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Commentaire général :
Description
Ce site est établi sur la partie centre ouest du département des Hautes Alpes, au nord-ouest de la ville de Gap. Ce sommet sépare le Gapençais du Champsaur. La montagne de Gleize limite du côté oriental le massif de Rabou, par rapport à la dépression du sillon subalpin. Elle correspond à la barre tithonique du rebord subalpin, sculptée par l'érosion en une crête a peu près nord-sud.
Réparti entre 1 300 m et 2 160 m d’altitude, le site est compris dans les étages de végétation montagnard, subalpin et alpin.
Un très beau panorama se dévoile depuis le sommet aux promeneurs amoureux d’espaces sauvages. Son altitude permet de dominer une bonne partie de la Vallée du Champsaur et la vue au sommet s'étend des Écrins jusqu'aux Baronnies Provençales en passant par l'Ubaye, les Préalpes de Digne et le Dévoluy.
Milieux remarquables
Le site recèle de très beaux ensembles de milieux herbacés associant des prairies sèches méso xérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) [all. phyto. Mesobromion erecti (34.3265)] et des pelouses calcicoles alpines et subalpines à Séslérie bleutée (Sesleria caerulea) et Laîche toujours verte (Carex sempervirens) [all. phyto. Seslerion caeruleae (36.43)] installées sur sols superficiels ;
Celui ci recèle également des formations végétales de milieux rocheux à forte valeur patrimoniale comme les éboulis thermophiles à Calamagrostis argenté (Achnatherum calamagrostis) [all. phyto. Stipion calamagrostis (61.3)], les éboulis calcaires alpins à éléments moyens à Tabouret à feuilles rondes (Noccaea rotundifolia) [all. phyto. Thlaspion rotundifolii (61.2)] et les formations végétales des rochers et falaises calcaires [all. phyto. Potentillion caulescentis et Violo biflorae Cystopteridion fragilis (62.15)].
Flore
Ce site abrite onze espèces déterminantes dont cinq protégées sur le plan national, avec l'Androsace pubescente (Androsace pubescens), le Panicaut blanc des Alpes (Eryngium spinalba), ombellifère épineuse des éboulis thermophiles et des pelouses sèches endémique des Alpes sud-occidentales, la Corbeille d'argent du mont Aurouse (Iberis aurosica), historiquement signalée et à retrouver, l'Inule variable (Inula bifrons), composée à fleurs jaunes des lisières et broussailles sèches, et la Rhapontique à feuilles d'Aunée (Rhaponticum heleniifolium subsp. heleniifolium). Deux espèces sont protégées en région Provence-Alpes-Côte d’Azur : la Laîche mucronée (Carex mucronata), à rechercher, et la Vesce des Pyrénées (Vicia pyrenaica).
Le Gaillet des rochers (Galium saxosum), l’Avoine des Abruzzes (Helictochloa versicolor subsp. praetutiana), graminée franco-italienne des pelouses calcaires d’altitude, distribuée dans les montagnes du sud de l’Italie et dans les Alpes du Sud, récemment découverte en France, la Passerage de Villars (Lepidium villarsii) et la Renoncule laineuse (Ranunculus lanuginosus), historiquement signalée et à rechercher, représentent les autres espèces déterminantes de ce site.
Ce site compte par ailleurs quatre espèces remarquables, deux protégées nationalement, avec la Bérardie laineuse (Berardia subacaulis), composée archaïque endémique des Alpes sud-occidentales typique des éboulis calcaires à éléments fins, et la Gagée jaune (Gagea lutea), petite liliacée aux fleurs jaunes affectionnant les haies ombragées humides, et deux sans statut de protection avec l'Anémone de Haller (Pulsatilla halleri), qui fleurit au printemps sur les pelouses et rocailles ventées, et le Sélin à feuilles de silaus (Katapsuxis silaifolia).
Faune
Cette ZNIEFF abrite vingt-deux espèces animales d’intérêt patrimonial dont quatre déterminantes.
Les oiseaux nicheurs, ou probablement nicheurs, sont représentés par deux espèces déterminantes : la Chevêchette d'Europe (Glaucidium passerinum), espèce euro-sibérienne déterminante et rare de la taïga et des forêts claires de résineux dans les Alpes (mélézins, sapinières, pessières, cembraies) et le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), rapace diurne rupestre assez rare mais aujourd’hui en augmentation en tant que nicheur, et plusieurs espèces remarquable : la Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace forestier d’affinité médioeuropéenne, recherchant les forêts claires de feuillus et les mosaïques de milieux boisés et de milieux ouverts, le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), rapace d’affinité méridionale, au régime alimentaire ophiophage, l'Aigle royal (Aquila chrysaetos), espèce holarctique assez rare en PACA et présente du littoral à la haute montagne (concentrée sur les trois départements alpins) dans les milieux ouverts à sites rupestres, la Perdrix bartavelle (Alectoris graeca), espèce méridionale de montagne recherchant les versants montagneux ouverts et ensoleillés avec des barres rocheuses entre 1 100 et 2 900 m, le Pic noir (Dryocopus martius), le Venturon montagnard (Carduelis citrinella), espèce paléo-montagnarde typique des boisements de conifères semi ouverts, le Bruant fou (Emberiza cia), le Bruant ortolan (Emberiza hortulana), espèce de milieux à faible végétation en régression dans la région, la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), espèce de milieux ouverts et semi ouverts, en régression à l’heure actuelle, l'Alouette lulu (Lullula arborea), le Monticole de roche (Monticola saxatilis) et le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax), nicheur peu fréquent, inféodé aux alpages où il vient s’alimenter situés à proximité de falaises où il niche.
Un mammifère remarquable est présent : le Lièvre variable (Lepus timidus), espèce en régression, relicte de l’époque glaciaire, fréquentant des milieux assez variés (alpages, éboulis, landes, forêts, pelouses, champs, cultures, friches) entre 1 200 et 3 100 m d’altitude.
Les insectes d’intérêt patrimonial sont représentés par deux espèces de lépidoptères déterminants : le Semi-apollon (Parnassius mnemosyne), espèce protégée au niveau européen, d'affinité montagnarde et liée à la présence de corydales, qui fréquente les pelouses et les lisières forestières, surtout entre 1 000 et 2 000 m d’altitude et la Zygène de la Vésubie (Zygaena brizae vesubiana), espèce protégée en France, rare et localisée, qui fréquente les pelouses à cirses et dont la sous-espèce vesubiana est endémique franco-italienne des Alpes-du-Sud. Cette dernière espèce est à retrouver sur le site, la dernière observation disponible datant de 1982 (André Chauliac). Ces papillons sont accompagnés par quatre espèces remarquables: l’Hespérie des cirses (Pyrgus cirsii), Hespéridés en régression, inféodée aux milieux ouverts et secs, l’Apollon (Parnassius apollo), lépidoptère d'affinité montagnarde, protégée au niveau européen, peuplant les rocailles, pelouses et éboulis à Crassulacées et Saxifragacées entre 500 et 2 500 m d’altitude, l'Échiquier de Russie (Melanargia russiae), lépidoptère d'affinité steppique, localisée et dont la sous-espèce cleanthe est endémique des montagnes du nord de l'Espagne et des Alpes du Sud et l’Hermite (Chazara briseis), espèce en forte régression, liée aux milieux très ouverts, secs et rocailleux où croissent ses plantes-hôtes, plusieurs graminées (fétuques et brachypodes).
Pour terminer, il faut signaler la présence d’un mollusque remarquable : Oligolimax annularis.
Fonctionnalité/Liens éventuels avec d’autres ZNIEFF
Cette ZNIEFF de type 1 est incluse dans la ZNIEFF de type 2 « 930012803 – Dévoluy méridional : massif de Bure – Gleize – Vallée de Chaudun – Charance ».
Le site englobe le pic de l’Aiguille au nord, la montagne de Chaudun à l’ouest et trouve sa limite sud au niveau du col de Gleize.
