculepeira carbonaria, espèce qui se trouve exclusivement à haute altitude dans les Alpes.Fonctionnalité / liens éventuels avec autres ZNIEFF
Cette vaste ZNIEFF de type 2 englobe les dix ZNIEFF de type 1 suivantes : «Massif des Cerces Grand Lac de Monêtier aiguillette du Lauzet col du Chardonnet tête de la Cassille» ; «Bas du versant adret du Casset et de Monêtier les Bains, de la Maison Blanche au Freyssinet» ; «Zones humides du pont de la Souchère» ; «Marais de Névache et partie inférieure du bois Noir» ; «Versant ubac de Névache de Côte Rouge au ruisseau de l'Oule» ; «Bas du versant adret entre Névache et le pont de Fanager» ; «Marais de pente entre le col du Granon et puy Chirouzan» ; «Vallée de la Clarée et ses versants entre Plampinet et Val des Prés» ; «Fond de la vallée de la Clarée entre Val des Prés et la Vachette marais du Rosier» & «Bois de la Pinée et versant adret de la Croix de Toulouse ancien fort des Sallettes bois de l'Ours».
Là aussi, c’est une logique de massif qui est privilégiée pour la délimitation du site. Ses limites s’appuient au nord est et sud est sur le parcours que suivent les plus hautes crêtes, qui coïncident avec le pourtour départemental et la frontière franco italienne. Côté ouest, la délimitation englobe les sites de plus grande valeur biologique, dont quatre ZNIEFF de type 1, et exclut les zones les plus fortement anthropisées, en particulier les espaces urbanisés de la vallée de la Guisane.