Espèce

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Fiche descriptive

Taille/poids :
Taille adulte commune de 70 à 80 cm (800-1100 g). Peut atteindre 120 cm pour 2,3 kg.

Diagnose :

Coloration jaunâtre et marbrée en brun, disque buccal entièrement recouvert de dents fortes et aiguës. Larve ammocète présentant une pigmentation sur l’extrémité de la nageoire caudale, ainsi que sur le museau conique.

Détermination :
La détermination est moyennement difficile car les critères diagnostiques, correspondant au stade adulte, sont localisés au niveau de la dentition et de la position des nageoires dorsales.

Espèces proches :
La lamproie marine se distingue de la lamproie de rivière (Lampetra fluviatilis) et la lamproie de Planer (Lampetra planeri) par une coloration jaunâtre marbrée en brun et un disque buccal entièrement recouvert de dents fortes et aiguës. La larve ammocète se distingue des 2 autres espèces par une pigmentation sur l’extrémité de la nageoire caudal et sur le museau conique.

Période d’observation :
Les lamproies marines adultes s’observent dans les fleuves et rivières entre fin avril et fin mai dans l’ensemble de la façade atlantique française. La période est plus longue dans les gaves pyrénéens étant donné que la reproduction s’étend jusqu’en juillet, tandis qu’en Manche, elle est entre mi-mai et fin juin.

Biologie-éthologie :
La reproduction s’effectue après leur migration des côtes maritimes vers des tronçons d’eau claires pour construire leur nid, soit entre avril et juillet. Les œufs sont déposés (en moyenne 230 000 ovules par kg) sur un substrat de galets et de graviers. Les géniteurs ne survivent pas après la fécondation (sémelpares), tandis que les larves ammocètes (4-5 mm) vont éclore après 10-15 jours. Elles restent enfouies dans le sable 5 jours, avant de rejoindre des zones sablo-limoneuse (« lits ») pour y rester pendant 5 à 7 ans (en se nourrissant de diatomées ou d’algues bleus). En hiver, les lamproies subadultes (macrophtalmia) quittent leur cours d’eau pour les côtes, présentant un mode de vie parasitaire et une croissance rapide en mer (1-2 ans) avant d’entreprendre leur migration.

Biogéographie et écologie :
La lamproie marine est une espèce parasite anadrome. Durant sa phase marine adulte, elle se fixe au flanc des poissons via son disque buccal, adapté à la succion, et suce leur sang en décapant la chair avec sa langue musculeuse (portant des lamelles coupantes) et sa salive anti-coagulante.
La lamproie marine est rare en Finlande, Suède et en Angleterre, mais également dans les cours d’eau du littoral méditerranéen français et sur les côtes ouest italiennes. Parallèlement, cette espèce colonise de nombreux fleuves des côtes atlantiques (populations le plus abondantes) et de la Manche en France, au point d’y être exploitée commercialement (en Loire, dans l’Adour ainsi qu’au Portugal). Elle a visiblement disparu des bassins méditerranéens.

Interactions avec les activités humaines :
Cette espèce présente un intérêt pour les pêcheries, allant de 50 à 100 tonnes par an en Dordogne, Garonne et Isle (50 tonnes en Loire) ou entre 1 et 11 tonnes dans l’Adour. Cependant, les populations de la côte atlantique présentent des signes de déclin inquiétant suite à la dégradation des cours d’eau, résultat des activités anthropiques comme la pollution et des obstacles à la migration (barrages, dragages etc.).

Rech & Denys(Patrinat), 2023

Fiches descriptives

Puissauve R., Legros B., Evanno G. & Acou A., 2015. Fiches d'information sur les espèces aquatiques protégées : Lamproir marine, Petromizon marinus (Linnaeus, 1758). Service du patrimoine naturel du MNHN & Onema

Anonyme. 2004. Petromyzon marinus. in: Bensettiti, F. & Gaudillat, V. Cahiers d'habitats Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d'intérêt communautaire. Tome 7. Espèces animales. La Documentation française.

Domaines et territoires