ZNIEFF 930020326
PIÉMONT DU MASSIF DE SAINT-SÉPULCRE

(n° régional : 84121100)

Commentaires généraux

Description de la zone


En piémont occidental du massif de Saint Sépulcre, entre la vallée de la Durance et la Bastidonne, se développe un paysage composite où se succèdent petits vallons et collines. Il offre une mosaïque de milieux associant cultures, friches, bosquets de pin d’Alep et de chêne vert. L’ensemble est soumis à des influences méditerranéennes très xérothermophiles.
Mais ce sont les agrosystèmes qui dominent dans cet espace, et principalement le vignoble, entrecoupé de nombreuses parcelles de céréales, beaux restes d'une agriculture traditionnelle de type extensif permettant encore à des plantes liées exclusivement aux céréales, les messicoles, de survivre et de se développer dans de bonnes conditions. Bien des espèces qui se manifestent dans ces milieux ont accompagné la progression de l’homme néolithique à partir du bassin méditerranéen et sont, de ce fait, attractives et populaires.

Flore et habitats naturels


Le principal élément patrimonial de cet ensemble est constitué par des agrosystèmes à céréales d’hiver. Leur maintien a été favorisé par l’utilisation de semences non sélectionnées, par un emploi très réduit d’engrais chimiques et par l’absence d’usage de pesticides et d’herbicides dans le but de protéger les troupeaux des agriculteurs éleveurs. Ils hébergent une flore messicole qui doit être considérée ici comme étant du plus grand intérêt biologique par la rareté, l'importance et la diversité des espèces qui s'y développent, et entre autres, par la présence de très nombreuses espèces menacées comme Bifora testiculata (bifora à deux coques), Hypecoum pendulum (hypecoum pendant), Ceratocephalus falcatus (cératocéphale en faux), Centaurea benedicta (chardon béni), Turgenia latifolia (turgénie à feuilles larges), Roemeria hybrida (roemérie hybride), Adonis annua (adonis annuel), Adonis flammea (adonis rouge feu), Consolida pubescens (pied d’alouette pubescent), Galium tricornutum (gaillet à trois pointes), Nonea pallens (nonée pâle), Gagea villosa (gagée velue). Ces messicoles, qui sont souvent très spécialisées par leur écologie et leur biologie, s’avèrent très vulnérables aux modifications de leur environnement. La plupart d’entre elles se développent très rapidement au printemps et fleurissent avant la moisson, mais certaines poursuivent leur cycle sur les chaumes (flore post messicole). Elles peuvent donc s’effacer et réapparaître au gré des changements de culture, si on leur en laisse néanmoins la possibilité. Quelques unes arrivent même à subsister dans des jachères ou des friches jeunes pendant quelques années.

Faune


L’intérêt faunistique du piémont du massif de Saint Sépulcre est assez marqué sur le plan patrimonial avec la présence de onze espèces animales patrimoniales dont deux espèces déterminantes.
L’avifaune nicheuse locale d’intérêt patrimonial est représentée par un cortège d’espèces de milieux ouverts comprenant, la Caille des blés, l’Oedicnème criard, le Petit duc scops, la Chevêche d’Athéna ou Chouette Chevêche, le Rollier d’Europe, le Guêpier d’Europe, la Huppe fasciée, le Cochevis huppé, la Pie grièche à tête rousse, le Bruant proyer et la Bondrée apivore.

Commentaires sur la délimitation

Répartition et agencement des habitats : dans cette zone constituée d’une mosaïque de milieux, ce sont les agrosystèmes qui occupent l’essentiel de l’espace et permettent de définir les limites de la ZNIEFF.

Cette démarche se justifie par le fonctionnement de ces agrosystèmes.

Les secteurs trop artificialisés (zones urbaines et leur mitage périphérique) ont été exclus, de même que ceux ne relevant pas de la même unité fonctionnelle (massif de Saint-Sépulcre, vallée de la Durance).