ZNIEFF 930020099
ADRECH ET FALAISES D'ORPIERRE - LE SUILLET

(n° régional : 05100241)

Commentaires généraux

Description

Localisé à l’extrémité sud est de la région des Baronnies, dans la partie sud ouest du département des Hautes Alpes, ce site correspond aux pentes dominant le village d’Orpierre, culminant à 1324 m au Suillet. Le substrat du site est principalement calcaire et marneux.
Le site s’inscrit dans un ensemble de roches sédimentaires qui comprennent surtout des calcaires marneux et marnes de l’Hauterivien, du Valanginien et du Berriasien, associés à des calcaires gris plus massifs du Tithonique et du Kimméridgien. Ces derniers constituent de petites falaises et escarpements verticaux.
Il bénéficie d’un climat de type supra méditerranéen à tendance continentale.
Il se distribue aux étages de végétation supra méditerranéen et montagnard, entre 700 m et 1324 m d’altitude.
Si les falaises calcaires sont une des composantes les plus marquantes du site, sa végétation est dominée par des forêts et, sur les crêtes ou sur les parties les plus pentues, par des pelouses, des garrigues et des landes.

Milieux remarquables

Le site compte trois habitats déterminants : les matorrals arborescents à Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) [all. phyto. Amelanchiero ovalis Juniperetum thuriferae (32 136)], les pelouses steppiques sub continentales [all. phyto. Stipo capillatae Poion carniolicae (34.31)], qui se trouvent ici appauvries, car en limite occidentale d’aire de répartition alpine, et les entrées de grottes et les balmes thermophiles à annuelles [asso. phyto. Anthrisco caucalidis Asperugetum procumbentis) (65)] constituées par une végétation de petites plantes annuelles, dont de nombreuses espèces à forte valeur patrimoniale.
Parmi les autres habitats remarquables ou représentatifs du site, figurent les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)], les hêtraies calcicoles méridionales à Andosace de Chaix (Androsace chaixii) (41.1752), les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les pelouses sèches écorchées des rebords de corniches et de vires rocheuses calcaires [all. phyto. Seslerio caeruleae Xerobromion erecti (34.33)], les landes supra méditerranéennes et oro méditerranéennes à Genêt cendré (Genista cinerea) et Lavande vraie (Lavandula angustifolia) [all. phyto. Lavandulo angustifoliae Genistion cinereae (32.61 et 32.62)].

Flore

Le site, qui n’abrite qu’une seule espèce remarquable, la Gagée des champs (Gagea villosa), protégée au niveau national, nécessiterait des prospections complémentaires.

Faune

Le site abrite 25 espèces animales patrimoniales, dont sept sont déterminantes.

Les mammifères sont représentés par quatre espèces déterminantes : la Barbastelle d'Europe (Barbastella barbastellus), espèce forestière, vulnérable et en régression, d’affinité médio-européenne, très résistante au froid, le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) espèce menacée, en déclin dans la région, plutôt thermophile mais présent jusqu’à au moins 2 200 m d’altitude, chassant dans les bocages et les paysages karstiques riches en broussailles, pelouses, pâtures et prairies, souvent proches de l’eau courante ou stagnante, de grottes et d’habitations, le Grand Murin (Myotis myotis), espèce plutôt commune mais localement en régression et le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), espèce typiquement méditerranéenne et strictement cavernicole. Deux espèces remarquables sont aussi observées, le Vespère de Savi (Hypsugo savii), espèce remarquable rupicole et montagnarde d’affinité méridionale, qui exploite d’une part les milieux forestiers (surtout ceux riverains de l’eau) pour la chasse et d’autre part les milieux rocheux (falaises) pour les gîtes, jusqu’à 2 400 m d’altitude et le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile et assez rare en montagne.

On note la présence de deux espèces déterminantes d'oiseaux, le Moineau soulcie (Petronia petronia), espèce paléoxérique, d’affinité méridionale et le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare, aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur et une de papillon : l’Alexanor (Papilio alexanor), espèce protégée au niveau européen, rare et dont l’aire de répartition est morcelée, inféodée aux éboulis et pentes rocailleuses jusqu’à 1700 m d’altitude où croît sa plante hôte locale Ptychotis saxifraga. Les espèces remarquables sont représentées par l’Autour des Palombes (Accipiter gentilis), espèce forestière peu commune et discrète, la Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace forestier d’affinité médioeuropéenne, recherchant les forêts claires de feuillus et les mosaïques de milieux boisés et de milieux ouverts, le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage, le Faucon hobereau (Falco subbuteo), la Chevêche d’Athéna (Athene noctua), le Petit duc scops (Otus scops), la Fauvette grisette (Sylvia communis), les Bruants fou (Emberiza cia) et ortolan (Emberiza hortulana), la Caille des blés (Coturnix coturnix), la Huppe fasciée (Uppupa epops), la Pie grièche écorcheur (Lanius collurio), espèce de milieux ouverts et semi ouverts, en régression à l’heure actuelle, le Pipit rousseline (Anthus campestris), espèce eurasiatique, présente dans la région dans les milieux méditerranéens ouverts et secs, l’Alouette lulu (Lulula arborea), et le Torcol fourmilier (Jynx torquilla).

Enfin, signalons la présence de la Couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus), espèce remarquable à répartition majoritairement Franco-Italienne qui privilégie les fourrés et les friches.

 

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 n’est pas incluse dans une ZNIEFF de type 2.

Commentaires sur la délimitation

Les limites du site englobent des habitats variés comprenant principalement des espaces rocheux, des fruticées et des boisements thermophiles et qui sont le support aux populations d’espèces à forte valeur patrimoniale. Elles essaient toutefois de s’appuyer autant que possible, sur des repères paysagers et géographiques caractéristiques (ruptures de pentes, sentiers, lisières…), lorsqu’il en existe.