A3-1 - Galets et cailloutis supralittoraux

Typologie nationale des habitats marins benthiques de la Manche, de la Mer du Nord et de l'Atlantique (NatHab-Atl)

Source de l'ajout à la typologie

L’habitat A3-1 Galets et cailloutis supralittoraux a été ajouté dans la version 1 de la typologie (Michez et al., 2013) sous la codification M02.01 Galets et cailloutis des hauts de plage à Orchestia. Il n’y a pas eu de changement dans la version 2 (Michez et al., 2015). La codification et l’intitulé de l’habitat ont évolués dans la version 3 de la typologie (Michez et al., 2019) pour devenir A3-1 Galets et cailloutis supralittoraux avec la création d’un sous-habitat sur recommandation de N. Michez en 2018 : A3-1.1 Laisses de mer des galets et cailloutis supralittoraux.

Facteurs abiotiques

Etage : Supralittoral
Nature du substrat : Galets ; Cailloutis
Répartition bathymétrique : >0m
Hydrodynamisme : Fort
Salinité : Milieu marin
Température : Variable
Lumière : [catégories non applicables]
Régime trophique : Mésotrophe [galets nus] ; Eutrophe [zones de laisses de mer]

Caractéristiques stationnelles

L’habitat A3-1 correspond aux rivages constitués de galets (>2cm) et de cailloutis (fraction galets + coquilles >50%) de l’étage supralittoral. Cet habitat n’est humecté que par les embruns et ponctuellement par les vagues en période de tempête. Il s’agit d’une zone de transition entre milieu terrestre et marin où s’accumulent des débris végétaux (algues, phanérogames, bois flotté) entre les galets et pouvant former une laisse de mer dans la partie inférieure du supralittoral lorsque les débris sont charriés par les vagues. Il s’agit d’un habitat peu riche, principalement occupé par des amphipodes, mais qui représente un rôle écologique important.

Variabilité

Cet habitat peut varier selon les sites en fonction de l’abondance et de la source des débris végétaux présents (algues brunes, algues vertes, phanérogames, bois flotté) et selon la taille des galets/cailloutis. Le sous-habitat de niveau trois est décrit sur sa page INPN.

Communautés ou espèces caractéristiques

Les espèces caractéristiques de cet habitat appartiennent au genre Orchestia.

Espèces associées

La liste fournie ne constitue pas une liste exhaustive des espèces associées à cet habitat. La biocénose associée à cet habitat n’est pas très diversifiée. Les importantes populations de l’espèce caractéristique (l’amphipode Orchestia spp., « puces de mer ») sont associées à la présence du pseudoscorpion Neobisium maritimum, des isopodes Ligia oceanica et Sphaeroma spp., du crabe vert Carcinus maenas et des gastéropodes Littorina saxatilis, Auriculinella bidentata, Myosotella myosotis et Truncatella subcylindrica.
Lorsqu’une laisse de mer est présente, elle est principalement occupée par des amphipodes talitridés du genre Orchestia qui se nourrissent directement des algues échouées et par des diptères mais la composition faunistique des laisses de mer varie selon la nature des débris végétaux présents. Peuvent être observés parmi les diptères Coelopa frigida, Coelopa pilipes, Orygma luctuosum, Heterocheila buccata, Helcomyza ustulata, Thoracochaeta zosterae, em>Fucellia maritima (Bergerard, 1989). Des espèces de coléoptères peuvent également occuper les laisses de mer, certaines étant prédateurs ou parasites des larves de diptères. La biocénose des laisses de mer est présentée de manière plus complète dans l’étude de Bergerard (1989).
Cet habitat est également occupé par plusieurs espèces d’oiseaux côtiers parmi lesquelles le tournepierre à collier (Arenaria interpres), le grand gravelot (Charadrius hiaticula), le bécasseau variable (Calidris alpina) ou encore le pipit maritime (Anthus petrosus).

Dynamique temporelle

En période estivale, il peut y avoir un développement d’algues vertes éphémères fixées sur les galets de grande taille (ex : Ulva sp.).

Habitats pouvant être associés ou en contact

L’habitat A3-1 peut être en contact avec les habitats suivants (liste non exhaustive) :
- A1-1 Roches ou blocs supralittoraux : contact de même niveau, mosaïque possible
- A1-2 Roches ou blocs médiolittoraux à dominance algale : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A1-2.1 Fucales des roches ou blocs du médiolittoral supérieur : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A1-3 Roches ou blocs médiolittoraux à dominance animale : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A1-4 Roches ou blocs médiolittoraux à très faible couverture macrobiotique : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A1-6 Cuvettes en milieu rocheux : contact de même niveau, continuité bathymétrique, mosaïque possible
- A1-8 Champs de blocs médiolittoraux : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A3-1 Galets et cailloutis médiolittoraux : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A3-2 Sédiments grossiers propres médiolittoraux : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A5-1 Sables supralittoraux : contact de même niveau, mosaïque possible
- A5-3 Sables fins médiolittoraux : continuité bathymétrique, contact inférieur
- A5-4 Sables fins envasés médiolittoraux : continuité bathymétrique, contact inférieur

Confusions possibles

Il n’y a pas de confusion possible.

Répartition géographique

L’habitat A3-1 est particulièrement bien représenté en Seine-Maritime ainsi que le long des côtes bretonnes nord (Trégor-Coelo, Côte de Granit Rose, Aber Benoît, Aber Wrac'h, Baie de Morlaix) et sud (Crozon, Rivière d’Etel, Rivière Laïta, Belle-Ile, Estuaire de la Vilaine) ainsi que dans la rade de Brest. Cet habitat est également présent dans les Pertuis Charentais (Ile d’Oléron, Ile de Ré) (AAMP, 2012).

Fonctions écologiques

L’habitat A3-1 est une zone de dégradation de la matière organique importante de par l’accumulation de déchets végétaux sur le haut du rivage. Cette matière organique est dégradée par la faune puis réexportée vers les milieux intertidaux et subtidaux où elle participe à la régénération des communautés d’algues et de phanérogames.
Cet habitat constitue également une source de nourriture pour de nombreux oiseaux littoraux (tournepierre à collier, grand gravelot, bécasseau variable, pipit maritime) qui utilisent aussi parfois cet habitat comme zone de nidification.

Statut de conservation

Au titre de la DHFF (92/43/CEE), cet habitat est inclus dans l’Habitat d’Intérêt Communautaire (HIC) 1140 « Replats boueux ou sableux exondés à marée basse ». Il peut également correspondre à l’HIC 1130 « Estuaires » sous réserve de respect des critères d'identification géomorphologiques et de délimitation physiographiques de l'HIC.

Tendance évolutive

L’ensablement via l’apparition de placages sableux sur les plages de galets peut parfois avoir lieu lorsque l’hydrodynamisme change. De même, certaines plages de galets sont soumises à de forts phénomènes d’érosion et des actions de rechargement des plages sont parfois nécessaires (Costa, 1999). Cette tendance à l’érosion est par ailleurs accentuée en présence d’ouvrages côtiers (ex : cales) qui tendent à interrompre l’alimentation de ces zones de galets par la dérive littorale et à menacer leur présence à moyen terme (Stéphan, 2011).
L’accumulation de macro-déchets d’origines anthropiques (déchets plastiques notamment) dans la laisse de mer peut impacter cet habitat à plus ou moins long terme.

Auteur(s)

Tauran A., Grall J.

Date de rédaction

2020

Bibliographie

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