ZNIEFF 930020434
MONTAGNE DE CHANTEDUC - SOMMET DE FLEOSSIER

(n° regional: 05136245)

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Description

Localisé à l’extrémité sud est de la région des Baronnies, à l’extrême sud du département des Hautes Alpes au sud du village de Barret le Bas, comprend la partie supérieure de la montagne de Chanteduc qui culmine à 1 560 m à l’extrémité ouest du sommet de Fléossier.

Le site s’inscrit dans un ensemble de roches sédimentaires qui comprennent surtout des calcaires marneux et marnes du Valanginien et du Berriasien, associés à des calcaires gris plus massifs et plus durs du Tithonique et du Kimméridgien, lesquels constituent l’ossature des crêtes et plateaux sommitaux et engendrent souvent de petites falaises et escarpements verticaux au niveau des ruptures de pentes.
Situé dans la zone biogéographique des préalpes sud dauphinoises, le site est soumis à un climat de type supra méditerranéen.

Établi entre 690 m et 1 560 m d’altitude, il est inclus dans les étages de végétation supra méditerranéen et montagnard.
La végétation du site se compose aux altitudes inférieures principalement de forêts et aux altitudes supérieures de pelouses et de landes, couvrant une vaste crête aux croupes arrondies.

Milieux remarquables

Ce site compte deux habitats déterminants : les boisements de ravins ombragés et frais sur éboulis [all. phyto. Tilion platyphylli et Tilio platyphylli Acerion pseudoplatani (41.4)], établis principalement en ubac au pied des barres rocheuses, et les landes épineuses franco ibériques (31.74)] à Genêt de Villars (Genista pulchella subsp. villarsii), milieux typiques des crêtes, au niveau de replats rocheux calcaires ventés.
Quatre autres habitats remarquables sont recensés : les hêtraies calcicoles méridionales à Andosace de Chaix (Androsace chaixii) (41.1752), les pelouses écorchées pionnières des bas de falaises, des rebords de corniches et des vires rocheuses ombragées d’ubac à Seslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Androsace velue (Androsace villosa) [all. phyto. Seslerion elegantissimae (34.325)], les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)] et les fruticées d’arbustes divers [all. phyto. Berberidion vulgaris (31.81)], dont en particulier des fruticées des stations rocailleuses à Cotonéaster et Amelanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis) (31.8123).

Flore

Le site abrite de très belles populations de Pivoine officinale (Paeonia officinalis subsp. huthii), protégée au niveau national et occupant les bois clairs, lisières et landes de cette montagne.

Le site abrite par ailleurs deux espèces remarquables : la Gagée des prés (Gagea pratensis), rare liliacée des pelouses sèches protégée au niveau national, et le Sélin à feuilles de silaus (Katapsuxis silaifolia), rencontré dans les ambiances forestières.

Faune

Douze espèces animales patrimoniales dont deux déterminantes, sont recensées sur le site.

Chez les oiseaux nicheurs remarquables, citons ainsi la Bondrée apivore (Pernis apivorus), l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), le Circaète Jean le blanc (Circaetus gallicus), le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) et le Bruant ortolan (Emberiza hortulana).

Les insectes d’intérêt patrimonial sont quant à eux représentés par deux lépidoptères déterminants : le Semi apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1 000 et 2 000 mètres d’altitude et le Moiré de Provence (Erebia epistygne), espèce d’affinité méditerranéo-montagnarde dont l’aire de répartition ibéro-provençale est morcelée et restreinte, inféodée aux pelouses sèches à fétuques (surtout Festuca cinerea). Ils sont accompagnés par quatre espèces remarquables : un coléoptère, le Purpuricène globuleux (Purpuricenus globulicollis), longicornes (Cerambycidés) dont la larve affectionne le bois des branches terminales de feuillus, surtout des érables et trois lépidoptères, l’Apollon (Parnassius apollo), espèce d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2500 m d’altitude, l’Azuré du Serpolet (Maculinea arion), espèce protégée au niveau européen, inféodée aux bois clairs et ensoleillés, pelouses et friches sèches avec présence de ses plantes hôtes, des serpolets et de sa principale fourmi hôte, Myrmica sabuleti, jusqu’à 2 400 m d’altitude, et l'Échiquier de Russie (Melanargia russiae), espèce d'affinité steppique, localisée et dont la sous espèce cleanthe est endémique des montagnes du nord de l'Espagne et des Alpes du sud.

Enfin, chez les mollusques, signalons la présence de la Perlée massue (Charpentieria itala), clausilie remarquable habitant les forêts de feuillus et les vieux murs en contexte boisé et dont les populations en agrégat sont morcelées en France, les données contemporaines étant seulement situées en région PACA, du Vaucluse aux Alpes-Maritimes.

 

Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF

Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 « 930020432 - Massifs des préalpes delphino provençales de la montagne de Chanteduc, du roc de Gloritte, des crêtes des Traverses et de l'Ane et de la montagne de Mare ».

Comments on the delimitation

C’est une logique de massif qui préside ici à la définition du site, lequel englobe une crête de moyenne montagne et ses flancs. Ses limites essaient de s’appuyer sur les bas de versants les plus marqués et sur les repères géographiques ou paysagers les plus évidents, tels que dessertes forestières, sentiers, ruptures de pentes, lisières…, lorsqu’il en existe.